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La production de bananes dessert au Cameroun est réalisée par trois sociétés : la PHP (filiale de la compagnie fruitière de Marseille), la CDC (société publique) et la Boh Plantations. Le volume produit annuellement atteint environ 300 000t, dont la quasi-totalité est destinée à l’exportation (entre 90 et 95%). L’Union européenne en est le principal destinataire. Entre 2012 et 2016, la filière a affiché une croissance dynamique (environ 6 % par an en moyenne) jusqu’à atteindre son pic d’exportation en 2016 (296 000t). Les volumes exportés se sont toutefois contractés en 2017 (cf. graphique 1) en raison de la baisse de production imputable aux mauvaises conditions climatiques et à l’arrêt de certaines exploitations de la CDC dans le Sud-Ouest suite à l’intensification des tensions dans les régions anglophones. Entre 2016 et 2017, les trois producteurs ont enregistré un recul de leurs exportations de 20 000t, de 296 000t à 276 000t. La situation s’est encore dégradée en 2018 avec la division par deux des exportations de la CDC, deuxième producteur du pays, entre 2017 et 2018 (sur les 9 premiers mois de l’année). Depuis septembre 2018, la CDC n’exporte plus aucune banane.

En dépit de cette conjoncture difficile certains acteurs estiment qu'un plan de relance de la filière est possible, qui permettrait d’atteindre une production nationale de 500 000t dans les prochaines années. Il faudrait pour cela créer une coopération entre le secteur public et le secteur privé afin d’améliorer la productivité des exploitations, étendre les cultures et augmenter les capacités d’exportation. Plusieurs bailleurs, dont l’UE (qui accompagne déjà la filière par l’intermédiaire des MAB[1]), pourraient accompagner ces évolutions.

 Evolution des exportations de bananes au Cameroun entre 2011 et 2017

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Source : Assobacam


[1] Mesures d’accompagnement de la banane. Elles représentent une enveloppe de plus de 48 M EUR sur sept ans (2013-2020) et visent, entre autres, la modernisation des cultures par l’apport de groupes électrogènes et de système de pompage mais également la rénovation du terminal fruitier du port de Douala.