Les exportations du Cameroun sont composées essentiellement de produits peu ou pas transformés, notamment pétroliers. Cependant la composition des exportations se rééquilibre avec la baisse des cours de pétrole. Les importations du Cameroun sont en baisse depuis trois ans, en relation avec la fin des principaux projets structurants initiés en 2010, la réduction des réserves de change et le démantèlement des barrières tarifaires depuis août 2016 dans le cadre de l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne. La balance commerciale affiche toujours un déficit en 2017 mais celui-ci se réduit légèrement.

 

Les échanges commerciaux camerounais se contractent à nouveau en 2017

En 2017, les exportations du Cameroun baissent de 11,9 % en volume et de 4 % en valeur pour atteindre 1 881,9 Mds FCFA . Il s’agit de la troisième année consécutive de baisse malgré la reprise des cours de certaines matières premières (pétrole, coton, aluminium).
Les importations s’établissent à 2 971,4 Mds FCFA, en diminution de 4,8 % en volume et de 3,8 % en valeur, contre -5,9 % en volume et -13,6 % en valeur en 2016. La diminution moins importante des importations en valeur en 2017 est notamment liée la reconstitution progressive des réserves de change en devises à la banque centrale. A fin décembre 2017, les réserves de change représentaient 5,6 mois d’importation, contre 4,1 mois à fin décembre 2016. Elle suit toutefois le ralentissement économique observée depuis 2016.
Le déficit de la balance commerciale se réduit légèrement en 2017 (-3,4 %), passant de 1 127,7 Mds FCFA à 1 089,5 Mds FCFA.

 

Le commerce extérieur camerounais reste dominé par les échanges de produits pétroliers

En 2017, ils représentaient 43 % des exportations et 14,5 % des importations. La baisse tendancielle de la production pétrolière camerounaise, la remontée des cours et les difficultés de la Société nationale de raffinage (SONARA) ont eu des effets contrastés sur l’évolution des échanges.
Les exportations d’huiles brutes de pétrole (qui représentent 39,6 % des exportations totales) enregistrent une baisse de 19,8 % en volume mais une hausse de 7 % en valeur grâce à la légère remontée des cours observée sur les marchés internationaux. Celles des carburants et lubrifiants s’inscrivent en baisse de 38,8 % en volume et de 10,3 % en valeur en raison des capacités limitées de production de la SONARA. Celle-ci vient de signer un accord de financement de 44,6 Mds FCFA avec la Banque islamique de développement pour augmenter sa production.
La qualité de la production pétrolière camerounaise ne permettant pas son raffinage dans les infrastructures locales, le Cameroun procède en parallèle à des importations de pétrole, essentiellement en provenance du Nigéria, pour le raffiner et le commercialiser sur le marché local. En 2017, les importations d’huiles de pétrole brut ont reculé de 65,8 % en volume et de 59,1 % en valeur, toujours en lien avec les difficultés de la SONARA. Afin de compenser le déficit de production locale, les importations de carburants et lubrifiants ont quasiment doublé sur un an (+97,2 % en volume et +95,8 % en valeur).

 

Les ventes des principaux produits d’exportation connaissent des évolutions contrastées

Le cacao brut (12,4 % des exportations totales), connaît une baisse de ses exportations en volume de 16 % et de 41,1 % en valeur. Cette contreperformance s’explique par la baisse des cours du cacao et par une attitude prudente des producteurs qui ont constitué des stocks, anticipant une remontée future des cours. Les exportations de pâte de cacao, qui représentent 2,2 % des exportations totales, s’affichent en revanche en forte hausse (+52,2 % en volume et +16,2 % en valeur).
Les bois sciés (8,1% du total), avec des exportations en baisse de 3,4 % en volume et 10,6 % en valeur, arrivent au troisième rang des produits les plus exportés par le Cameroun. Le bois brut (6 % du total), réalise une bonne performance, avec des exportations en hausse de 26,1 % en volume et de 26,2 % en valeur.
Le coton brut (5,1 % du total), malgré les difficultés financière de la Sodécoton, enregistre une légère progression de ses ventes en volume (0,5 %) et une progression plus importante en valeur (9 %) grâce à la reprise des cours mondiaux.
L’aluminium brut (4,1 % du total) poursuit ses bonnes performances à l’exportation, avec des ventes en hausse de 18,8 % en volume et de 15,6 % en valeur.

 

Les importations hors pétrole progressent en volume et en valeur

Les importations camerounaises hors pétrole s’établissent à 2 843 Mds FCFA en 2017, en hausse de 9,3 % en volume et de 2,5 % en valeur par rapport à 2016. Elles sont principalement constituées de céréales (riz, farines et froments) (10,1 % du total), de véhicules automobiles et tracteurs (6,8 %), de machines et appareils électriques (6,8 %), de produits pharmaceutiques (4,4 %), de poissons et crustacés (3,9 %), de clinkers (2,7 %).
On note l’augmentation des importations de riz (+18,8 % en volume et 27,9 % en valeur) en dépit du rétablissement des droits de douane qui avaient été suspendus en 2008 suite aux manifestations contre la vie chère.
On note également la baisse des achats de machines et appareils électriques (-3,6 % en volume et -35,9 % en valeur) qui ont certes bénéficié du démantèlement des barrières tarifaires camerounaises dans le cadre de l’APE avec l’Union européenne, principal fournisseur de ces produits, mais subissent la baisse d’activité liée à la fin des principaux projets structurants. Enfin les importations de véhicules automobiles et tracteurs baissent de 14,8 % en volume et 5,5 % en valeur.

 

La part des échanges commerciaux avec la CEMAC progresse

En 2016, les exportations camerounaises étaient principalement dirigées vers les Pays-Bas (21,4 %), la Belgique (9,3 %), l’Italie (7,8 %) et la France (7,7 %) . Les importations camerounaises proviennent de Chine (21,4 %), de France (12,1 %), du Nigéria (4,6 %) et de Thaïlande (4,5 %). La France a perdu sa première place au bénéfice de la Chine en 2013. Les importations depuis le Nigéria, composées pour l’essentiel de pétrole, sont très fluctuantes.
L’intégration régionale des échanges camerounais reste modeste mais est en progression. En 2016, les pays de la CEMAC représentaient 10,4 % des exportations camerounaises, contre 6,4 % en 2014, le Tchad étant le premier pays de destination des exportations camerounaises (4,3 %). Les importations camerounaises en provenance de la zone CEMAC atteignent 1,5 % contre 2,3 % en 2014. La Guinée équatoriale est le premier fournisseur du Cameroun dans la zone CEMAC (1,1 %).

 

Tableau. Commerce extérieur du Cameroun (Mds FCFA)

Source : Institut national de la statistique