Brèves ASEAN

Faits saillants

Les autorités malaisiennes poursuivent en justice Goldman Sachs dans le dossier 1MDB

► La Banque centrale thaïlandaise a relevé son taux directeur pour la 1ère fois depuis 2011

Le fonds souverain singapourien GIC acquiert deux centres logistiques en Corée du Sud pour       570 M USD

Région

  • Selon le dernier classement de l’Asian Corporte Governance Association (ACGA), Singapour recule en termes de gouvernance des entreprises tandis que la Malaisie progresse. Le classement considère sept catégories dont la gouvernance publique, les lois et la société civile et les médias. Parmi les douze pays étudiés, on en dénombre cinq de l’ASEAN (Singapour, Malaisie, Thaïlande, Philippines et Indonésie). Par rapport au dernier classement (2016), Singapour perd une place (3ème, derrière l’Australie et Hong Kong) et la Malaisie gagne trois places (4ème) – l’ACGA pointant notamment le focus anti-corruption du nouveau gouvernement – tandis que le classement de la Thaïlande, des Philippines et de l’Indonésie reste inchangé (à respectivement la 6ème, la 11ème et la 12ème place). Le classement de l’ACGA fait partie du rapport biennal sur la gouvernance des entreprises en Asie-Pacifique coproduit par l’ACGA et CLSA Limited, le CG Watch.

 Tableau classement

Indonésie

  • La Banque centrale a maintenu son principal taux directeur (le taux de prise en pension à 7 jours) à 6,00 %. Cette décision, anticipée par les marchés, fait suite à six hausses de taux consécutives depuis mai 2018 (+175 pdb au total). L’institution justifie sa décision notamment par l’atténuation des pressions sur la roupie indonésienne, qui s’est appréciée de 6 % face au dollar sur le mois de novembre (−6 % depuis le début de l’année après un plus bas à −13 % atteint le 11 octobre). Les taux de crédit et de dépôts sont également restés inchangés, respectivement à 6 ,75% et 5,25%.

  • Le gouvernement invite le secteur privé à investir dans les ports sous forme de partenariats public privé (PPP). Le budget 2019 prévoit dix nouveaux projets sous forme de PPP pour l’année prochaine, dont deux ports de Sulawesi – Anggrek (Gorontalo) et Bau-Bau (Sulawesi-Sud) – dont les investissements sont évalués entre 500 et 1000 Mds IDR (soit 35 à 70 Mds USD). Les investisseurs bénéficieraient d’une subvention annuelle dépendant d’objectifs de performance opérationnelle (availability payment scheme).

  • L’Association Européenne de Libre Echange (EFTA) et l’Indonésie ont signé un accord économique global. Cet accord donne un cadre aux relations économiques entre l’Indonésie et les quatre pays de l’EFTA (Islande, Lichtenstein, Norvège et Suisse) concernant les échanges de biens et services, les investissements, la propriété intellectuelle, les marchés publics et le développement durable. D’après le ministère du commerce, l’huile de palme accèdera aux marchés islandais et norvégien sans restriction et sera soumise à des quotas en Suisse. En 2017, les échanges entre l’Indonésie et les pays de l’association s’élevaient à 2,4 Mds USD (26 Mds pour l’UE).

Singapour

  • Le fonds souverain GIC acquiert deux centres logistiques en Corée du Sud pour 570 M USD via un fonds immobilier. Les blocs A et B achetés par GIC font partie du Hwaseong Dongtan Logistics Complex, situé dans la région du Grand Séoul (à 35 km de la capitale) et bénéficiant d’un accès facilité à l’autoroute Séoul-Busan, le premier axe autoroutier en Corée du Sud. L’espace logistique a été racheté à K-Eco Logisco, une filiale de Halla Corp et développeur des biens. Cet investissement est en ligne avec la stratégie de GIC de détenir des actifs avec un potentiel de revenu de long-terme à un prix raisonnable et en tenant compte des risques.

  • Les exportations hors pétrole ont reculé de 2,6 % en glissement annuel en novembre (après +8,2 % en octobre). Il s’agit de la première baisse en glissement annuel observée depuis mars 2018. Elle est tirée par les exportations non électroniques et en particulier l’or non monétaire (−78 %), les machines (−13 %) et les produits pharmaceutiques (−8 %). En revanche, les exportations de produits électroniques progressent en novembre (+4,5 % après −3,6 % en octobre). Les exportations hors pétrole enregistrent les plus fortes baisses à destination de la Corée du Sud (−26 %), l’Indonésie (−20 %) et la Chine (−16 %), alors qu’elles augmentent à destination des Etats-Unis (+33 %).

Malaisie

  • Les autorités malaisiennes poursuivent en justice Goldman Sachs dans le dossier 1MDB. Les autorités malaisiennes ont déposé plainte contre Goldman Sachs International (UK) et deux filiales asiatiques – Goldman Sachs Pte Ltd (Singapore) et Goldman Sachs LLC (Asie) – pour déclarations fausses ou trompeuses dans le cadre des trois émissions obligataires réalisées par la banque d’investissement américaine pour 1MDB en 2012 et 2013, pour un montant total de 6,5 Mds USD. Selon le procureur général malaisien Tommy Thomas, ces émissions auraient servir à blanchir 2,7 Mds USD. Pour rappel, selon le Département de la Justice américain, ce sont près de 4,5 Mds USD qui auraient été détournés entre 2009 et 2014 du fonds IMDB. Les autorités malaisiennes ont également porté plainte contre l’homme d’affaires malaisien Jho Low, l’ex-avocat général de 1MDB, Jasmine Loo Ai Swan, et deux anciens cadres de Goldman Sachs, Timothy Leissner et Roger Ng.

  • Linkedln envisage d’ouvrir un bureau en Malaisie au premier trimestre 2019. L’objectif de cette implantation est de servir les 4 millions d’abonnés LinkedIn en Malaisie et développer les activités du réseau professionnel en Asie-Pacifique. LinkedIn aurait déjà 28 millions d’abonnés en ASEAN.

Vietnam

  • Seulement 11 % des 9,5 Mds USD de prêts de la Banque Mondiale au Vietnam ont été déboursés cette année. Il s’agit du taux d’exécution le plus faible depuis 10 ans. D’après le directeur Vietnam de la Banque Mondiale, la principale difficulté réside dans la limite d’endettement que s’est fixée le pays, à 65 % du PIB. Cette situation a déjà été pointée du doigt par d’autres agences de développement (JICA, BAsD).

  • Mme Nguyên Thi Phuong Thao, PDG de VietJet Air, a été nommée en 2018 dans la liste Bloomberg 50 en 2018, liste qui distingue les 50 personnalités ayant eu le plus d’impact sur l’économie mondiale durant l’année. Mme Thao est la première personnalité vietnamienne à être choisie par le journal, qui justifie sa nomination par la croissance exponentielle de VietJet Air sur le marché national de l’aviation. Cette année, Mme Thao a également été élue par le magazine Forbes 44ème femme la plus influente du monde.

  • Le Global Green Growth Institute et la GIZ recommandent d’augmenter le tarif de rachat de l’électricité produite à partir de biomasse de 5,8 c. USD / kWh à 9,35 c. USD / kWh, pour un potentiel énergétique estimé à 737 MW au Vietnam. En outre, les deux organismes identifient cinq freins aux investissements dans les clauses du contrat d’achat d’électricité : acheteur unique en la personne d’EVN, non-recours au droit international en cas de litige, contrat de 20 ans sans extension possible, coûts de connexion au réseau portés par le vendeur d’électricité, droits de résiliation opaques.

Thaïlande

  • La Banque centrale a relevé son taux directeur pour la première fois depuis 2011, de 25 points de base à 1,75 %. La décision avait été largement anticipée par les marchés. Dans son communiqué, la Banque centrale indique que ce mouvement vise à stabiliser l’économie et redonner de la marge de manœuvre à la politique monétaire dans un environnement incertain. Pour rappel, le taux était resté inchangé depuis avril 2015. L’institution a également abaissé sa prévision de croissance pour cette année, à 4,2 % (contre +4,4 % auparavant).

  • L’utilisation des accords de libre-échange (ALE) et du système généralisé de préférences (SGP) par les exportateurs thaïlandais a augmenté de 9 % sur les 10 premiers mois de l’année 2018, pour une valeur de biens exportés de 62 Mds USD (dont 58 Mds pour les ALE). Sur ces biens, l’ALE de l’ASEAN représente 22,4 Mds USD, suivi par l’accord ASEAN-Chine (14,7 Mds USD), l’accord Thaïlande-Australie (7,8 Mds USD), l’accord Thaïlande-Japon (6,3 Mds USD) et l’accord ASEAN-Inde (3,7 Mds USD).

Birmanie

  • Selon le dernier sondage réalisé par la Chambre de Commerce Européenne en Birmanie, 45% des investisseurs et entrepreneurs européens en Birmanie estiment que l’environnement des affaires s’est dégradé en 2018. Seuls 19 % considèrent que la situation s’est améliorée. Les personnes interrogées se disent en particulier inquiètes à propos de l’environnement réglementaire, la dépréciation du kyat et la montée de l’inflation. Cependant, une large majorité d’entre eux (69 %) prévoient toujours d’étendre leurs activités en Birmanie à moyen terme.

Cambodge

  • L’agence de notation S&P alerte sur le niveau élevé de la dette privée, qui ferait peser un risque important sur le système bancaire cambodgien. Si la stabilité de la croissance économique et le ralentissement du crédit en période préélectorale a, selon l’agence, permis de contenir le risque, la concentration des crédits dans le secteur immobilier (40 % des nouveaux crédits et 25 % des crédits totaux à fin juin 2018) et les contraintes pesant sur la politique monétaire et budgétaire restent des facteurs de risque importants. Par ailleurs, l’institution estime que ce sont les secteurs textile et touristique qui permettront au Cambodge d’atteindre la catégorie des économies à revenus intermédiaires à moyen terme.

  • Les trois aéroports gérés par VINCI Concessions ont franchi la barre historique des 10 millions de passagers accueillis en 2018. L’aéroport international de Phnom Penh arrive en tête avec 5,2 millions de passagers, suivi de Siem Reap (4,2 millions) et de Sihanoukville (610 000 passagers). La croissance du trafic aérien (+13,6 % sur un an) résulte notamment du développement du tourisme, dont l’offre est appelée à se diversifier pour accueillir des touristes de plus en plus nombreux au sein d’une région où la concurrence est forte.

Laos

  • Le Ministère des Finances a publié un nouveau règlement visant à maintenir les dépenses de l’État sous contrôle face aux tensions budgétaires actuelles. Ce nouveau règlement, qui limite les dépenses de fonctionnement (indemnités du déplacement, frais d’organisation de séminaires et conférences, cours de formation, etc.) entrera en vigueur le 1er janvier 2019. Pour rappel, le déficit budgétaire s’établissait à 12,1 % du PIB en 2017 selon le FMI, et devrait se creuser davantage cette année (attendu à 13,9 % du PIB selon le WEO d’octobre 2018).

 

 

Rédigé par : Pôle macroéconomique SER de Singapour
Contributions : SE de Bangkok, SE d’Hanoï, SE de Jakarta, SE de Kuala Lumpur, SE de Manille, SE de Rangoun, SE de Phnom Penh et Antenne de Vientiane