Le Ministre malaisien des Finances, Lim Guan Eng, a présenté le 2 novembre 2018, devant le Parlement, les grandes lignes du budget fédéral pour 2019. Placé sous la thématique « A Resurgent Malaysia, A Dynamic Economy, A Prosperous Society», ce budget est le premier des autorités issues des élections de mai 2018 administration Pakatan Harapan). Les trois principaux axes de ce budget, qui s’inscrivent dans la continuité de la revue à mi-parcours du 11ème Plan 2016-2020, sont les réformes institutionnelles, la prospérité socio-économique de la population malaisienne et le développement d’un pays entrepreneurial. 12 stratégies seront mises en œuvre pour y parvenir :

 Axe 1 : Mise en œuvre de réformes institutionnelles :

  • Renforcer de l’administration fiscale ;
  • Restructurer et rationaliser la dette du gouvernement ;
  • Augmenter les recettes du gouvernement

Axe 2 : Assurer la prospérité socio-économique de la population malaisienne : 

  • Assurer le bien-être de la population et qualité de vie ;
  • Améliorer l’emploi et l’employabilité ;
  • Renforcer la santé et protection sociale ;
  • Elever le revenu disponible réel ;
  • L’éducation.

Axe 3 : Encourager le développement d’un pays entrepreneurial :

  • Libérer le pouvoir de la Nouvelle Economie (économie numérique, intelligence artificielle, IoT, « cloud computing », « big data ») ;
  • Saisir les opportunités face aux défis mondiaux ;
  • Redéfinir le rôle du gouvernement dans le monde des affaires  ;
  • Assurer une croissance économique équitable et durable. 

Le Ministre a indiqué que la dépense publique 2019 représenterait 314,5 Md MYR (75,3 Md USD), en hausse de +8,3% par rapport au budget de 2018, auquel s’ajoute un budget de 2 Mds MYR pour les imprévus (« contingencies »). Elle se répartit de la manière suivante :

  • 259,8 Md MYR de dépenses de fonctionnement (83,6% du total ; +6,5%), dont 33,8% (79,15 Md MYR) pour les émoluments, 10,5% pour les pensions (24,6 Md MYR) et 13,2% pour le service de la dette (30,9 Md MYR). Ce montant inclut les remboursements ;
  • 54,7 Md MYR de dépenses d’investissements (54,9 Md MYR en 2018), dont 53,4% pour les activités économiques (29,2 Md MYR ; agriculture, énergie et services publics, commerce et industrie, transports,…), 27,8% (15,2 Mds MYR) pour le secteur social (éducation, formation, santé, logement,…), 13% pour le secteur de la sécurité (7,1 Md MYR) et 5,8% pour l’administration générale (3,2 Md MYR) ;  
  • Et 2 Mds RM de réserves pour imprévus.

 De leur côté, les recettes de l’Etat sont estimées à 261,8 Md MYR (62,6 Md USD), en hausse de +10,7% par rapport à 2018 (236,4 Md MYR). Elles résulteront pour 67,3% des recettes fiscales (176,1 Md MYR, en hausse de +0,8%). Sur ce poste, les taxes directes s’établiront à 135,1 Md MYR et seront principalement constituées de l’impôt sur les sociétés (70,2 Md MYR), de l’impôt sur les revenus pétroliers (18,1 Md MYR) et de l’impôt sur les revenus des personnes physiques (35 Md MYR). Le produit des taxes indirectes (41,1 Md MYR) résultera principalement des droits d’accises (11,4 Md RM) et de la Sales and Services Tax - SST) à hauteur de 22 Md MYR. Les recettes non fiscales (85,7 Md MYR) proviendront principalement versés par Petronas (54 Md MYR, dont 30 Md MYR de dividende spécial pour rembourser les crédits de GST et d’impôts sur les revenus dus au titre de 2018), le fonds souverain Khazanah et la Banque centrale, et des recettes générées par les redevances sur la production des hydrocarbures (5,6 Md MYR), l’immatriculation des véhicules (3,5 Md MYR) et les contributions perçues sur les travailleurs étrangers.

En conséquence, le déficit budgétaire (3,7% du PIB en 2018) devrait être ramené à 3,4% du PIB prévisionnel 2019, soit encore 52 Md MYR, puis à 3% et 2,8 % du PIB en 2020 et 2021 pour reprendre le cap prudent de la consolidation fiscale.