La Bosnie-Herzégovine est une économie de transition fragile, relativement petite, ouverte et dépendante de l’extérieur, notamment de l’Union européenne où se trouvent la majorité des investisseurs et des partenaires commerciaux  du pays (Allemagne, Autriche, Italie, Croatie etc..).  La croissance du PIB depuis 2015 atteint 3,1%  en rythme annuel et elle repose essentiellement sur la consommation privée (+3,8 % en g.a.), soutenue par le flux de remises des migrants (>10% du PIB) eux-mêmes résidant en majorité dans l’UE,  aux exportations dynamiques (+4,9 en g.a.) et aux  investissements bruts IDE, certes très faibles mais en croissance (+ 2,9% en g.a.). A noter que le renforcement fiscal influe positivement sur les données macro-économiques en permettant de régulariser une part croissance de l’économie informelle.

Le taux de chômage réel a diminué mais il demeure élevé, avoisinant les 20 %, ce qui limite le développement de la consommation intérieure. Il continue de se réduire  et d’après l’Institut des statistiques de BH il a baissé de 7 % en aout 2018 en g.a.  A noter que le taux d’emploi ne progresse pas en corrélation en raison d’une émigration massive (70 000 personnes auraient quitté le pays en 2017), phénomène qui concerne toute la région et qui représente un risque considérable pour la société bosnienne à moyen-long terme. Le salaire net moyen en 2017 était de 851 BAM soit 436 € (+1,5 % en g.a.). Les transferts de la diaspora, les revenus sociaux et le travail informel comblent, pour partie, la différence entre revenus et dépenses. Les données préliminaires de la Banque centrale  sur la balance des paiements  confirment une tendance à la hausse des remises des migrants  et les entrées nettes d'IDE pour 2018, tandis que le déficit du compte courant diminuerait pour atteindre environ 2,5% du PIB estimé pour 2018. La dette extérieure devrait diminuer en raison de bonnes rentrées fiscales.

Les estimations de croissance pour 2018 et 2019 sont de 3,2 % et 3,5 respectivement selon le FMI (WEO octobre 2018). Elles devraient être confortées par l’annonce des autorités locales d’un nouveau cycle de travaux dans les infrastructures routières et énergétiques qui devrait démarrer en printemps 2019 dans les deux entités et par l’ouverture de marché européen pour  certains  produits agroalimentaires (volaille) bosniens.  Les tendances déflationnistes, qui ont débuté en 2013 (-0,1%), se sont poursuivies en 2014 (- 0,9 %) en 2015 (- 1 %) et en 2016 (-1,1%). L’inflation se rétablit en 2017 (1,2 %)  et enregistre une croissance positive en 2018.  Les prévisions de taux d’inflation sont à 1,4 % et 1,6 en 2018 et 2019 respectivement  selon le FMI (source FMI-WEO octobre  2018).

Le pays reste un pays à « risque élevé », présentant, notamment, des probabilités significatives d’incidents de paiement, même si la situation s’améliore un peu. Selon les agences de notation, la BiH est toujours notée B3, avec des perspectives stables par Moody’s, et B par Standard & Poor’s.

 
Le commerce extérieur de la Bosnie-Herzégovine est structurellement déficitaire, lié à l’étroitesse de la base productive. Depuis 2015 il a été marqué par une augmentation des exportations bosniennes et une baisse des importations, d’où une légère baisse du déficit commercial. Cette tendance positive continue en  2018. La croissance des exportations est observée dans toutes les industries traditionnelles: électricité, acier, aluminium, meubles, et les produits agricoles primaires. Le volume du commerce extérieur de la Bosnie-Herzégovine en 2017 s’est établi à 14,9 Mds EUR, en progression de 14 % par rapport à 2016 ; le  déficit commercial  représente 22,4 % du PIB. La Bosnie-Herzégovine a importé des biens à hauteur de 9,3 Mds EUR, ses exportations ont atteint à 5,6 Mds EUR. Le déficit commercial a enregistré 3,6 Mds EUR, et le taux de couverture affiche 61%. Les exportations agro-alimentaires et industrielles ont augmenté en 2017 de 17,4%, à un rythme supérieur aux importations en hausse de 12,2%. La BiH exporte des produits manufacturés à hauteur de 90%.  Les exportations après perfectionnement passif  représentent 30% de l’exportation totale du pays. Les principaux pays partenaires commerciaux du pays restent ceux de l’UE, pour les deux tiers, et le CEFTA, pour 13,5%. Le pays diversifie ses marchés pour des produits ne répondant pas aux normes phytosanitaires de l’Union européenne : Turquie,  Russie,  pays du Golfe etc…    
 


 

 

Les réserves de la banque centrale ont atteint en août 2018 le niveau record de 11,4 Mds EUR soit 5,85 Mds EUR, soit une hausse de 12,2% GA et contribuent au maintien de la caisse d’émission «currency board», dont la parité est fixée à 1,96 KM pour 1 EUR.. Les revenus des impôts indirects, collectés sur le compte unique de la Banque centrale, sont utilisés en priorité pour le service de la dette du pays.