La multinationale anglo-néerlandaise Unilever a décidé de suspendre le projet de fusion de ses deux sièges sociaux à Rotterdam. La direction avait proposé une simplification de la structure d’Unilever, en supprimant un des deux sièges qui se trouve actuellement à Londres. Après une OPA échouée en 2017 par Kraft Heinz, l’objectif affiché était de faire en sorte qu’Unilever soit moins sensible aux reprises hostiles. Une des pistes envisagées était notamment d’en finir avec le statut binational de la société. La presse néerlandaise avait fait part les dernières semaines de la résistance montante des actionnaires britanniques par rapport à la proposition de fusion des sièges. Une majorité de 75% des actionnaires est nécessaire pour mettre la fusion en œuvre. Leur vote était prévu les 25 et 26 octobre prochains. Suite à des « échanges intensifs », la direction s’est rendue compte qu’elle ne pouvait pas compter sur le soutien d’une partie significative des actionnaires. Le cas Unilever joue un rôle important dans le débat sur la suppression de l’impôt sur les dividendes, envisagée par le gouvernement néerlandais et fortement contestée par les partis de l’opposition et une majorité de l’opinion publique. Selon le gouvernement, cette suppression est nécessaire pour garantir l’attractivité des Pays-Bas.