Les disparités régionales sont un trait saillant de l’économie turque. Le pays affiche ainsi parmi les plus grandes inégalités régionales de l’OCDE, deuxième derrière le Chili. Un axe général se dessine entre un ouest bénéficiant des flux touristiques, regroupant les principaux centres urbains et produisant la grande majorité de la richesse nationale, et un est plus enclavé et pâtissant d’un climat sécuritaire instable. Il en résulte un retard de développement que les initiatives successives mises en place par les autorités ne parviennent pas à juguler. Les provinces d’Anatolie orientale, qui sont l’objet de cette note, sont concernées au premier chef. Au cours des dernières décennies, diverses initiatives ont déjà été promues, visant au développement de cette région au potentiel réel. La dernière en date remonte à l’automne 2016, quand un nouveau plan d’investissement de 40 Mds EUR sur dix ans a été annoncé. L’un de ses volets prévoit la constitution de pôles économiques spécialisés par secteurs, via la construction de 800 usines livrées clés en main sur la période, devant créer en moyenne 40 000 emplois par an.