Le secteur des télécommunications est un marché dynamique au Ghana, porté par l’appétence des ghanéens en matière de connectivité et l’utilisation en hausse des données cellulaires. Dominé par le sud-africain MTN, le marché s’est consolidé en 2017 suite à la fusion des opérateurs Airtel et Tigo. Le déploiement de nouvelles infrastructures 4G et 5G permettra de soutenir le développement du marché des télécommunications et de soutenir le développement des données mobiles.

Le secteur des télécommunications est un marché dynamique au Ghana, porté par l’appétence des ghanéens en matière de connectivité et l’utilisation en hausse des données cellulaires. Dominé par le sud-africain MTN, le marché s’est consolidé en 2017 suite à la fusion des opérateurs Airtel et Tigo. Le déploiement de nouvelles infrastructures 4G et 5G permettra de soutenir le développement du marché des télécommunications et de soutenir le développement des données mobiles. A terme, la propagation de l’utilisation des données mobiles développera les nouveaux usages comme les services bancaires mobiles et autres applications de services (livraison, taxi).

 

1. Les télécommunications représentent un marché dynamique, porté par les données cellulaires.

Alors qu’une grande majorité de ghanéens possède un abonnement téléphonique, la croissance du nombre d’utilisateur commence à se tarir. 80% de la population ghanéenne est pourvue d’un téléphone et 35% des ghanéens possèdent un smartphone contre 15% en 2013. On compte 40,1 millions d’abonnements téléphoniques au Ghana, soit un taux de pénétration  de la téléphonie mobile de 133,3%. La concurrence sur les prix entre opérateurs est élevée, au bénéfice du consommateur. On estime qu’un ghanéen possède en moyenne deux cartes SIM afin de profiter des différents avantages tarifaires proposés en fonction des horaires et des jours de la semaine. Le Ghana se situe à la 8ème place du classement RIA Africa Mobile Pricing pour le coût des communications. Le coût moyen d’achat du Giga octet pour l’utilisation de données cellulaires est de 3,69 USD en 2019, à la 17ème place en Afrique où le coût moyen est de 6,49 USD/Go.

La croissance de la consommation des données cellulaires est  dynamique. Le nombre d’abonnement à des données cellulaires s’élève à 26,7 millions à la fin novembre 2019, en hausse de 6,8% sur un an.  Après une hausse de plus de 5 millions d’abonnements de  2017 et 2019 (+ 3 millions de 2015 à  2017). L’utilisation croissante de smartphones au Ghana soutient cette progression. Les abonnements 4G sont en forte augmentation (+de 67,6% de janvier 2019 à octobre 2019). On dénombre 2,2 millions d’abonnements 4G en novembre 2019, dont 43 800 nouveaux abonnements pour l’opérateur Surfline.

Le dynamisme de ce marché a poussé le gouvernement à augmenter la taxe sur les télécommunications. Introduite à 6% en 2018, la taxe sur les services de communication - Communication Service Tax (CST) est passée  à 9% en août 2019. Le FMI suggère d’atteindre 12%. Cette taxe devait rapporter 420 millions GHS (env. 69 millions USD) au budget de l’Etat en 2018, soit environ 1,1% des recettes fiscales.

 

 2. Le secteur est dominé par MTN Ghana.

La filiale ghanéenne du groupe sud-africain MTN reste l’acteur dominant du secteur. La société dispose de près de 21,8 millions de clients mobiles, soit 54,4% des parts du marché de la téléphonie. MTN Ghana est leader sur le segment des services de données mobiles avec 70,3% des parts de marché et  en situation de quasi-monopole pour la 4G avec 90,1% du marché. MTN Ghana a réalisé un chiffre d’affaires de 4,2 milliards GHS (env. 690 millions EUR) en 2018, en hausse de 23,2% sur un an, ce qui lui permet d’afficher un bénéfice avant impôt de 1,1 Md GHS (env. 180 millions EUR). En septembre 2018, MTN Ghana a introduit 35% de son capital à la bourse du Ghana (Ghana Stock Exchange). A la fin de 2018, la capitalisation boursière de MTN Ghana était de 9,7 milliards GHS, soit la troisième plus grosse société de la bourse d’Accra. Ses bénéfices devraient lui permettre de développer son offre de services bancaire mobile et d’accélérer le déploiement de ses infrastructures. Le groupe MTN va vendre 49% de sa filiale propriétaire des tours télécoms sur lesquels sont installées les antennes réseau (Ghana Tower Interco) à la compagnie AT Sher Netherlands.

Le marché des télécommunications s’est consolidé suite à la fusion des opérateurs Airtel et Tigo, toujours distancés par MTN Ghana. Disposant de parts et de droits de votes égaux dans leur nouvelle structure, Airtel-Tigo constitue désormais le troisième concurrent de MTN avec 20,9% de parts de marchés et 8,4 millions de clients, en baisse depuis 2018. Vodafone se situe à la deuxième place avec 22,9% de part de marché, soit 9,2 millions de clients en novembre 2019. Vodafone Ghana est en majorité détenu par sa filiale mère britannique, l’Etat ghanéen détenant 30% des parts. L’opérateur nigérian Glo détient la part de marché restante (1,8%) avec 723 000 clients en novembre 2019.

 

3. Le déploiement de nouvelles infrastructures 4G et 5G permettra de soutenir le développement du marché des télécommunications.

Le Ghana assure son réseau internet par sa connexion à différents câbles sous-marins. Depuis 2002, il est relié au câble SAT-3WASC (South Atlantic Telecommunications / 3 West Africa submarine Cable) qui relie le Portugal à l’Afrique du Sud en passant par l’Afrique de l’Ouest. Le pays est connecté à d’autres câbles internationaux comme le Glo-1 entre la Grande-Bretagne et le Nigeria, ainsi qu’aux câbles ACE, Main One (entre le Portugal et le Nigeria) et SAT3/SAFE. Ce réseau permettait au Ghana d’avoir la 9ème connexion internet la plus rapide d’Afrique en 2014, avec une moyenne de 3,2 Mb par seconde. Le Ghana se situe derrière l’Ouganda et le Cap-Vert  et devant la Zambie alors que la moyenne en Afrique est de 2,3 Mb par seconde. 

Afin d’assurer un revenu par utilisateur plus élevé, les opérateurs mobiles se concentrent sur le développement du marché des données cellulaires. Le déficit d’infrastructures et les contraintes du territoire font obstacle à l’extension rapide de la couverture mobile dans le pays, alors qu’un quart de la population n’aurait pas encore accès à l’internet. Le déploiement progressif de la 3G et de la 4G dans et hors de la capitale offre des perspectives de croissance pour les fournisseurs de services de haute qualité. Pour ce faire, les opérateurs développent des réseaux 4G Long Term Evolution (LTE). MTN a développé son réseau 4G après avoir acquis une licence pour 67,5 millions USD. Dès sa mise en service, le réseau 4G MTN couvrait l’intégralité du pays. Vodafone a acquis sa licence 4G pour 30 millions USD en décembre 2018 et prévoyait des investissements de 90 millions USD en 2019 pour l’amélioration de son réseau 4G.

Le partage de tour télécoms est l’une des solutions au développement du réseau ghanéen. Le partage de tour (tower sharing) consiste pour un opérateur télécom à louer la tour sur laquelle il implante ses antennes réseau ou, comme c’est le cas au Ghana, à louer une partie de capacités installées par un opérateur indépendant. Près de 5800 tours sont exploitées de cette façon au Ghana par les sociétés américaines American Tower (1900 tours) et britanniques Helios Towers Africa (950 tours). Le groupe MTN va vendre, en 2020, 49% de sa filiale de tours télécoms Ghana Tower Interco à American Tower. Cette opération vise à réduire l’endettement du groupe sud-africain. American Tower a aussi acheté Eaton Towers au début de l’année 2020, asseyant ainsi un peu plus d’acteur numéro 1 des tours télécoms au Ghana. Ce système ne parait toutefois pas être totalement abouti ; dans Accra et Kumasi plus de 40% des tours n’hébergent qu’un seul opérateur.