En raison des conditions climatiques extrêmes, de l’infertilité des sols (essentiellement sablonneux) et d’un important stress hydrique, le secteur agricole demeure marginal dans l’économie koweïtienne. Sous la pression démographique croissante et le coût des importations alimentaires, le Koweït entreprend néanmoins de développer l’agriculture, tout en respectant les contraintes écologiques.

1/ Un secteur agricole peu productif et toujours subventionné par l’Etat.

Le secteur agricole koweïtien représente 0,3% du PIB national en 2015 pour 28 000 emplois, tous occupés par des travailleurs expatriés. 96 % des denrées alimentaires au Koweït sont importées, les produits carnés provenant majoritairement du Brésil, les céréales d’Inde et d’Australie, les fruits et légumes d’Egypte et de Jordanie.

La production locale se concentre principalement sur les produits laitiers et l’élevage : le cheptel koweïtien comprend environ 30 000 vaches, 160 000 chèvres, 630 000 moutons, 9 200 chameaux, 45 M de volailles et 3 600 ruches d’abeilles. L’agriculture maraichère et les produits issus de la pêche sont également ciblés. Ces secteurs bénéficient d’un fort soutien de l’Etat qui, au travers de la Public Authority for Agricultural Affairs and Fish Resources (PAAFR), subventionne massivement la production afin d’encourager l’essor d’une industrie locale. Le pays dispose aussi d’une petite industrie de transformation alimentaire, principalement centrée sur les produits laitiers et de boulangerie, les jus, la confiserie, les préparations à base de légumes et le poisson. Néanmoins, seulement 47 % des volailles et 55 % des œufs consommés sont issus de la production du pays.

2/ Le développement d’une agriculture koweïtienne constitue un défi environnemental.

En dépit de l’exploitation d’1,30 % du territoire pour l’agriculture sur un total de 9 % de terres arables disponibles, l’impact de l’agriculture koweïtien sur l’environnement est de 9,72 hectares par personne, pour une biocapacité de 0,43 hectare par personne. La quasi-exclusivité de la production des fruits et légumes (à 90 % des tomates et des concombres) est issue de serres maximisatrices de production très énergivores.

Culture hydroponique de laitues - Faisaliya FarmCulture hydroponique de laitues - Faisaliya Farm

Dans un « Conceptual and Strategic Framework for Biosaline and Biothermal Program Development in Kuwait », le Kuwait Institute for Scientific Research (KISR) a annoncé tester de nouveaux moyens de productions agricoles, en établissant des techniques de culture modernes, accompagnées d’une technologie de pointe adaptée au pays. Figurent notamment l’utilisation de paillis pour retenir l’eau dans les sols, l’implantation de cultures tolérantes à la forte proportion de sodium des sols et l’introduction de variétés fruitières diversifiées et hautement productives dans des conditions extrêmes, comme le jujubier ou certaines variétés d’oliviers.

En 2017, la PAAFR a présenté un projet d’instauration d’un centre de recherche génétique à l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et à la Kuwait Direct Investment Promotion Authority (KDIPA), afin d’anticiper les risques de propagation de maladies dans les cultures, les bétails et les produits issus de la pêche, tout en réhabilitant une biodiversité au niveau régional.

A noter, enfin, que des projets d’achats de terres arables en Afrique (particulièrement au Soudan) sont à l’étude, bien que le Koweït semble avoir pris du retard par rapport à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis.