La reprise des cours des matières premières a contribué à une relance de la croissance en Afrique centrale. Les pays affectés à des degrés divers par la crise commencée en 2014, se sont engagés avec ou sans l’aide du FMI dans des politiques de rééquilibrage budgétaire. Pour les pays sous accord avec le FMI, le choc a été amorti par des appuis financiers importants. Les réserves de change ont cessé leur diminution rapide en zone CEMAC comme en RDC. La situation demeure toutefois fragile : la demande intérieure est contrainte par les économies budgétaires, la situation sociale est parfois tendue, les arriérés intérieurs pèsent sur les entreprises et les systèmes bancaires sont touchés. Certains pays accumulent des arriérés extérieurs. Le traitement de la dette congolaise est impératif.

Dans ce contexte, les exportations françaises vers la région sont à la baisse, tout comme celles des pays émergents. La crise n’aura pas suscité une augmentation de la part de marché des dits émergents, comme on aurait pu l’envisager compte tenu de leurs avantages en termes de prix. Des espoirs sont placés dans la délocalisation d’industries des émergents, Chine en premier lieu, pour accroitre la diversification des économies africaines. En Afrique centrale, les investissements directs des émergents restent très concentrés dans l’exploitation des matières premières. L’accroissement de la présence chinoise pour la réalisation d’infrastructures se heurte désormais aux contraintes de l’endettement. D’éventuels échanges de dettes contre actifs seront à observer.