La gastronomie : un moyen de renforcer l’offre touristique française et de contribuer au développement des exportations alimentaires vers le Japon

La France, premier pays touristique du monde devant les Etats-Unis et l’Espagne, a enregistré une hausse de sa fréquentation touristique en 2017 de 5,6 % (Insee) avec 89 millions de visiteurs étrangers accueillis. Le pays défend son statut de destination mondiale phare et fait preuve de résilience dans un contexte mouvementé ces dernières années (principalement par le terrorisme et les mouvements sociaux) et largement relayé par les médias à l’étranger. Le tourisme représente une part importante du PIB français, 7,3 %, soit 54 milliards d’euros en 2017. Aussi, avec l’augmentation de l’attraction touristique, le pays voit son offre touristique s’étoffer et évoluer. Se développent des voyages thématiques (sportifs, découverte d’espaces naturels, gastronomiques…) et des séjours intégrant de plus en plus précisément les attentes des différentes clientèles (séniors, célibataires, femmes…). Cette diversification des séjours ainsi que l’augmentation du nombre de « repeaters » (touristes ayant déjà visité la France) dynamisent l’activité du bassin parisien mais aussi des régions et participent à la déconcentration du tourisme.

Aussi, ces activités touristiques jouent un rôle majeur sur l’emploi. En 2017, on estime que 10% des emplois étaient liés au tourisme (environ 2,8 millions.) Ainsi, le gouvernement souhaite encourager le développement de ce secteur très rémunérateur économiquement et qui participe également au rayonnement culturel de la France. L’objectif serait d’atteindre 100 millions de visiteurs et 50 milliards d’euros de recettes touristiques d’ici 2020, ce qui permettrait de créer plus de 300 000 emplois sur l’ensemble du territoire.

Au Japon, la France bénéficie d’une excellente image et est depuis longtemps une destination touristique phare, la première en Europe. L’intérêt particulier des Japonais pour la France, peut être appréhendé à travers la très grande proximité intellectuelle et émotionnelle des deux populations. En effet, l’histoire regorge d’artistes et intellectuels japonais et français qui ont nourri une fascination culturelle réciproque. La France y est associée à la liberté, à la créativité, au raffinement que l’on retrouve dans les grands noms de la mode, de la gastronomie, du luxe et de l’art.

Les Japonais représentent 3.5% des touristes étrangers en France et figure parmi les premiers clients des lieux culturels. Surtout, ils sont les premiers touristes sur le plan des dépenses avec un budget journalier moyen supérieur à 214€ par jour et par personne. Parmi les nombreux atouts de la France, on note un intérêt particulier des touristes pour sa gastronomie. En effet, les visiteurs japonais voient dans la gastronomie un moyen de faire de nouvelles expériences s’articulant avec le patrimoine culturel français. D’ailleurs, au retour de leur séjour, la gastronomie est citée parmi les expériences les plus marquantes par ces touristes. Pour autant, si les Japonais partagent avec les Français un goût pour la gastronomie, celle-ci ne capte que 13,5 % des dépenses de leurs dépenses.

En effet, la gastronomie est un atout majeur pour le développement du tourisme international et apparaît comme une manière privilégiée non seulement de contribuer au rayonnement touristique de la France mais aussi de renforcer à terme nos exportations de produits alimentaires à destination du Japon. Enfin, il pourrait permettre à la France de sortir d’un paradoxe en étant le pays le plus visité et seulement le cinquième marché touristique mondial en valeur ajoutée.