Le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) et "La French Tech" aux Emirats arabes unis (EAU)
Le dynamisme du secteur des TIC aux EAU
En 2017, le marché des TIC aux EAU est évalué à 4,6 Mds $, contre 3,2 Mds $ en 2010 et devrait atteindre près de 6 Mds $ à l’horizon 2019. Il est composé à 41% de la vente de services IT, à 36% de matériel et à 23% de logiciels. Les principaux segments porteurs aux EAU sont les objets connectés (IoT), les solutions dédiées aux « villes intelligentes » et l’informatique en nuage, pour laquelle les dépenses sont passées de 51 M $ en 2011 à 381 M $ en 2016. En 2015, le chiffre d’affaire du secteur des télécoms s’est élevé à 6,4 Mds $, les EAU ayant l’un des taux de pénétration mobile les plus élevés au monde, évalué à 204 %. Avec 92 % des foyers disposant d’une ligne internet fibre optique, les EAU sont le 2ème pays le plus connecté au monde après la Corée du Sud. Selon l’Autorité de régulation des télécoms, le secteur des TIC représente actuellement 5% du PIB émirien.
Outre le dynamisme du marché domestique, le secteur bénéficie de la politique volontariste du gouvernement en matière de d’innovation et de transition numérique. L’Emirat de Dubaï s’est ainsi doté dès 2014 de l’entité « Smart Dubaï », visant à en faire la ville la plus intelligente (et la plus heureuse) à l’échelle mondiale, moyennant des investissements estimés à 8 Mds $. Une stratégie multisectorielle (économie, qualité de vie, mobilité, gouvernance, environnement, etc.) a été élaborée. Des résultats sont déjà perceptibles à l’image des « e-services » publics, de la création de quartiers intelligents (Dubai Design District, Dubai Silicon Oasis) et de 500 spots wifi, l’installation de compteurs et de réseaux intelligents pour la distribution de l’eau et l’électricité, le déploiement de capteurs de trafic pour le transport, etc. L’Emirat veut aussi rendre 25 % de son système de transport autonome à l’horizon 2030. De plus, Dubaï s’est doté d’une feuille de route relative à l’usage technologie blockchain au sein des entités publiques en octobre 2016, tandis qu’à l’échelle fédérale, un secrétaire d’Etat à l’Intelligence artificielle, âgé de 27 ans, a été nommé en 2017 au sein du gouvernement. Une accélération des initiatives en matière de smart city est en cours, les autorités s’étant données pour objectif de faire de Dubaï la ville intelligente, la plus connectée et la plus durable à l’horizon 2020, date où la ville accueillera l’Exposition Universelle.
L'émergence d'un écosystème "Tech" aux EAU
Actuellement, le pays compte une vingtaine d’incubateurs, situés dans les zones franches qui jouent le rôle de « cluster ». On dénombre ainsi une majorité d’incubateurs spécialisés dans les nouvelles technologies (à Dubaï, In5 dans la zone franche TECOM, Dubaï Internet City, Dubaï Media City et Dubaï Knowledge Village, Dubai Silicon Oasis et à Abu Dhabi, Flat6Labs à Twofour54). En 2017, le centre financier international de Dubaï (DIFC) a lancé l’incubateur HIVEN dédié aux FinTech. Le centre financier international d’Abu Dhabi (ADGM) est également actif dans ce domaine. En outre, les EAU comptent de multiples investisseurs dédiés aux start-ups de la région, à l’image des fonds de capital-risque Wamda Capital, Middle East Venture Partners, Beco Capital, MBC Ventures, iMENA Holding, ainsi que la plateforme d’investissement participatif Beehive. Ainsi, près de 800 M $ ont été investis dans les start-ups aux EAU en 2016, soit 90% du total des investissements de la région Afrique du Nord Moyen-Orient.
La French Tech aux EAU
La communauté de start-ups françaises aux EAU est florissante, avec plus d’une trentaine d’entités identifiées, fédérées autour du « French Tech Hub Dubai UAE », labellisé en octobre 2016. Les start-ups œuvrent dans des secteurs variés : marketing/ data (Daxium, Axionable, Iconiction), livraison par géolocalisation (Fetchr), média (Diwanee), santé connectée (AEDMAP, Bodyo), restauration (eat), cosmétiques (GlamBox), e-listes (MyList), connectivité/Lifi (Zero.1), télécom (Qosi), etc. De plus, plusieurs entreprises créées en France ont implanté une filiale aux EAU, d’où elles rayonnent au Moyen-Orient (Effilab, Criteo, Parrot, Ekimetrics, etc.). Depuis son lancement, le « French Tech Hub Dubai UAE » est particulièrement actif avec l’organisation, avec la chambre de commerce et d’industrie française de Dubaï et des Emirats du Nord - FBC (« French Business Council »), d’une récompense annuelle (« French Tech Award ») décernée en 2017 à Zero.1 et en 2018 à Bodyo.
En outre, plusieurs entreprises françaises implantées localement participent également à la transition numérique et sont associées aux initiatives du « French Tech Hub Dubai UAE », notamment dans le domaine des transports (Alstom, Thales, AKKA technologies), des technologies propres (Veolia, EDF, Engie, Schneider Electric, Akuo Energy), du mobilier urbain et de la communication (JC Decaux), des « e-services » (Idemia, Atos) et des télécoms (Orange Business Services, Sofrecom).
Les principaux acteurs de la Tech aux EAU :