Édito : le prochain plan agriculture et élevage sera annoncé en juin par le ministre de l’agronégoce 

Le secteur de l’agronégoce fait l’objet chaque année d’un plan destiné à accompagner la politique publique de soutien au développement des secteurs de l’agriculture et de l’élevage. L’exécution s’étale du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante.

L’annonce du contenu du prochain plan pour la période 2018/2019 sera faite en juin par le ministre de l’agronégoce. Le contenu devrait être proche du précédent plan, avec un appui essentiellement via une baisse des taux pour les crédits bancaires.

Le sujet du niveau du taux réduit qui sera retenu in fine fait l’objet de négociations dans un contexte de remontée possible du taux directeur de la Banque centrale (Selic) l’année prochaine – taux actuellement à 6,5%).

Ainsi, la Banque du Brésil ne souhaite pas que les taux préférentiels octroyés dans le cadre du futur plan agriculture et élevage ne descendent en dessous de 6,5% en moyenne (ils sont actuellement de 8,5% et peuvent descendre à 5,5% pour certains investissements spécifiques tels que les constructions de zones de stockage).

La profession agricole n’est pas satisfaite de cette proposition de la Banque du Brésil et souhaite une réduction du taux moyen préférentiel à au moins 5,5%.

Le ministère serait en train d’étudier les possibilités de réduction des taux d’intérêts au profit des producteurs agricoles. La réponse sera connue en juin lors de l’annonce du plan.

 

Mercosul

Ouverture des négociations en vue d’un accord commercial avec la Corée

 

A ce stade les pays du Mercosul n’ont pas décidé si l’objectif serait d’obtenir un accord de libre échange commercial ou un allègement des droits de douanes et de quotas d’importation.

 

Marchés

Prévision de croissance du PIB de l’agronégoce de moins de 1% en 2018, avec une hausse dans le Nord et une baisse dans le Sud

 

Selon un expert du secteur, la croissance du PIB de l’agronégoce brésilien devrait être limitée à 0,7% cette année, après une année record en 2017. La prévision est une croissance du PIB de l’agronégoce dans 23 des 27 unités de l’Etat brésilien, avec un résultat globalement positif dans le Nord et négatif dans le Sud.

 

Des ventes de vins dynamiques et une prévision de récolte de qualité

Le secteur des vins brésiliens (tranquilles et pétillants) poursuit son expansion. Après une récolte record en 2017, la prévision de récolte 2018 serait dans la moyenne mais avec un niveau de qualité très supérieur, l’un des meilleurs des dix dernières années selon les experts.

La consommation des vins au premier trimestre 2018 n’est pas en reste. Selon les données Nielsen, les ventes totales de vins ont crû de 30% quel que soit l’origine et de 35% pour les vins importés, cela malgré une parité USD/Réal défavorable aux vins importés.

 

Environnement

Le Brésil pourrait générer au moins 440 000 emplois d’ici 2030 via la mise en place de mesures « d’économie verte », selon l’OIT

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Une récente étude de l’organisation internationale du travail (OIT) relative aux impacts prévisionnels sur les emplois des politiques d’économie verte a fait un zoom sur le Brésil.

Trois scénarios ont été analysés par l’OIT dont un intégrant la mise en place de pratiques agricoles plus durables pour répondre aux enjeux de l’économie verte. Ce scénario fait ressortir que le Brésil sera peu affecté par une baisse d’emploi via le développement de ces techniques car il considère que 70% des terres agricoles brésiliennes sont déjà conduites selon les principes d’agriculture de conservation (protection de l’érosion des sols, amélioration de la fertilisation, protection du milieu…).

Par ailleurs, l’OIT constate l’absence au Brésil de stratégie d’économie verte au niveau fédéral ou entre les Etats. Cela constitue une dispersion des efforts.

 

Forêt

Recul de la déforestation de la « mata Atlântica » (forêt tropicale atlantique)

 

Une récente étude de l’association « SOS Mata Atlântica » et l’Institut National de Recherches Spatiales (INPE) indique qu’entre 2016 et 2017, la déforestation de la « Mata Atlântica », forêt située à l’Est du Brésil aurait reculé de plus de 56 %, soit le plus faible taux de déforestation depuis 1985.
Pour mémoire, la Mata Atântica couvrait à l'origine 15% du territoire brésilien. Elle s'étend actuellement sur 1% du territoire. 
Les facteurs qui auraient conduit à cette réduction historique de déforestation seraient notamment le fait que les zones restant en forêt sont difficiles d’accès ou non intéressantes pour une activité autre que forestière. De plus, une loi spécifique de protection a été adoptée en 2006 avec mise en place de contrôles sur le terrain. Enfin, une forte mobilisation de la société civile pour protéger les dernières surfaces de cette forêt est à noter. 
Dans les États où la déforestation est déjà nulle (7 sur les 17 couverts pas cette fort), la priorité est désormais à la restauration de la forêt.

Exportations

Après près de six mois, l'embargo russe sur le bœuf et le porc du Brésil devrait être levé plus tard ce mois-ci.

 

Le marché russe était fermé aux exportations de viande brésilienne depuis novembre 2017 notamment en raison de détection de présence de ractopamine par les autorités russes.

Les autorités russes étaient également demandeuses d’un accès facilite au marché brésilien pour leur blé et leurs produits de la pêche depuis 6 mois.

 

Ouverture du marché sud-coréen au porc brésilien et premières expéditions.
A ce jour quatre établissements situés dans l’Etat de Santa Catarina sont autorisés pour exporter mais ce nombre pourrait augmenter selon les autorités brésiliennes.
La première expédition prévue est celle d’un site de l’entreprise JBS avec 50 tonnes de morceaux de porc (jarret, épaule, ventre et longe) à partir du port d'Itajaí (Etat de Santa Catarina). Le voyage vers la destination finale durera 45 j.
La Corée du Sud est considérée comme le troisième plus gros importateur de porc au monde et d’un enjeu stratégique pour le Brésil, en particulier afin d’augmenter les cotations nationales du porc.
 

Importations

La CAMEX a baissé les taxes d’importation pour environ 5 000 machines et équipements industriels

 

La chambre brésilienne du commerce extérieur (CAMEX) a réduit à 0 les taxes à l’importation pour un grand nombre de machines et équipements industriels qui étaient jusqu’alors soumis à une taxe de 2% (RESOLUÇÃO Nº 90, DE 13 DE DEZEMBRO DE 2017). Cette réduction ne s’applique que pour les machines et équipements qui ne sont pas produits au Brésil.

 

 

SPS

Le Brésil indemne de fièvre aphteuse avec vaccination

La 86ème session générale de l’OIE a été l’occasion de délivrer au Brésil la qualification de statut indemne de fièvre aphteuse avec vaccination. L’accession à ce statut est le fruit d’un travail de longue haleine dans un pays de taille continentale et aux conditions d’élevage extrêmement diverses. Il est essentiellement pour le Brésil un sésame lui permettant de développer ses marchés de viande bovine et porcine à l’export, y compris sur l’Union Européenne.

 

Protection animale Consultation publique du MAPA sur les règles d’abattage
 Cette consultation publique est ouverte pendant 30 jours (ordonnance 62 du 18 mai).
L’objectif affiché par le MAPA est d'éviter les souffrances aux animaux dans tous les établissements d’abattage officiellement contrôlés. Sont notamment prévus l’interdiction de battre les animaux, les attaquer, les soulever par leurs jambes, cornes, cheveux, les oreilles ou la queue, ou toute autre procédure qui les soumettre à la douleur, la peur ou la souffrance.
Le contrôle de protection animale pourra désormais être effectué par les inspecteurs officiels au moment du chargement des camions et pas uniquement à l’arrivée à l’abattoir comme aujourd’hui.
Les abattoirs seront désormais responsables du respect des normes de protection des animaux et mettre en place des lignes directrices sur la protection animale dans leur établissement.

Entreprises FR La célèbre école de gastronomie « Le Cordon bleu » s’installe au Brésil
 Un partenariat vient d’être signé entre Le Cordon bleu et d’une part Ânima Educação à Sao Paulo pour créer une co-entreprise et d’autre part l’Etat de Rio pour dispenser des cours dans le pays. L'objectif est de de former des chefs étoilés.
Des cours d’études culinaires seront dispensées à Sao Paulo auprès de candidats issus de toutes les régions du Brésil ;
Le module de formation de base durera 11 semaines et coûtera près de 6 300 €.
Les deux premières sessions ont débuté le 21 mai.
Une formule de cours complet en anglais avec traduction simultanée, dénommée Grand Diplôme, qui comprend trois modules de formation (base, intermédiaire et avancé) peut être suivi en 9 ou 18 mois pour un coût de près de 36 000€.
Ces cours sont dispensés en utilisant le programme global dispensé dans d’autres pays, mais des spécificités brésiliennes y sont incorporées.
Ainsi, le cours spécifique « CordonTec » s’étale sur deux ans avec des frais de participation réduits, de l’ordre de 500 €/mois.

Entreprises BR CBL Alimentos poursuit ses investissements dans le secteur laitier et change de nom pour devenir Bethânia Lácteos
 Dans le cadre d’un plan d’investissements de 100MR sur la période 2017-2020, la première entreprise laitière du Nord-Est du Brésil réalise quatre opérations majeures.
Elle a annoncé doubler la capacité de l'usine Morada Nova (pour atteindre 600.000 litres de lait UHT par jour et 5000 tonnes de yaourt par mois).
Elle développe une nouvelle ligne de produits, puis mettra en place de nouveaux emballages et lancera une campagne de publicité.
Elle met à niveau des unités société dans l’Etat du Pernambuco et de Sergipe.
Elle construit une unité de production dans l’Etat de Bahia, où est déjà présente une petite usine.
La collecte actuelle de l’entreprise s’élève à 700.000 litres de lait par jour dans 130 municipalités du Ceara, Pernambuco, Sergipe, Paraiba et Bahia. Elle souhaite collecter 1ML d’ici 2020.
Selon les données de l’entreprise, le chiffre d’affaire annuel a augmenté de 6% en 2017 (R $ 890 millions) et a augmenté sa collecte de 12%.

Le groupe JBS annonce un accord sur le rééchelonnement de sa dette pour 3 ans ainsi qu’une augmentation de son résultat de 43,5% au premier trimestre 2018
Cette forte augmentation du résultat du groupe JBS est avant tout expliquée par la très bonne dynamique des résultats de la filiale américaine de JBS, portée par un marché en croissance. Au Brésil la situation est différente selon les branches. Les résultats de la branche viande blanche et alimentation animale sont dynamiques malgré une baisse du prix des viandes de volailles due à un excès d’offre à la suite des arrêts d’exportation vers l’UE de plusieurs sites du groupe BRF. L’activité viande bovine enregistre les plus bas résultats, avec un EBITDA négatif de 1,6% au premier trimestre 2018. Néanmoins, les analyses considèrent que ce résultat négatif est un point bas conjoncturel dû notamment aux conséquences de la délation des frères Batista qui avait conduit à une forte baisse des abattages chez JBS.

JBS a investi 4M€ pour développer sa production de hamburgers au Brésil
L’investissement a été réalisé dans deux usines situées dans l’Etat de Sao Paulo : 3M€ dans le site de Lins, pour une augmentation de capacité de production de 30% et 1M€ pour l’usine d’Osasco.

Syngenta achète la société brésilienne d’AgTech Strider
Cette acquisition vise à accroître la capacité de Syngenta d’apporter plus de solutions digitales à ses clients du secteur agricole. Le montant de la transaction n’a pas été communiqué. L’achat est en cours de validation par les autorités de la concurrence.