Les élections présidentielles et législatives se tiendront en Turquie le 24 juin prochain (8 juillet en cas de second tour pour les élections présidentielles). L’issue de ces élections qui se transforment en un scrutin pour ou contre le Président Erdoğan est incertaine. Comme suite au référendum d’avril 2017, le nouveau Président aura des pouvoirs renforcés, justifiés notamment par la situation géopolitique régionale. Le scénario d’une cohabitation ou le Président gouvernerait avec un Parlement d’opposition n’est pas à exclure, bien qu’on ne sache pas encore comment l’exécutif et le législatif fonctionneraient dans le nouveau régime présidentiel. Les enjeux économiques ne sont pas un axe fort du débat politique, qui est plutôt l’occasion d’une série de promesses électorales visant à soutenir le pouvoir d’achat de certaines catégories d’électeurs, en décalage avec les besoins d’une économie proche de la surchauffe, d’évoquer quelques objectifs généraux (grands projets ou programmes nationaux, développement des exportations…) et d’un débat sur la mise ou non sous tutelle de la Banque Centrale. Ce contexte électoral couplé avec la situation géopolitique régionale, le relèvement des taux d’intérêts de la FED ou la dégradation de la note turque par plusieurs agences de notation, pèse sur l’image de la Turquie auprès des investisseurs accentuant ainsi la pression sur la livre turque.

Contrairement à la Turquie, les élections anticipées du mois d’avril en Azerbaïdjan n’ont pas eu d’impact sur l’économie. Aucun changement de politique économique n’était attendu. Officiellement, le gouvernement entend poursuivre la mise en place de réformes structurelles afin notamment de développer le secteur non pétrolier. Toutefois, le prix du brut étant plus élevé que prévu initialement, le gouvernement s’apprête à augmenter la dépense publique ce qui certes soutiendra le retour de la croissance mais pourrait risquer d’affaiblir la volonté de mettre en oeuvre des réformes difficiles.

La situation de l’économie turkmène reste très difficile à analyser en raison du manque de fiabilité des données gouvernementales. Elle cause cependant de plus en plus d’inquiétude aux observateurs étrangers en raison de la politique de contrôle des changes devenue extrêmement restrictive causant une pénurie de dollars. L’accès aux devises étrangères étant devenu quasi impossible pour les entreprises, le commerce courant serait en pleine déconfiture.

La Géorgie démontre une solidité certaine, malgré des fragilités structurelles liées à l’étroitesse de son marché et la forte dépendance de l’extérieur. Sous programme du FMI, elle recueille les louanges de l’ensemble des acteurs internationaux. Les prochaines élections présidentielles en Géorgie, prévues à l’automne 2018 sont porteuses d’incertitudes, tout comme les récentes manifestations dénonçant la corruption du système judiciaire.

Comme annoncé, cette édition fait un « focus » sur la relation UE-Turquie compte-tenu des nombreuses échéances qui se sont tenues au printemps : le comité de l’Instrument d’Aide de Préadhésion, la mise en place de nouveaux jumelages, le comité « Union Douanière » ou le dialogue ministériel économique et financier.