L’emprise de JA sur l’agriculture japonaise
L’agriculture japonaise connaît actuellement une situation de crise structurelle. La production agricole est en baisse depuis de nombreuses années et ne représente plus que 1,2% du PIB. La population agricole (3,6% de la population active en 2016) est peu professionnalisée et vieillissante, avec 64% des agriculteurs ayant 65 ans ou plus. Ces caractéristiques contribuent à expliquer le déficit de compétitivité japonais dans le secteur agricole, alors que le Japon importe onze fois plus (58 Mds d’euros) qu’il n’exporte (5 Mds d’euros), avec un taux d’autosuffisance alimentaire estimé par l’OCDE à 40%. Entre 1960 et 2015 la population agricole est passée de 17.65 million à 3.4 million de personnes. Alors que les partis politiques demandent la hausse des revenus des agriculteurs, leurs revenus dépassent déjà la moyenne nationale.
Ainsi, le monopole du groupe JA et son emprise sur l’agriculture japonaise est au coeur des préoccupations. Sa puissance économique et financière et ses capacités d’influence politique sont devenues considérables. JA emploie environ 240 000 personnes à travers le pays, et est l’unique représentant des agriculteurs. Consulté systématiquement par le ministère de l’agriculture, de la pêche et des forêts (MAFF) lors de l’élaboration des politiques agricoles. Le système de décision coopératif (un homme, une voix) du groupe confère aux nombreux agriculteurs à temps partiel (généralement retraités ou doubles actifs) un pouvoir important, qui peut expliquer les positions prises en faveur du maintien des petites exploitations face aux initiatives du gouvernement visant à faciliter un remembrement des terres agricoles en exploitations plus grandes et plus compétitives. Au Japon, les fortes barrières douanières ainsi que la faiblesse de l’agriculture maintiennent les denrées alimentaires à des prix particulièrement élevés, dont le riz est l’illustration la plus marquante (5 à 6 fois supérieurs aux prix mondiaux).