Dans un contexte de dynamique importante des importations du Sénégal (notamment liée aux investissements publics et plus largement à la croissance), les performances françaises restent stables, y compris notre part de marché. L’impact des livraisons en provenance de France liées aux grands projets remportés récemment (TER, aéronautique, énergie…[1]) devrait être mesurable à compter de 2018.

1. Dans un contexte de forte dynamique des importations, la France reste le 1er fournisseur.

Sur l’année 2017, les importations de biens du Sénégal ont enregistré une hausse inédite de 558,9 Mds, soit +16,6% par rapport à 2016. Elle concerne tous les principaux postes : les produits pétroliers (+5,1%), les produits alimentaires (+13,8%), les machines, appareils et moteurs (+22,8%), les véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles (+10%) et les produits pharmaceutiques (+20,1%).

Les statistiques sénégalaises indiquent des exportations françaises vers le Sénégal conformes à cette dynamique, en hausse de 15% (à 879 MEUR), grâce notamment aux préparations pharmaceutiques qui progressent de 66,54% (à 134 MEUR) et au tabac brut (+22,99% à 33 MEUR). De façon similaire, les importations françaises en provenance du Sénégal auraient progressé de 4% en 2017 pour atteindre 67 MEUR. Toujours selon les données sénégalaises, en 2017, la France reste ainsi le premier fournisseur du Sénégal avec 15% de part de marché, devant le Nigéria (11,6%), la Chine (9,6%), les Pays Bas (7%) et l’Inde (6,5%).

2. Des exportations françaises stables, alors qu’elles diminuent globalement en Afrique subsaharienne.

Alors que les exportations françaises globales augmentent de 4,54% en 2017 (462 MEUR), les exportations françaises à destination du Sénégal connaissent, selon la douane française, une stagnation, à 759 MEUR en 2017 contre 760 MEUR en 2016 (-0,14%). Cette performance est meilleure que celle de la France sur l’ensemble de l’Afrique subsaharienne (-4,3%).

Au plan sectoriel, les exportations françaises à destination du Sénégal se compose principalement de préparations pharmaceutiques (17,68%), de tabac brut (4,38%), de céréales (3,52%), de produits laitiers et fromage (3,52%), de véhicules automobiles (2,90%) et de machine pour l’extraction ou la construction (2,65%).

Les secteurs pharmaceutiques et du tabac brut connaissent les plus fortes progressions. Les exportations de préparations pharmaceutiques progressent de 66,54% (134 MEUR en 2017 contre 80 MEUR en 2016). Cette performance peut être en partie mise au crédit des efforts engagés par le gouvernement dans la lutte contre le marché noir, qui représente encore environs 30,5 MEUR de l’industrie pharmaceutique sénégalaise, et probablement aussi le dynamisme des grossistes-répartiteurs. Les exportations de tabac brut, progressent quant à elles de 22,99% (33 MEUR en 2017 contre 27 MEUR en 2016).

Ces performances compensent la chute des exportations de céréales (à l’exclusion du riz), légumineuses et oléagineuses » (26 MEUR en 2017 soit -50,82%). Cette baisse pourrait s’expliquer par les aléas du négoce céréalier, mais aussi probablement la politique d’autoconsommation et de commercialisation du Sénégal, dans le cadre du PSE[2]. En effet, l’Etat a mis l’accent sur le développement de corridors céréaliers, à travers plusieurs projets d’appuie.

3. Les importations françaises augmentent, signe d’un certain regain de l’agriculture sénégalaise.

Selon la douane française, les importations de la France en provenance du Sénégal sont en nette hausse en 2017 (+16% à 87 MEUR) et se sont concentrées sur les produits alimentaires. En 2017, les principales catégories de produits importés du Sénégal étaient les préparations et conserves à base de poisson et de produits de la pêche (28,47%), les légumes et melons, racines et tubercules (13,16%), enfin les produits de la pêche et de l’aquaculture (11,32%). L’importation de « légumes, melons / racines et tubercules » présente une nette une augmentation par rapport à 2016 à +51,60%. Absorbant près de 3% des exportations sénégalaises (source douane sénégalaise), la France est son 3ème débouché européen après la Suisse (11%) et l’Espagne (4%). Le Sénégal est le 3ème fournisseur de la France en Afrique subsaharienne (1,67%), mais très loin derrière le Nigéria (46,96%) et la Côte d’Ivoire (15,91%).

 


 

[1] Les financements du Trésor et BpiFrance impliquant une part française conséquente.

[2] 150 à 200 microprojets de soutien à l’agriculture familiale ont été mis en place ainsi que 100 à 150 projets d’agrégation ciblés sur les filières haute valeur ajoutée et élevage.