Le commerce extérieur du Sénégal en 2017
Les échanges commerciaux sénégalais ont progressé en 2017 pour s’établir à 5202 mds FCFA (soit 7,8 mds EUR), en augmentation de 19,6% par rapport à l’année 2016. Cette progression est le résultat combiné d’une conjoncture internationale favorable, qui a permis une hausse des exportations (+8,39%) et d’une demande intérieure très forte qui tire les importations (+18,77%). L’année 2017 s’achève donc avec une forte augmentation du déficit commercial (+27,6%). L’Europe s’affirme comme le premier fournisseur du Sénégal, tandis que les pays du continent africain confirment leur progression. A l’inverse, l’Afrique est la première destination des exportations sénégalaises, traduisant le poids du continent dans le développement du pays.
1. La densité des échanges avec l’extérieur augmente, mais le déficit commercial se creuse.
1.1 Les échanges avec l’extérieur se multiplient.
L’année 2017 est marquée au Sénégal, comme dans le reste du monde, par une augmentation des échanges commerciaux. La dynamique des exportations demeure favorable avec un taux de croissance de +8,39% sur l’année 2017, pour s’établir à 1486,4 Mds FCFA (soit 2,2 mds EUR). En parallèle, les importations augmentent fortement de 18,77% pour se porter à 3536,5 mds FCFA (soit 5,3 mds EUR), en raison de l’augmentation de la consommation et de l’investissement inhérent à la trajectoire favorable de la croissance économique sénégalaise en 2017 (7,2%). En conséquence, cette dynamique permet une augmentation du taux d’ouverture à 26,5% en 2017 (après 24,9% en 2016).
1.2 Le déficit commercial se creuse significativement.
Cette dynamique des échanges extérieurs pèse sur le déficit de balance des biens qui s’accroit de 27,6% à -2050 mds FCFA (soit 3,075 mds EUR), c’est-à-dire à -20,5% du PIB de 2017. En outre, le taux de couverture se réduit de 46% à 42% entre 2016 et 2017. Le déficit commercial, qui a observé une légère amélioration en 2016 avec une réduction de -0,06%, continue donc cette année de se détériorer.
2. La conjoncture économique nationale et internationale participe de l’accroissement de ce déficit.
2.1 Les exportations témoignent du regain de la demande extérieure.
En 2017, les produits agricoles et agroalimentaires comptent pour 33% du total des exportations, pour une valeur brute de 493 mds FCFA (soit 739 MEUR), en augmentation de 10,54% par rapport à 2016. Ce chiffre confirme le dynamisme du secteur au Sénégal. La remontée du cours du pétrole en 2017 a permis une augmentation en valeur des exportations de produits pétroliers raffinés de +25,6% pour s’établir à 124 mds FCFA.
A l’inverse, les exportations de produits issus de l’arachide chutent de 63,15% pour s’établir à 17,2 mds FCFA (soit 25,8 MEUR), témoignant de la concurrence internationale et de la chute des cours que subit le secteur arachidier. Les exportations de minerais (phosphate, titane, or non-monétaire, et zirconium) se réduisent de 3,4% à 320,87 mds FCFA (481 MEUR). Enfin, les exportations d’acide phosphorique s’établissent à 95 mds FCFA, en baisse de -16,94% par rapport à l’année dernière, en raison du regain de la concurrence émanant du Royaume du Maroc dans ce secteur.
2.2 La vigueur des importations témoignent de l’accélération de la croissance sénégalaise.
En 2017, la croissance Sénégalaise a tiré la consommation et les investissements, au bénéficie de l’offre extérieure. En particulier, les importations reflètent les dépenses en capital à fort contenu importé liées au Plan Sénégal Emergent, qui se sont traduites par un accroissement de la demande en « Energie et Lubrifiants » de 26,11%, suivi par la catégorie « Produits Finis destinés à l’industrie » qui progresse de 26,01% pour s’établir à 717 mds FCFA, soit 20,3% des importations totales. En parallèle, l’augmentation des catégories « Alimentations –Boissons-Tabacs » et «Produits Finis destinés à la consommation » (respectivement 16,67% et 13,59%) traduit une nette augmentation de la consommation, en raison d’une augmentation conjuguée de la population et du niveau de vie.
Même si l’immense majorité des secteurs accuse une hausse des importations, le renforcement du secteur de la fabrication de tissu en 2015 permet une baisse des « Tissus de cotons non-imprimés » (-12,54%) et « Tissu de cotons imprimé » (-46,15%). De même, alors que le marché officiel augmente de 3-4%, les importations d’automobiles et cas se contractent de 15,12% pour s’établir à 118 mds FCFA (177 MEUR), sans explication univoque (pour partie cela pourrait être lié à une diversion de flux vers le Mali).
3. L’Europe demeure le principal partenaire commercial du Sénégal et les échanges avec les pays d’Afrique de l’Ouest se renforcent.
3.1 L’Europe confirme sa position de premier fournisseur du Sénégal
Les importations du Sénégal en provenance de l’Europe s’élèvent en 2017 à 1358,4 mds FCFA (soit 2,03 mds EUR), ce qui représente une part de marché de 38,4% des importations totales. L’Europe (à 26 pays) confirme cette année encore sa position de premier fournisseur du Sénégal. Néanmoins, avec un taux de progression des exportations vers le Sénégal de 17,57%, l’Europe n’enregistre que la 3ème performance, derrière l’Amérique du Sud (38,73%) et l’Amérique du Nord (24,62%), qui témoignent toutefois de parts de marché plus faibles (4,9% et 2,75%).
A l’échelle nationale, devant la Chine (367 mds FCFA soir 550 MEUR) et le Nigeria (308 mds FCFA soit 462 MEUR), la France demeure le premier fournisseur avec 865 MEUR d’exportation. Selon les statistiques sénégalaises, les exportations françaises ont progressé en 2017 de 15%, un rythme inférieur à celui de l’Allemagne (+59%), la Belgique-Luxembourg (+38%), ou encore le Royaume-Uni (+23%).
3.2 Les relations commerciales avec le reste du continent africain se renforcent
Le continent africain apparait, cette année encore, comme le 3ème fournisseur du Sénégal avec 17,8% des parts de marchés, derrière l’Asie qui obtient 27,2% des parts de marchés, pour une valeur totale de 628,2 mds FCFA (soit 942,3 MEUR), en progression de 16,21% par rapport à 2016. Parmi ces importations originaires du continent, 70,4% d’entre elles proviennent de l’Afrique de l’Ouest, un chiffre en progression de 3,7 pts de pourcentage par rapport à 2016.
L’Afrique constitue le principal débouché des exportations du Sénégal, absorbant 42,2% du total, pour une valeur totale de 625,9 mds FCFA (soit 938 MEUR), en progression de 6,46% par rapport à 2016. Parmi ces exportations, 85,9% d’entre elles sont à destination de la sous-région subsaharienne qui progresse de 9,50% par rapport à l’année dernière, pour une valeur totale de 505,1 mds FCFA (soit 757,6 MEUR). En outre, l’Afrique de l’Ouest constitue la seule région du monde pour laquelle la balance commerciale sénégalaise est excédentaire, à hauteur de 111 mds FCFA (soit 166,5 MEUR). 37% de ce volume est destiné au Mali (en progression de 13,9%, ce qui a très probablement contribué à aggraver la congestion du port de Dakar), contre 0,02% seulement à destination du Nigeria (en progression de 116,15%).