Plusieurs personnalités politiques des pays du Golfe, le secrétaire général de l’OPEP ainsi que de nombreuses entreprises se sont réunis les 16 et 17 avril au Koweït pour le 5ème Forum Oil and Gas. Les autorités publiques koweïtiennes et omanaises ont communément appelé à une meilleure coopération entre les pays producteurs afin de maintenir la stabilité du marché de l’énergie, alors que le prix du baril de pétrole brut vient de dépasser les 70 USD pour la première fois depuis la chute des prix en 2014.

1/ Le Forum a permis d’évoquer des objectifs stratégiques.

La session d’ouverture a réuni Basheet Al-Rashidi, le Ministre koweïtien du pétrole, ses homologues d’Oman et de Bahreïn mais aussi le secrétaire général de l’OPEP Mohammad Barkindo et le PDG de la Kuwait Petroleum Corporation (KPC), la société d’Etat responsable des intérêts pétroliers du Koweït. La plupart des entreprises privées du secteur et implantées au Koweït ont également participé à l’évènement : Shell, Schlumberger, Microsoft, Weatherford, Saudi Aramco, CGG et Total.

L’ensemble des problématiques du secteur a été abordé : les opportunités et les défis de l’industrie de l’énergie, la place des pays du Golfe comme producteurs et exportateurs d’énergie dans le monde, les partenariats entre les gouvernements, les entreprises locales et les firmes multinationales, le mix-énergétique, la gestion de la main d’œuvre et des talents et le financement des projets.

L’OPEP confirmerait ainsi les défis majeurs à affronter : l’économie globale devrait doubler d’ici 2040, ce qui induirait une hausse de la demande énergétique de 35%, alors que dans le même temps, il fallait lutter contre le réchauffement climatique. Pour faire face à cette demande, des investissements massifs devraient avoir lieu, à hauteur de 10 500 MdUSD, pour financer l’accroissement des capacités de production du pétrole à 111 millions de barils par jour d’ici 2040, contre moins de 100 aujourd’hui. Pour autant, l’OPEP ne niait pas que la production d’énergie serait de plus en plus diversifiée à l’avenir. Ainsi, les énergies renouvelables augmenteraient à un rythme annuel de 6,8% d’ici 2040.

2/ Koweït et Oman ont appelé de leurs vœux une meilleure coopération entre les pays du Golfe pour maintenir la stabilité du marché de l’énergie.

Les ministres du pétrole koweïtien et omanais ont insisté sur la nécessité de poursuivre l’étroite coopération des pays producteurs de pétrole - membres ou non de l’OPEP – afin de stabiliser le marché mondial de l’énergie et d’encourager de nouveaux investissements. Cette meilleure coopération devait également permettre de sécuriser l’offre pour les consommateurs et la demande pour les producteurs. Le Secrétaire général de l’OPEP a précisé que tous les membres de l’organisation allaient travailler ensemble dans les mois à venir à un cadre règlementaire et à une participation plus aboutis.

L’OPEP était parvenu en novembre 2016 à un accord pour réduire sa production de pétrole à 1,8 million de barils par jour afin d’enrayer la chute des prix survenue en 2014. Le prix du baril venait de dépasser les 70 USD pour la première fois depuis 2014. Le Ministre koweïtien du pétrole a déclaré que, la demande de pétrole rattrapant l’offre, les membres de l’OPEP décideraient lors de leur prochain sommet en juin prochain si l’accord de 2016 serait reconduit ou non.

3/ Le Koweït réaffirme ses ambitions énergétiques dans le cadre de la « Stratégie 2040 ».

Dans ce cadre, le Koweït confirmait ses objectifs en matière de production et d’investissement dans le secteur des hydrocarbures. Le PDG de KPC, Nizar Al Adsani, a annoncé que la holding prévoyait d’accroître sa capacité de production pétrolière à 4 millions de barils par jour (contre 2,77 aujourd’hui) d’ici à 2020 et sa capacité de production de gaz non associé  à 2,5 milliards de pieds cubiques par jour d’ici à 2040 (contre 500 millions fin 2018). « Stratégie 2040 », le programme ambitieux de la KPC, prévoyait d’investir 500 MdUSD pour augmenter ses capacités de production de pétrole, de gaz et de raffinage (à doubler). L’augmentation des capacités de production pourrait également passer par des acquisitions d’entreprises, notamment en Asie mais aussi en Afrique.

Avec l’annonce d’efforts soutenus dans l’amont et l’aval pétrolier, il fallait accentuer la diversification en matière de production énergétique et veiller à une meilleure intégration des sites pour obtenir rapidement une « énergie propre ». Le Koweït a notamment réitéré l’objectif de porter la part des énergies renouvelables à 15% du mix total énergétique, en 2035, afin de lutter contre le changement climatique.