Le Ministère des villages, des régions défavorisées et de la transmigration a répondu favorablement à l’invitation de M. l’Ambassadeur de participer à la rencontre périodique des entreprises françaises du secteur des énergies renouvelables regroupées au sein du Club FREGI pour participer à un petit-déjeuner de travail pour évoquer la thématique de l’électrification rurale.

 

Réunion du FREGI en présence du Ministère des villages.

 

Le Club français des énergies renouvelables pour l’Indonésie, French Renewable Energy Group for Indonesia (FREGI), a tenu sa troisième réunion de travail le 6 avril, depuis son lancement en février 2017, à l’occasion d’un petit-déjeuner de travail accueilli par M. l’Ambassadeur à la Résidence de France en compagnie du Secrétaire Général du Ministère des villages, des régions défavorisées et de la transmigration, M. Anwar Sanusi, invité pour échanger avec les entreprises du secteur sur la thématique de l’électrification rurale. Du côté français, onze sociétés françaises représentatives des différentes filières des énergies renouvelables ainsi que l’AFD et Business France étaient présentes.

 Organisée à l’initiative du Service économique, cette réunion de travail avait pour objectif de prendre connaissance du rôle du Ministère des villages en matière d’énergie et d’électrification rurale et de présenter les activités des entreprises.  

 Le Ministère des villages est directement impliqué dans le secteur de l’énergie via son mandat de développement et l’amélioration des services de base dans un pays où 23 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité alors que l’accès universel à l’électricité est visé à horizon 2019.  Même si le pays affiche un taux d’électrification de 90%, l’archipel est marqué par un fort déséquilibre régional contribuant à accroître les inégalités dans l’accès à l’électricité, au détriment de l’Est de l’archipel indonésien. Dans les régions défavorisées ce taux n’atteint que 65% en moyenne. Plus de 12 600 villages ne disposent pas d’un accès continu à l’électricité et 2 500 villages n’ont aucun accès à l’électricité. L’électrification en zone rurale se heurte à plusieurs contraintes liées essentiellement à la question du financement auxquelles des sources alternatives doivent être trouvées.

 La prise en compte des inégalités territoriales en Indonésie a été entérinée avec la promulgation de la Loi sur les villages en 2014 qui a permis de renforcer le statut légal de l’entité territoriale villageoise en la dotant de fonds spécifiques. Cette Loi sur les villages consacre l’augmentation des transferts publics notamment via la création d'un fonds villageois alimenté annuellement par l'Etat (4 Mds USD en 2017 et en 2018). 

Le Ministère fixe par décret les priorités d’utilisation des fonds issus du Village Fund qui doivent être utilisés pour le développement des villages (infrastructures, services de base) et l’émancipation des communautés – cette utilisation est actuellement centrée sur quatre priorités : la promotion des produits du terroir ; le développement des entreprises villageoises (BUM Desa); l’amélioration de l’accès à l’eau et le développement des équipements sportifs. Le Ministère joue ainsi un rôle clé dans le suivi et l’évaluation de l’allocation des fonds, de leur gestion et de leur utilisation par les villages en adéquation avec les priorités ministérielles.

 Si l’électrification ne figure pour l’instant pas parmi les quatre priorités du Ministère des villages, le Secrétaire général a affirmé qu’elle pourrait le devenir dans le cadre du prochain quinquennat. Le Village Fund pourrait ainsi être utilisé pour le développement de l’électrification rurale de préférence d’origine renouvelable (micro-hydro, solaire, biomasse, éolien).

 Les entreprises françaises et l’AFD ont pu aborder avec le Ministère les différents projets qu’elles prospectent et mettent en œuvre, les modèles financiers et contractuels existants pour le financement de tels projets, les technologies adaptées aux besoins des communautés locales, et les défis rencontrés au niveau local (instabilité réglementaire, tarification des EnR). L’électrification rurale peut être envisagée dans le cadre de trois approches principales à savoir l’extension du réseau existant, le développement de réseau non connecté à celui de l’opérateur national ou via la mise en place d’installations solaires domestiques hors-réseau. Pour ces différentes options, la difficulté essentielle réside dans le financement de tels projets souvent non bancables (en raison des contraintes logistiques, de capacité de paiement des consommateurs) et pour lesquels le support de l’Etat via des subventions pour soutenir le prix de l’électricité dans des régions défavorisées est nécessaire.

 Pour conclure, le Secrétaire Général s’est montré très favorable au développement d’une coopération avec le FREGI.