Les autorités birmanes soutiennent la stratégie chinoise des nouvelles routes de la soie.  La Conseillère pour l’Etat Aung San Suu Kyi a fait le déplacement à Pékin en mai 2017 afin de participer à la conférence « OBOR », accompagnée du ministre birman de la Construction ainsi que du ministre des Transports et des Communications. La Birmanie espère profiter de son positionnement géographique stratégique entre les deux géants chinois et indiens et l’ASEAN. La Chine est un partenaire crucial pour la Birmanie (33% de ses importations, 39% de ses exportations, 26% de son stock d’investissement, sans compter les flux commerciaux et financiers illégaux ou transitant par un autre pays, notamment Singapour).

Les besoins d’investissement dans les infrastructures en Birmanie sont gigantesques (près de 230 Mds USD d’ici 2030 selon la JICA en 2014), un marché juteux à leur frontière pour les entreprises chinoises. Le Rapport Mondial sur la Compétitivité 2015/16 classe la Birmanie 136ème sur 140 pour la qualité de ses routes, 132ème pour ses aéroports, 123ème pour ses ports et 96ème pour ses chemins de fer tandis que près de deux tiers de la population n’a toujours pas accès à l’électricité en 2017.

La Chine promeut particulièrement en Birmanie un axe Nord-Est/Sud-Ouest Kunming-Muse-Mandalay-Kyaukphyu, reliant la capitale du Yunnan au Golfe du Bengale avec la construction d’un terminal gazier et pétrolier à Kyaukphyu, d’un gazoduc et d’un oléoduc reliant les deux villes (projets déjà en activité), d’un port en eaux profondes et d’une ZES à Kyaukphyu (projets en négociation avancée), d’une voie routière rapide (projet à l’étude) et d’une voie ferrée (projet suspendu par les autorités birmanes). Muse, à la frontière chinoise, est d’ores et déjà le poste-frontière terrestre birman le plus important. Les négociations autour de Kyaukphyu précèdent l’initiative chinoise mais les projets le long de cet axe sont dans leur ensemble aujourd’hui labellisés Belt Road Initiative (BRI).

 Belt and Road Initiative