D’après les douanes françaises, les échanges commerciaux entre la France et l’Egypte ont enregistré en 2017 une augmentation de 21,8% à 2,5 Mds €, après avoir connu leur plus fort recul depuis 10 ans en 2016 (-27,5% en g.a. à 2 Mds €).

Le solde commercial bilatéral, traditionnellement excédentaire, s’améliore de 18,4% pour atteindre 1,2 Md €. En 2016, il avait enregistré une baisse de 36,4% à 1 Md €. Néanmoins, cet excédent demeure largement supérieur à ceux enregistrés avant 2015  et constitue le 10ème excédent commercial de la France en 2017 (13e en 2016), le 4ème dans la région ANMO (4ème en 2016) et le 1er au Proche-Orient (1er en 2016).

D’après la Banque Centrale d’Egypte (BCE), la France est le 11ème partenaire commercial de l’Egypte sur l’année fiscale 2016/17  (2,9% des échanges totaux égyptiens), en recul d’une place par rapport à 2015/16 (3,4% des échanges). Du point de vue de la France, l’Egypte reste un partenaire commercial modeste, occupant le 53ème rang depuis 2016. Le poids de l’Egypte dans le commerce extérieur français augmente à 0,25% des échanges totaux en 2017 (+0,05 pp).

 

Après s’être contractées pour la première fois en 4 ans en 2016 (-27,3%), les exportations françaises ont augmenté de 20,6% en 2017 pour atteindre 1,9 Md €. L’Egypte est le 43ème client mondial de la France, le 8ème dans la région ANMO et son 1er client au Proche-Orient. Ce bilan est une véritable surprise alors qu’a priori la forte dépréciation de la Livre égyptienne en 2017 a entrainé un net surenchérissement des coûts des produits exportés vers l’Egypte.

Ce rebond des exportations françaises s’explique par l’augmentation significative des ventes « d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique » (+62,5% à 671 M€), devenu premier poste à l’export vers l’Egypte. Au sein de cette catégorie, le dynamisme des ventes « d’instruments et appareils de mesure, d’essai et de navigation » (+152,2% à 221,9 M€), des « matériels de distribution et de commande électrique » (+161,1% à 64,5 M€), des « équipements de communication (+16,9% à 62,3 M€), des ordinateurs et équipements périphériques (x7 à 37,8 M€) et enfin des « moteurs et turbines » (+190,6% à 34 M€) est à souligner.

Le poste matériel de transport a quasiment été multiplié par 3 à 160,1 M€, porté par des ventes significatives « d’aéronefs et engins spatiaux » (+673,2% à 115,2 M€). Les ventes de véhicules sont également en progression de 17,9% à 25,4 M€ mais restent encore loin des montants de 2014 (88 M€) et 2015 (95 M€). Cette évolution compense la chute de 50% des ventes d’accessoires pour véhicules automobiles (10,4 M€ en 2017).

Les ventes de produits des industries agroalimentaires ont également augmenté de près de 30% à 116,1 M€, dont celles des « produits laitiers et fromages » (+30,2% à 39,7 M€). Les ventes de sucre reprennent (+447,6% à 25,9 M€) après avoir connu une chute spectaculaire en 2016 (-555% à 4,7 M€).

Les ventes « d’hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives » ont augmenté de 75% (45,6 M€) à la faveur du dynamisme des ventes de GNL (+142,2% à 41,9 M€).

A noter enfin l’explosion des exportations de productions de films cinématographiques, de vidéos et de programmes de télévision (+264,5% à 85,3 M€).

D’après la BCE, la France est le 11e fournisseur de l’Egypte en 2016/17 (1,83 Md $) représentant 3,2% de ses importations totales (7e en 2015/16 ; 3,8% du total), derrière la Turquie (1,9 Md $) mais devant le Qatar (1,82 Md $) notamment.

 

Le volume des importations a augmenté de 25,4% en 2017 à 617,3 M €. Il s’agit de la 2ème année d’affilée de hausse des importations après 5 années de contraction entre 2011 et 2015. L’Egypte est le 63ème fournisseur mondial de la France, le 11ème de la région ANMO et le 2ème au Proche-Orient.

Pour la deuxième année consécutive, cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des achats « d’autres produits industriels » (+44,8% à 427,1 M€) et notamment d’engrais et de composés azotés (+61,6% à 159,8 M€), d’autres produits chimiques organiques de base (+205,6% à 60,2 M€) et de matières plastiques sous formes primaires (+68,1% à 15,3 M€).

Le secteur textile enregistre également des hausses dans les importations avec les vêtements (+3,2 % à 65,5 M€) et les articles textiles hors habillement (+22,6% à 19 M€).

A noter enfin la reprise des exportations de GNL qui s’élèvent à 13 M€ en 2017.

Parmi les plus fortes baisses, on notera celles des achats de pétrole brut (-63,5% à 22,2 M €) et des produits issus du raffinage du pétrole (-18,9% à 10,3 M €), qui reflètent la baisse de la production égyptienne.

Les importations de véhicules automobiles, en hausse en 2016 (+91 % à 9,9 M€) ont également baissé (-41,4% à 5,8 M€).

Selon la BCE, la France est en 2016/17, le 11ème client de l’Egypte (419 M $) représentant 1,9% de ses exportations totales (13ème client en 2015/16 ; 2,1% du total), derrière les Pays-Bas (597,4 M $) et l’Inde (718,1 M $) notamment.

 

Evolution des échanges FR-EG 2007-2017 (sources douanes françaises)