La pomme de terre est la deuxième culture alimentaire du Kenya après le maïs. Elle est cultivée sur une surface de 120 000 ha par près de 800 000 producteurs pour une production annuelle de 2 à 3 millions de tonnes ; elle joue donc un rôle important dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays. La production est essentiellement assurée par de petits producteurs (83 %) dont la surface dédiée est inférieure  à 0,4 ha par exploitation. Les rendements sont quant à eux  peu élevés : 8 à 12 tonnes par hectare. Le manque de semences de qualité limite les rendements, compris entre 8 et 12 tonnes par hectare. 98 % de la production est vendue pour la consommation en frais, la transformation industrielle (chips, frites) ne représentant qu’un faible pourcentage. L’absence de systèmes efficients de stockage conduit à des pertes importantes et à de bas prix d’achat au producteur au moment de la récolte, dans la mesure où tous les producteurs vendent simultanément leur récolte, affectant à la baisse le prix de marché de la pomme de terre.

Le gouvernement, les comtés et les investisseurs manifestent un intérêt croissant pour cette production. La pomme de terre est d’une des cultures identifiées pour « améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de tous les kenyans d’ici 2022 » dans le cadre de la stratégie des « the Big Four » qui doit guider le second mandat du président Kenyatta. Les objectifs fixés visent à augmenter la production à grande échelle, à réduire les coûts de l’alimentation par la réduction des pertes en améliorant les techniques post récolte (stockage) et les infrastructures de mise sur le marché. Par ailleurs, plusieurs comtés ont mis en place des programmes de développement avec l’appui de bailleurs de fonds et d’agences de coopération (GIZ, UE, Hollande, Irlande). Plusieurs projets d’investissement dans des usines de transformation ont été annoncés.

En particulier, les professionnels français regroupés dans la FN3PT -fédération nationale des producteurs de plants de pomme de terre ont identifié le Kenya comme pays cible pour l’exportation de plants. Pour permettre l’importation de plants au Kenya, un accord phytosanitaire a été élaboré entre la France et le Kenya. Une mission d’audit « système » d’experts kenyans du Kephis, l’agence publique kényane en charge des questions phytosanitaires, réalisée en France du 4 au 9 février 2018 a permis de finaliser cet accord. La phase de test de différentes variétés va être lancée dans les prochains mois. Des variétés françaises devraient ainsi être prochainement disponibles pour les producteurs et consommateurs kenyans.