L’Afrique de l’Est dispose d’un  fort potentiel, encore largement sous utilisé, dans les cinq filières des énergies renouvelables (EnR). En particulier, la vallée du Rift concentre un important potentiel géothermique, dispose de taux d’ensoleillement records, propices au développement du photovoltaïque, ainsi que  de vents réguliers favorables à la production d’énergie éolienne.

Malgré ces atouts naturels, les taux d’électrification des pays de la région demeurent faibles, entre 20 et 30% en moyenne, et l’accès des populations à des services d’énergie efficaces et durables doit encore être amélioré, en particulier dans les zones rurales. Face à ce défi, certains pays affichent des objectifs ambitieux, à l’image du Rwanda et du Kenya, qui visent un accès universel à l’électricité d’ici 2020. La Tanzanie vise quant à elle un taux d’accès de 50%  d’ici 2050 contre 98% d’ici 2030 en Ouganda.

Si l'énergie hydraulique demeure la première source de production électrique de la région. Toutefois, la fluctuation des pluies et les sécheresses, dont la fréquence et l’intensité sont aggravées par le changement climatique, rendent l’exploitation de cette énergie de plus en plus incertaine. Ainsi, les gouvernements mettent-ils désormais l’accent sur la diversification des sources et en 2017, la part de la géothermie (44 %) a dépassé celle de l’hydraulique (33 %) dans le mix de production électrique kényan, tandis que l’Ethiopie s’est dotée de 370 MW de capacité éolienne depuis 2011. Les systèmes de mini-réseaux et de productions autonomes sont en plein essor depuis plusieurs années déjà, particulièrement dans le solaire au Kenya et en Tanzanie : 20 % de la population rurale alimentée accède à l’électricité grâce à ces systèmes pour le premier et plus de 50 % pour le second.

Les gouvernements des pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est (Kenya, Tanzanie, Ouganda, Rwanda, Burundi) et l’Éthiopie ont développé des mécanismes incitatifs (tarif de rachat garanti, etc.), mais aussi des objectifs quantifiés en matière de développement des EnR. Ces objectifs, s’ils sont très ambitieux voire irréalistes, sont la marque d’une réelle volonté politique. Toutefois, le développement de nouvelles capacités renouvelables devra s’accompagner d’une mise à niveau et d’une expansion des réseaux électriques, qui constituent désormais un enjeu majeur.