L’intérêt des entreprises françaises pour le Kenya est croissant, le nombre d’implantations françaises étant passé de 35 en 2012 à plus de 100 aujourd’hui. Plusieurs entreprises, dont Accor, Peugeot, Décathlon ou Société Générale, ont officialisé en 2017 leur installation sur le marché kényan. C’est dans cette dynamique que s’est inscrite la visite du MEDEF à Nairobi du 5 au 7 mars 2018.  La délégation rassemblait plus de cinquante entreprises issues d'un large éventail de secteurs: l’énergie, l’environnement, les infrastructures, les transports, les télécommunications, les services bancaires et financiers et la distribution. Elle s’est conclue par la présentation au président Kenyatta de douze projets d’investissement identifiés par des entreprises françaises, dans la structuration des filières agricoles, les infrastructures de transport, l’énergie, la ville durable, l’eau et l’assainissement, la santé et les TIC. Ces projets sont donc alignés sur la stratégie du président Kenyatta des « Big Four » qui doit guider les investissements stratégiques sous le second mandat du président à travers quatre axes, à savoir (i) le renforcement de la sécurité alimentaire du pays, (ii) la construction de logements abordables, (iii) l’accès universel à la santé et enfin (iv) l’industrialisation créatrice d’emplois. Sur ce dernier point, Pierre Gattaz a réaffirmé l’engagement des entreprises françaises en faveur de la formation professionnelle. Cet intérêt croissant des entreprises françaises pour le Kenya s’explique par les bonnes perspectives de croissance – croissance qui devrait dépasser la barre des 6 % dès 2019 selon le FMI –, la position privilégiée du pays comme tête de pont des investissements vers l’Afrique de l’Est mais aussi le parti-pris  pro-business du gouvernement, qui incite le secteur privé à investir dans le développement du pays. Ces investissements français sont facilités par l’existence d’un accord bilatéral de protection des investissements datant de 2010, qui offre de sérieuses protections aux investisseurs. Ainsi, selon les données kényanes, la France était le 3ème investisseur étranger au Kenya en 2015 et totalise 9,2 % du stock des IDE au Kenya, soit près de 465 MEUR. L’implantation de nouvelles entreprises françaises dans le pays devrait permettre d’améliorer encore cette position.