Le budget 2018/2019 de l’Etat du Koweït
L’année fiscale au Koweït s’étend du 1er avril de chaque année au 31 mars de l’année suivante. Le budget 2018/2019 a été conçu sur la base d’un prix moyen du baril de pétrole brut à 50 USD, contre 45 USD en 2017/2018 et sur la base d’une production pétrolière de 2,77 millions de barils par jour.
Calculé en excluant les revenus dégagés par les actifs que gère la Kuwait Investment Authority-KIA (pour ce qui concerne les recettes) et avant transfert au Fonds de Réserve des Générations Futures-FGF (pour ce qui concerne les dépenses), le déficit prévisionnel serait ramené de 6,6 MdKD (soit 17,7 MdEUR) au titre de l’année fiscale 2017/2018 à 5 MdKD (soit 13,4 MdEUR) au titre de l’année fiscale 2018/2019. Après transfert au FGF et hors revenus générés par la KIA, le déficit prévisionnel serait ramené de 7,9 MdKD (21,2 MdEUR) en 2017/2018 à 6,5 MdKD (17,4 MdEUR) en 2018/2019.
1. Les recettes augmenteraient de 13 % grâce à la remontée des cours mondiaux du baril de pétrole brut.
Les recettes budgétaires pour 2018/2019 sont estimées à 15 MdKD (40,7 MdEUR), avec 13,3 MdKD (36 MdEUR) de recettes liées aux hydrocarbures et 1,7 MdKD (4,6 MdEUR) de recettes « hors hydrocarbures », ce qui représente une hausse globale de 13 % par rapport aux 13,3 MdKD (36 MdEUR) de recettes budgétaires estimées pour 2017/2018, grâce à la sensible amélioration des cours mondiaux du baril de pétrole brut en 2017. Celle-ci est en grande partie due à l’accord, en vigueur depuis le 1er janvier 2017, sur la baisse de la production de pétrole de l’OPEP (sauf la Libye, le Nigéria et l’Iran) et de 10 autres pays producteurs dont la Russie. Chaque pays s’était engagé à diminuer de 4,5% sa production mensuelle de pétrole, ce qui représentait une baisse mensuelle de 131 000 b/j pour le Koweït, soit une production mensuelle de 2,77 mb/j. Cet accord a été prolongé jusqu’au 31/12/2018.
La réforme des prix de l’électricité et de l’eau appliqués au secteur commercial le 22 mai 2017, au secteur des investissements le 22 août 2017, au secteur public le 22 novembre 2017 et qui devraient s’appliquer au secteur industriel le 22 février 2018, a permis d’augmenter les recettes budgétaires hors hydrocarbures. Ces augmentations devraient entraîner une hausse des recettes budgétaires équivalente à 0,5%-1% du PIB mais également renchérir le coût de la vie, avec un taux d’inflation moyen annuel proche de 1,5% en 2017.
Une revue des dépenses de santé depuis le 1er octobre 2017 a également amélioré les recettes hors hydrocarbures. Pour autant, les citoyens koweïtiens ne sont globalement pas concernés par ces hausses de tarifs, grâce aux pressions parlementaires exercées par les députés de l’opposition.
Anticipant l’opposition probable du Parlement à l’instauration de la TVA (hausse de 1% à 2% du PIB hors secteur pétrolier) au plus tôt en 2019, le gouvernement étudie actuellement un système alternatif de mise en place de l’Impôt sur les Sociétés (IS), avec taxation progressive en fonction des bénéfices réalisés. Pour l’heure, seules les entreprises étrangères sont taxées à hauteur de 15% du montant de leurs profits.
2. Les dépenses publiques augmenteront légèrement contrairement aux objectifs de réduction annoncés.
Les dépenses publiques pour 2018/2019 sont estimées à 20 MdKD (54,2 MdEUR), contre 19,9 MdKD pour l’année fiscale 2017/2018, soit une hausse de 0,5 %. La plus forte hausse concerne les subventions gouvernementales qui augmenteront de 10% pour atteindre 3,5 MdKD (9,35 MdEUR) dont 1,6 MdKD (4,3 MdEUR) pour l’énergie, 633 MKD pour l’éducation (1,7 MdEUR), 371 MKD (991 MEUR) pour le logement, 306 MKD (818 MEUR) pour le traitement des soins réalisés à l’étranger et 46 MKD (123 MEUR) pour le sport. La réduction de près d’un tiers des dépenses liées aux services et aux biens permettrait de compenser cette augmentation des subventions ainsi que celle de la masse salariale.
3. Le financement du déficit public 2018/2019 ne devrait pas poser problème.
Le financement du déficit public serait réalisé par la sollicitation d’emprunts sur les marchés bancaires internationaux et locaux et par le recours au Fonds de Réserve Générale. Par ailleurs, le Parlement doit valider incessamment le projet de loi sur le relèvement du plafond d’endettement de l’Emirat avec extension de maturité (de 10 MdKD soit 27 MdEUR sur 10 ans à 25 MdKD soit 68 MdEUR sur 30 ans). Ce projet de loi a été validé le 7 janvier 2018 par la commission économique et financière de l’Assemblée Nationale.