En raison des sanctions renforcées imposées à Téhéran à compter de 2011, nos échanges commerciaux avec l’Iran ont été ramenés d’un pic de 4,3 Mds EUR en 2006 à 515 MEUR en 2014. Repartis timidement à la hausse en 2015 (+22% à 628 MEUR) avant même la levée des sanctions renforcées, ils ont réellement redécollé en 2016 (+239% à 2,1 Mds EUR) pour atteindre 3,8 Mds EUR au terme de l’exercice 2017, soit un niveau inédit depuis 2008 et guère éloigné du plus haut constaté en 2006.

Ce très net redressement est à mettre au compte de l’excellente tenue de nos exportations, mais également (et surtout) du rebond spectaculaire de nos importations.

Après avoir progressé de 28% à 722 MEUR en 2016, nos exportations ont en effet plus que doublé en 2017 pour s’établir à 1,5 Md EUR. Sur l’exercice écoulé, si elles ont indéniablement été tirées par nos livraisons d’aéronefs (+1291% à 391 MEUR) et de pièces détachées pour véhicules automobiles (+614% à 144 MEUR), elles ont également bénéficié du dynamisme d’ensemble de nos ventes à l’Iran (+60% à 1,1 Md EUR hors aéronautique et +36% à 900 MEUR hors aéronautique et automobile).

De l’ordre de 70 MEUR en 2015, nos importations ont bondi à 1,4 Md EUR en 2016, puis à 2,3 Mds EUR en 2017. Cette croissance exponentielle de nos achats est imputable en quasi-totalité à la reprise de nos enlèvements de brut rendue possible par la levée des sanctions renforcées à compter de janvier 2016.

En termes de répartition sectorielle, en 2017, nos ventes étaient composées à près de moitié par les aéronefs et engins spatiaux (26%), les produits pharmaceutiques (13%) et les pièces détachées pour véhicules automobiles (9,6%).

Notre solde commercial vis-à-vis de l’Iran, excédentaire depuis 2012 en l’absence d’enlèvements d’hydrocarbures (+496 MEUR en 2015), est devenu déficitaire à hauteur de 684 MEUR en 2016 et de 816 MEUR en 2017.

Avec une part de marché en progression de 1 pt à près de 2% en 2017, la France était le 9e fournisseur de l’Iran à l’échelle mondiale, et le 3ème au sein de l’Union européenne, derrière l’Allemagne et l’Italie qui ont toutefois enregistré une érosion de leurs positions commerciales sur ce même exercice. Elle était également le 2e partenaire commercial de l’Iran (exportations + importations) au sein de l’UE, derrière l’Italie mais devant l’Allemagne.