Plusieurs chantiers de politiques économique et industrielle ont été lancés et doivent permettre de soutenir le développement du pays lors des 3 prochaines années de mandat du président Nana Akufo-Addo.

Le gouvernement a d’abord mis en oeuvre des mesures de renforcement de l’attractivité en matière d’investissement, à travers la réduction de l’IS à 20%, la création d’instances de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles (Ghana International Trade Commission), de corruption (nomination d’un procureur spécial chargé du sujet) et un bureau chargé de la promotion des exportations et des investissements (Economic, Trade and Investment Bureau).

Il a également démarré des programmes d’incitations et de soutien en faveur des secteurs agricole et manufacturier dans le but d’accroitre le nombre d’industries créatrices de valeur ajoutée. Le bilan reste difficile à dresser quantitativement mais la structure de l’économie n’a pas évolué : le Ghana dispose encore d’une économie peu diversifiée, reposant largement sur ses filières exportatrices de matières premières (cacao, pétrole, gaz, or, bauxite).

Enfin, des politiques de formalisation de l’économie ont passé le stade de la conception et doivent désormais être mises en oeuvre. Celles-ci recouvrent notamment la création d’un système national d’identification et de protection des données et d’un registre électronique des propriétés. Leur fonctionnement pourrait renforcer la gouvernance du pays en permettant une meilleure connaissance de l’activité économique, un élargissement la base fiscale et un meilleur recouvrement de l’impôt.

En revanche, plusieurs réformes cruciales demeurent à achever. Le gouvernement n’a pas encore pu statuer sur une refonte de la loi régulant les PPP, censée offrir un cadre modernisé, en phase avec les meilleures pratiques actuelles. L’incertitude qui entoure ce projet de loi n’offre pas les conditions les plus favorables au développement d’infrastructures dans le pays. Concernant la problématique de l’énergie, la fourniture d’électricité s’est stabilisée depuis plus d’un an mais le secteur demeure anémié par les dettes et les impayés. Sa restructuration est engagée mais progresse très lentement du fait des multiples reports décidés dans le processus de mise en concession du distributeur ECG, qui cristallise toutes les difficultés du secteur. Enfin, du point de vue des entreprises étrangères, on constate un regain de nationalisme assumé de la part du gouvernement, à travers une volonté d’extension du local content parfois menaçante pour les investissements étrangers.