Gouvernement Kurz : une orientation économique libérale

 

Suite aux élections législatives du 15 octobre dernier, et à l’issue de deux mois de négociations, le parti conservateur ÖVP du chancelier Sebastian Kurz et le parti populiste de droite FPÖ, se sont accordés le 18 décembre 2017 sur un programme de coalition intitulé « Ensemble pour notre Autriche ».

Le programme économique est clairement d’inspiration libérale : réduction d’impôts, déréglementation, moins d’Etat, flexibilisation du marché du travail et souhaite introduire la préférence nationale dans le domaine social. Sur un certain nombre de sujets (environnement, énergie), il se situe dans la continuité du précédent gouvernement. Certaines mesures envisagées sur le plan social risquent néanmoins d’être en contradiction avec le droit communautaire.

On notera en particulier sur le plan fiscal, l’annonce d’une baisse des prélèvements obligatoires pour aller vers la cible des 40 % du PIB à l’issue de la mandature (actuellement à 42,9 %), la volonté de réformer l’administration y compris en simplifiant la répartition des compétences entre les différents échelons, Etat, Länder et municipalités ainsi que la volonté de réformer l’Etat-providence.

Sur la plan européen, et en prévision de la présidence tournante l’UE qu’exercera l’Autriche à partir du second semestre, le programme prévoit de mettre l’accent sur la taxation des grandes entreprises du numérique (GAFAs) et s’exprime en faveur d’une politique commerciale loyale et transparente qui tiendra compte des intérêts de l’économie autrichienne.

La loi de finances rectificative pour 2018 qui sera présentée au Parlement le 21 mars (assortie de la trajectoire budgétaire pluriannuelle) devrait donner des précisions sur le calendrier et la traduction budgétaire des mesures envisagées par le nouveau gouvernement. Le dynamisme de l’activité avec une croissance prévue de l’ordre de 3 % en 2018 (au même niveau que 2017) puis de 2,2 % devrait grandement faciliter le bouclage financier du programme.