La balance commerciale de la Tunisie est structurellement déficitaire, déficit qui s’est creusé au fil des années et notamment depuis la révolution, avec une croissance du PIB essentiellement entretenue par la demande intérieur. Ce résultat est le révélateur d’un recul de la compétitivité du pays et d’une intégration défaillante à la chaine de valeur mondiale. En 2017, le déficit a atteint le niveau inquiétant de 16% du PIB, soit 15,6 Mds TND. La chute du dinar, si elle a principalement conduit à un renchérissement des prix à l’importation, pourrait cependant à terme permettre d’atténuer ce déficit, qui joue considérablement sur la balance courante du pays (déficit équivalent à 10% du PIB). Dans ce contexte, le gouvernement a mis en place certaines restrictions aux importations, concernant notamment les importations de biens jugés non-essentiels, et particulièrement en provenance de certains pays avec lesquels la Tunisie souffre d’un fort déficit commercial (Turquie, Chine, etc.). Cependant, alors que les négociations sur l’ALECA avec l’Union Européenne stagnent actuellement, la Tunisie doit avant tout revoir sa politique de l’offre et son modèle de production.