Gaz

 

  • L’agence exécutive pour l'innovation et les réseaux de l’UE, l’entreprise Gaz System (PL) et la société semi-publique chargée du transport de gaz Eustream (SK) ont signé le 18 décembre une convention de financement sur les travaux de construction de l’interconnexion des systèmes gaziers polonais et slovaque. Cette convention permettra aux gestionnaires de réseau slovaque et polonais d’accéder aux soutiens financiers européens issus de l’outil « Connecting Europe Facility ». Le montant du soutien s’élève à 107,7 M EUR dont 55,2 M EUR pour Eustream et 52,5 M EUR pour Gaz System. Les travaux sur le nouveau gazoduc de 165 km (106 km en Slovaquie et 59 km en Pologne) qui liera les deux pays, débuteront dans la deuxième moitié de l’année 2018 et se termineront fin 2021. En 2017, le projet a obtenu le statut du projet d’intérêt commun pour la troisième fois (également en 2013 et 2015). http://www.eustream.sk/en_media/en_news/innovation-and-networks-executive-agency-inea-gaz-system-and-eustream-have-signed-the-grant-agreement-for-the-construction-works-for-the-pci-project-the-poland-slovakia-gas-interconnection
  • Le 18 décembre, l’Autorité de la concurrence a autorisé la vente de la participation du groupe français Engie au sein de la compagnie slovaque Pozagas au groupe tchèque EPH. Engie est entrée au capital de Pozagas en 1994 et y était actionnaire à 30 %. EPH détenait le contrôle managérial de Pozagas par l’intermédiaire des deux autres actionnaires (SPP infrastructure et Nafta) depuis 2013. Pozagas est chargée du stockage de gaz en Slovaquie. Avec sa capacité de stockage de 0,7 M.m3, Pozagas est responsable de 20 % des capacités de stockage dans le pays. Pozagas réalise un chiffre d’affaires d’environ 30 M EUR par an ce qui lui permet de générer un bénéfice de 2,5 à 10 M EUR / an.

 

Energies renouvelables

 

  • Au cours de la première moitié de l’année 2018, le ministère de l’Economie présentera un projet de loi encadrant l’aide aux énergies renouvelables. La nouvelle loi devrait réduire l’impact des renouvelables sur le prix final des énergies. M. Peter Ziga, indique que la Slovaquie devrait introduire un système d’enchères sur la base des besoins définis par l’Etat. L’Etat octroiera une licence à celui qui proposera le prix le plus bas ou les conditions les plus avantageuses. La nouvelle loi définira également la ressource locale. Il s’agira par exemple des panneaux photovoltaïques placés sur le toit d’une maison. D’après les dispositions de la loi, il ne sera plus nécessaire de fournir de l’électricité produite localement dans le réseau national et d’en acheter par la suite, mais le producteur pourra utiliser tout de suite l’électricité produite localement. En outre, le Ministère de l’économie estime que le solaire, l’hydraulique et la biomasse ont le meilleur potentiel en Slovaquie.
  • Le producteur slovaque de bioéthanol, Enviral, a reçu l’autorisation de construction de son atelier de production de bioéthanol de seconde génération à partir des résidus agricoles (paille). La production étant un processus complexe nécessitant les technologies les plus modernes, la société a signé un contrat de licence avec la compagnie suisse Clariant, l’un des leaders mondiaux dans le domaine des matières chimiques spécialisées. La construction devrait commencer au premier trimestre 2018 et la première production de test sera lancée en 2020. Enviral traitera la paille des agriculteurs slovaques et utilisera donc les ressources renouvelables locales. La capacité sera de 50 000 t de bioéthanol et l’investissement s’élève à 180 M EUR. Ce projet concurrence un autre projet de la société slovaque Energochemica qui, dans le cadre de sa coopération avec onze partenaires de sept pays (dont le groupe français Lesaffre), prévoit la construction d’une usine avec une capacité de 55 000 t à 110 000 t/an à terme (veille mensuelle de mai 2017).

 

Transport ferroviaire

 

  • Dans les deux prochaines années, trois ateliers pour le nettoyage et la réparation technique des trains seront construits. Les coûts de construction sont évalués à 100 M EUR et seront en grande partie couverts par les fonds européens. La compagnie chargée du transport de passagers, ZSSK, prépare actuellement l’AO pour la construction du premier atelier à Zvolen en Slovaquie centrale. L’investissement devrait atteindre 31,7 M EUR et les premiers trains pourraient être accueillis en décembre 2019. L’atelier actuel d’une capacité de 61 trains / jours n’est plus suffisant ainsi que son état, obsolète, ne satisfait plus ni aux normes de sécurité et environnementales ni aux exigences techniques.
  • Le montant de la subvention publique annuelle au secteur ferroviaire s’élève à 490,5 M EUR. Ce montant est divisé entre la compagnie publique chargée du transport de passagers ZSSK pour le transport ferroviaire réalisé dans l’intérêt public (209,56 M EUR), la compagnie publique chargée des infrastructures ferroviaires ZSR (272,5 M EUR) et la compagnie privée RegioJet qui opère sur une ligne dans l’intérêt public (8,44 M EUR). Les prix dans le secteur ne reflétant pas les prix de marché, l’Etat rembourse la différence entre les coûts éligibles et les revenus réalisés. Ainsi, pour l’année 2017, l’Etat va payer 44,4 M EUR supplémentaires à ZSSK et 20 M EUR à ZSR.
  • Depuis le début des années 2010, le nombre de passagers augmente chaque année. Ainsi, ZSSK a transporté 65,5 M de passagers en 2016 et approximativement 72 M en 2017. Pour 2018, ZSSK prévoit 74 M de passagers et s’est dotée d’un objectif de 100 M de passagers à l’horizon 2030 tout en gardant le même nombre d’employés.
  • La compagnie ZOS Trnava a gagné l’AO pour moderniser les wagons de la compagnie publique ZSSK. Il s’agit de la modernisation des wagons fabriqués en 1986 et 1987 pour un prix de 37,5 M EUR. Les travaux de rénovation/modernisation des rames s’achèveront en 2022.

 

Transport routier

 

  • Fin décembre, la Compagnie nationale des autoroutes a lancé un appel d’offres sur la construction du contournement nord de Presov (troisième ville du pays située à l’est). Il s’agit de la première étape des travaux de contournement et concerne 4,3 km dont un tunnel de 1,2 km. La valeur estimée est de 170 M EUR et les intéressés ont jusqu’à 27 février pour déposer leur offre. Les travaux devraient durer 1 340 jours. Grâce à la coopération avec le bureau analytique Value for Money du ministère des Finances, la valeur estimée a baissé de 33 M EUR. Quant au contournement total, la valeur a diminué de 112 M EUR puisque la valeur estimée de la deuxième étape de 10,2 km s’est contractée de 79 M EUR soit de 25 %. Ce contournement fait partie du réseau RTE-T en direction vers la Pologne.
  • En 2018, la Compagnie nationale des autoroutes ne prévoit aucun nouveau kilomètre d’autoroute ou de voie rapide qui sera mis à disposition au public. Il s’agit d’une situation unique depuis la création de la Compagnie en 2005. A l’heure actuelle, il y a huit projets autoroutiers en construction dont deux sont en retard et trois sont suspendus.
  • Les travaux sur le contournement de Bratislava devraient commencer au printemps 2018. Viktor Stromcek, secrétaire d’Etat au ministère des Transports, a rappelé que le consortium mené par le groupe espagnol Cintra a obtenu tous les permis de construction et a accès à tous les terrains indispensables. Ce projet PPP doit être achevé en octobre 2020 et le concessionnaire entretiendra l’autoroute pendant une période de 30 ans pour un prix de 52,8 M EUR / an.

     

Environnement

 

  • Le ministère de l’Environnement a présenté la première version de la Stratégie environnementale à l’horizon 2030 « La Slovaquie plus verte ». La stratégie actuelle a été rédigée en 1993 et n’a pas été mise à jour depuis. La nouvelle stratégie a pour vision d’atteindre une meilleure qualité de l’environnement et de développer l’économie circulaire en utilisant le moins possible les ressources naturelles non renouvelables et les substances toxiques dangereuses. Le ministère a identifié comme principaux défis en Slovaquie la gestion des déchets, la qualité de l’air et la protection des écosystèmes forestiers. En outre, la stratégie rappelle que la pollution de l’air est la cause de 5 000 décès prématurés / an. Selon les estimations, en 2013, les pertes économiques issues du changement climatique se sont établies à 1,3 Md EUR. A l’horizon 2030, la Slovaquie parviendra à ses objectifs d’émission des gaz à effet de serre (la réduction de 43 % par rapport à 2005 dans les secteurs couverts par SEQE et de 20 % dans les autres secteurs). Le pays se dotera d’une réforme fiscale verte afin d’introduire des taxes environnementales basées sur le principe pollueur-payeur. Les subventions et régulations nuisibles à l’environnement seront supprimées progressivement. Les agglomérations avec 2 000 habitants et plus verront 100 % (les agglomérations plus petites 50 %) des eaux canalisées et traitées. D’ici 2030, la part des déchets municipaux valorisés sera de 65 % et seulement 10 % des déchets seront mis en décharge. Le soutien à l’innovation, la science et la recherche vertes sera comparable à la moyenne européenne. L’intensité énergétique de l’industrie slovaque s’approchera de la moyenne européenne. La production d’électricité et de chaleur à partir du charbon sera atténuée. La production agricole écologique représentera 13,5 % de la superficie totale des terres agricoles. La Slovaquie rédigera et mettra en place un programme national d’éducation environnementale et l’assurera en coopération avec les ONG. Enfin, la stratégie est rédigée sous forme de plusieurs chapitres transversaux tels que (i) l’utilisation durable et la protection effective des ressources naturelles (abondance de l’eau potable pour tous, protection efficace de la nature et du paysage, gestion durable des terres, équilibre de toutes les fonctions de la forêt, utilisation rationnelle des roches), (ii) le changement climatique et la protection de l’air (prévention et atténuation du changement climatique, protection contre les conséquences des inondations, solution pour les sécheresses et le manque d’eau, air propre) et (iii) économie verte (en direction vers l’économie circulaire, énergie économique et en même temps écologique, outils économiques pour meilleur environnement, éducation environnementale à tout âge, meilleures données pour meilleures prises de décision).
  • M. Laszlo Solymos, ministre de l’Environnement, a mené la délégation slovaque à « One Planet Summit » à Paris au mois de décembre. Il y a rappelé l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris pendant la présidence slovaque et que c’était lui-même qui a remis le 7 octobre 2016 l’instrument de ratification au dépositaire des Nations Unies à New York. Entre temps, la Slovaquie a déployé plusieurs dizaines de millions d’euros pour lutter contre le changement climatique. Ainsi, selon le ministère, lors des deux dernières années le Fonds environnemental a soutenu 42 projets dans la production de chaleur à partir des renouvelables à hauteur de 4,3 M EUR. Par l’intermédiaire du programme opérationnel « Qualité de l’environnement », des AO ont été lancés dans le cadre de la hausse de l’efficacité énergétique des bâtiments, de la baisse de l’intensité énergétique dans les entreprises, de la réalisation des audits énergétiques et de la reconstruction des infrastructures de chaleur. Le montant de ce programme est de 290 M EUR. Le programme d’isolation thermique devrait se poursuivre ainsi que le soutien à la construction d’établissements utilisant des ressources renouvelables et la production combinée de chaleur et d’électricité. Le soutien représentera 87,5 M EUR. Par l’intermédiaire du programme H2ODNOTA JE VODA (« la valeur est l’eau»), les mesures de prévention de la sécheresse seront réalisées. La réalisation de ces mesures dépassera 100 M EUR. En octobre, le ministère a présenté publiquement le Fonds vert pour l’éducation afin de financer les activités d’éducation environnementale. Par ailleurs, lors du sommet, le ministre a évoqué le plan pour arrêter l’extraction du charbon en Slovaquie ainsi que l’arrêt de la centrale thermique à Novaky à l’horizon 2023. Par ailleurs, le 11 décembre, la Commission européenne a rendu public le lancement de la plateforme pour les régions charbonnières en transition dont la région minière slovaque est l’une des trois régions pilotes http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-5165_fr.htm.
  • Le bureau analytique du ministère de l’Environnement a publié son étude sur la couverture forestière basée sur les données de satellites de Global Forest Watch. Ainsi, si la perte globale de la couverture forestière en Slovaquie est comparable à la moyenne européenne, les pertes sont beaucoup plus prononcées dans les parcs nationaux. Parmi les causes on retrouve l’exploitation planifiée mais aussi illégale des forêts, les conditions climatiques et également la composition inadéquate et artificielle des forêts qui peut être l’un des facteurs de la création des calamites. Pendant la période 2000-2016, la Slovaquie a perdu 7 % de sa couverture forestière. Dans les parcs nationaux, la perte était de 12,2 % tandis que pour les autres zones seulement de 6,4 %. A titre d’exemple le parc national le plus emblématique dans le pays, le parc national de Hautes Tatras, a perdu 30 % de sa couverture forestière (soit 165 km²) et celui de Basses Tatras 16,1 % (soit 110 km²). La première cause d’une telle chute pour le parc national de Hautes Tatras était la tornade en 2004.
  • Inzinierske stavby Kosice, groupe Colas, a signé mi-décembre deux contrats environnementaux (traitement des eaux usées et canalisation) pour 16,7 M EUR.