Situation économique - décembre 2017
Sur la période 2006-2016, la République dominicaine a connu un fort taux de croissance moyen de 5,5%, soit la 2ème meilleure performance dans la région Amérique latine, et nettement au-dessus de la moyenne régionale (3%). Ces bons résultats s’expliquent principalement par des conditions externes favorables, avec d’une part la baisse du prix des matières premières, notamment celui du pétrole dont la République dominicaine est fortement dépendante pour ses besoins énergétiques, et d’autre part la reprise de la croissance aux Etats-Unis, ce qui tire le tourisme américain (32,5% des touristes en 2016), le transfert des migrants (70%) et les exportations (47,5% à destination des Etats-Unis).
La dernière prévision situe la croissance à 4,5% pour l'année 2017, soit un certain ralentissement par rapport aux années précédentes. La prévision pour 2018 se situe autour de 5%. L’inflation est de 3,4% en glissement annuel à octobre 2017, dans la cible de la Banque centrale (3 - 5%). En août 2017, la Banque centrale a réduit son taux directeur de 50 points de base, désormais à 5,25%, en raison du ralentissement relatif de la croissance à 4% au 1er semestre (en dessous des prévisions à 5,25%).
Si le pays a engagé une consolidation de ses finances publiques, l’évolution du déficit et de la dette suscite quelques inquiétudes. Après le pic de déficit public de -6,9% en 2012, le gouvernement a engagé un processus de consolidation, parvenant à réduire le déficit, mais qui reste toutefois à un niveau élevé (-2,8% du PIB en 2016). De plus, le niveau de dette a continué de croitre et s’élève aujourd’hui à environ 50% si l'on retient la dette "consolidée", c'est-à-dire la dette publique au sens strict, ainsi que celle de la Banque centrale.
Un enjeu important pour l'économie dominicaine est la réussite du processus en cours de négociation des réformes structurelles prévues par la "Stratégie nationale de Développement 2030", et en particulier la réforme fiscale et la réforme du secteur de l'électricité. Le faible taux de recettes fiscales (14% du PIB, alors que la moyenne en Amérique latine est de 23% du PIB) est une fragilité sérieuse de l’économie dominicaine. Une loi fiscale a été adoptée en 2012, mais sa portée est restée limitée. L'administration actuelle s'est fixée l'objectif d'adopter un nouveau "pacte fiscal" afin d'aller plus loin dans ce domaine, mais l'adoption de cette réforme s'annonce longue et complexe. L’autre réforme structurelle attendue est la réforme du secteur électrique, dont les pertes techniques et commerciales conduisent l’Etat à réaliser chaque année de coûteux transferts vers les entreprises publiques du secteur (entre 1 et 2% du PIB). La négociation du « pacte électrique » arrive actuellement à son terme et il devrait être prochainement dévoilé.