Rédigé par : Pôle macroéconomique
Contributions : SE de Bangkok, SE d’Hanoï, SE de Jakarta, SE de Kuala Lumpur, SE de Manille, SE de Rangoun, SE de Phnom Penh et Antenne de Vientiane

Objet : Brèves de l’ASEAN semaine 40 (année 2017)

Faits saillants

 ► Croissance de 7,5% du PIB vietnamien au T3 2017

 ► Tenue de la réunion mondiale des CCEF à Nusa Dua en Indonésie

 ► L’AIIB approuve un projet aux Philippines de 500 M USD

 tableau indicateurs

 Région

  • La Banque mondiale considère dans un rapport récent que la croissance du PIB devrait accélérer dans la plupart des pays de l’ASEAN en 2017 et 2018. Parmi les grandes économies de l’ASEAN, la croissance serait la plus élevée aux Philippines, à 6,6% cette année, tout en étant moins élevée que les précédentes estimations en raison d’investissements publics lents à être mis en œuvre. La croissance accélèrerait en Malaisie, à 5,2% en 2017, reflétant l’amélioration de la confiance, des investissements en hausse et une reprise du commerce mondial. La Thaïlande verrait une reprise de ses exportations et du tourisme, pour une croissance à 3,5%. La croissance en Indonésie, à 5,1%, serait tirée par la hausse de la consommation faisant suite à la progression des salaires réels. Au Vietnam, la croissance en 2017, à 6,3%, serait alimentée par le rebond de la production agricole et la production manufacturière pour l’export. Parmi les principaux risques sur la croissance en Asie, la Banque cite notamment la montée des tensions géopolitiques, les vulnérabilités du secteur financier en particulier chinois et l’augmentation de l’endettement public.

Indonésie

  • Le Forum mondial des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) se tient cette semaine à Nusa Dua. Cette édition, qui réunit 450 dirigeants d’entreprises françaises implantées à l’étranger, est consacrée à la région Asie Pacifique. Le Forum a été ouvert par Thomas Lembong, président de l’Agence indonésienne de promotion des investissements, et Thomas Courbe, directeur général adjoint du Trésor. Thomas Courbe s’est également rendu à Jakarta à l’occasion du dialogue économique et financier de haut niveau avec le ministère coordinateur pour les Affaires économiques et le ministère de la Planification.
  • La Banque centrale indonésienne (BI) a suspendu les portefeuilles électroniques de plusieurs sites de e-commerce dont Tokopedia, Shoppee et Bukalapak. Les montants transitant par ces plateformes sont devenus trop importants pour qu’elles continuent à opérer sans licence de paiement électronique selon le régulateur, qui leur a demandé de se mettre en conformité. En attendant, les utilisateurs pourront continuer à utiliser les sommes déjà placées dans leurs portefeuilles mais ne pourront pas les recharger. Considérés comme un moyen d'inclusion financière dans un pays où la bancarisation reste faible (36% de la population), les systèmes de paiements électroniques connaissent une forte croissance depuis plusieurs années.

Philippines

  • La Banque asiatique d'investissement dans l'infrastructure (AIIB) a approuvé un projet de gestion des inondations de la métropole de Manille d’un montant de 500 M USD. C'est le premier projet approuvé par la banque multilatérale de développement aux Philippines. Sur les 500 M USD, l'AIIB et la Banque mondiale financeront 207,6 M USD chacune, tandis que les 84,7 M USD restants seront financés par le gouvernement philippin.
  • Le Ministre de la Programmation socio-économique a déposé un projet de loi qui doit permettre de réduire les restrictions imposées aux investisseurs étrangers d’ici 2019. Le plafond de participation étrangère autorisé devrait être remonté à 100% dans la majorité des industries, les plafonds actuels étant fixés à 25, 30 et 40% selon les secteurs. Le ministre estime que cette libéralisation devrait doubler les IDE : les entrées de flux d’IDE aux Philippines étaient de 7,9 Mds USD en 2016, soit 7,8% des flux reçus par les pays de l’ASEAN. 

Thaïlande

  • Le Premier ministre a réalisé sa première visite officielle aux Etats-Unis qui a conduit à plusieurs projets d’investissements outre-mer. Donald Trump a saisi l’occasion de cette rencontre pour chercher à rééquilibrer la balance commerciale entre les Etats-Unis et la Thaïlande, déficitaire de 19 Mds USD. Siam Cement Plc (SCG), conglomérat industriel thaïlandais, s’est par exemple engagé à acheter 155 000 tonnes de charbon aux Etats-Unis. La Thaïlande devrait également poursuivre ses investissements aux Etats-Unis, qui ont déjà quadruplé depuis 2015 pour atteindre 2,1 Mds USD en 2016. Ainsi, l’entreprise pétrochimique PTT investira 6 Mds USD dans un complexe aux Etats-Unis et 23 entreprises thaïlandaises prévoiraient de doubler leurs investissements. Du côté américain, le secrétaire d’Etat au commerce a annoncé, lors de sa visite à Bangkok peu de temps après, que les Etats-Unis travailleraient à réduire les barrières commerciales bilatérales et encouragerait la croissance économique des deux pays.
  • La Banque centrale thaïlandaise précise sa réglementation sur le renflouement en cas de crise bancaire et met en place un fonds mutuel abondé par les banques. La taxe de 0,47% sur les dépôts bancaires, servant actuellement à rembourser une partie de la dette publique contractée lors de la crise financière de 1997, sera redirigée vers un fonds de mutualisation des risques pouvant être activé en cas de crise. Les processus de décision ont également été révisés afin de permettre une plus grande réactivité.

Singapour

  • Le groupe hongkongais Noble coté à la Bourse de Singapour a annoncé son intention de vendre son activité pétrole et liquides d’ici fin décembre, en ligne avec son effort de recentrage sur ses activités de trading de charbon en Asie. Pour rappel, suite à une série de révélations à partir de 2015 sur ses problèmes de gestion, et à un cycle baissier des matières premières mondiales la valeur en bourse de l’ancien leader du trading de matières premières en Asie est passée de 10 Mds USD fin 2010 à 400 M USD actuellement.
  • Les banques centrales singapouriennes et thaïlandaises étudient la possibilité d’une alliance sur les questions de paiement en ligne, qui pourrait aboutir à la connexion des systèmes d’e-paiements PayNow (Singapour) et PromptPay (Thaïlande). Ce projet d’alliance s’inscrit dans un contexte d’arrivée progressive des géants chinois sur le marché sud-asiatique du e-paiement et dans la lignée des efforts des autorités de plusieurs pays d’ASEAN pour promouvoir les paiements en ligne. Le Premier ministre singapourien avait ainsi évoqué en août dernier l’ambition de la cité-Etat de devenir une « cashless economy ».

Malaisie

  • La Banque centrale (BNM) a lancé deux consultations publiques relatives au ratio structurel de liquidité à long terme (Net Stable Funding Ratio, Bâle III) et aux arrangements d’outsourcing des institutions financières. Les institutions bancaires ont respectivement deux et un mois pour faire part de leurs commentaires à la BNM. Il est important de noter que la BNM a annoncé ne pas envisager une entrée en vigueur du ratio NSFR avant le 1er janvier 2019, contre une échéance internationale initialement prévue au 1er janvier 2018.
  • La filiale de la banque Maybank, Etiqa International, a investi dans l’assurance en Indonésie en achetant 75% du capital de l’entreprise indonésienne PT Asoka Mas pour 15 Mds USD. Avec cette opération Maybank qui a déjà des activités d’assurance générale et d’assurance-vie à Singapour et aux Philippines étend son réseau en Asie du Sud-est et devient l’un des acteurs principaux dans la région.
  • Le groupe pétrolier Saudi Aramco a investi dans deux usines de Petronas sur le complexe pétrochimique de Pengerang (état de Johor Bahru). Ses prises de participations de 50% respectivement, portent tout d’abord sur l’unité de production de polymères de Petronas Chemicals Group pour un montant de 900 M USD puis sur la raffinerie de Petronas Refinery and Petrochemical Corp (PRPC) pour un montant encore inconnu.

Vietnam

  • Les autorités vietnamiennes souhaitent céder 3,33% (environ 300 M USD) de l’entreprise d’Etat Vinamilk d’ici la fin de l’année. A l’issue de cette nouvelle cession, l’Etat devrait conserver 36% du capital. Cette initiative intervient alors que le gouvernement souhaite accélérer son désinvestissement des entreprises publiques : seul 20% du plan annuel de cession a été atteint, soit 520 M USD contre 2,6 Mds USD prévus.

Timor-Oriental

  • Le nouveau gouvernement timorais, dirigé par le Premier ministre Mari Alkatiri, a prêté serment cette semaine. Le président de la République élu pendant l’été, Francisco Guterres Lú-Olo, a rappelé les priorités de son mandat : l’amélioration de la qualité des services publics, la réduction de la pauvreté, la diversification économique (notamment vers le tourisme) et l’amélioration des infrastructures.