En rejoignant l’UE, la Pologne a enregistré une nouvelle vague d’acquisitions, de fusions et d’investissements dans de nouveaux projets avant d’être touchée en flux de capitaux étrangers par la crise financière, puis significativement par la crise de la dette souveraine (2011-2013), de laquelle elle ne sortira qu’en 2014. Fortement dépendante des capitaux étrangers, la Pologne a enregistré, après deux années fastes en termes d’investissements entrants (10,75 Mds € en 2014, puis 13,76 Mds € en 2015), une forte inflexion des flux IDE en 2016 à 12,6 Mds € (-8,5%) portant, cependant, la position d’IDE entrants de 176 Mds € (+3,4%) à plus de 40% du PIB (selon le principe directionnel). En moyenne annuelle depuis 2004, les flux d’IDE s’élèvent à 10,3 Mds €. Pour 2017, le cabinet de consultance EY s’attend à une nouvelle croissance de 10%, la Pologne pouvant profiter des relocalisations des centres d’opérations implantés au Royaume-Uni.

Selon le récent rapport de Polityka Insight, l’afflux d’IDE aurait accru le PIB polonais de 0,7% par an sur la période 1991-2015. Par conséquent, le PIB polonais aurait été, en 2015, de 15,6% supérieur à ce qu’il aurait avec une position d’IDE restée au niveau de 1991.

Implantées précocement en Pologne après la transition démocratique, la France et l’Allemagne sont très bien positionnées au niveau des stocks. En tenant compte du siège de la maison-mère (et non de l’origine de l’investissement), l’Allemagne (19,1% des IDE), bénéficiant de sa proximité, fait figure, en données retraitées, de premier investisseur direct étranger, après correction des distorsions induites par les flux indirects, devant les Etats-Unis et la France (près de 11% chacun).

Les investisseurs étrangers ont principalement placé leur capital dans les secteurs des services, en particulier le secteur financier (19,0%), le commerce de gros et de détail (14,7%), l’immobilier (8,2%) et les télécommunications (6,2%) ainsi que dans les services spécialisés aux entreprises et ménages (9,5%). Toutefois, l’industrie manufacturière, avec une part de 32%, demeure la première bénéficiaire des IDE et se caractérise par une forte diversification.

Plus ou près de 50% du capital des secteurs du commerce (61,6%), de l’industrie manufacturière (53,5%) et de l’information et de la communication (49,7%) sont détenus par des non-résidents. Les quelque 26.000 entreprises à capital étranger recensées par le GUS assureraient ainsi près de la moitié de l’ensemble des échanges extérieurs de biens polonais (contre un peu plus des trois cinquièmes au milieu des années 2000), généreraient un tiers de la valeur ajoutée de l’économie polonaise et emploieraient un dixième de la main d’œuvre.

IDE par pays