Créé en 1999 au niveau des ministres des Finances et réactivé en réponse à la crise financière de 2008 au niveau des chefs d’État et de gouvernement, le « Groupe des 20 » (G20) est un lieu de rencontres et de décisions informel, né d’une volonté d’élargir aux pays émergents le cercle de concertation économique internationale. Le G20 comprend 19 pays issues des cinq continents et l’Union européenne, qui représentent environ 85% de la richesse mondiale et les deux tiers de la population mondiale : les 7 membres du G7 (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Japon), les 5 BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud), ainsi que l’Australie, l’Argentine, le Mexique, l’Arabie Saoudite, la Turquie, la Corée du sud et l’Indonésie.  À ces 20 membres s’ajoutent en principe 5 pays invités dont l’Espagne, pays invité permanent, ainsi que diverses organisations internationales (FMI, Banque mondiale, OCDE, ONU, OMC, Conseil de stabilité financière…) qui apportent leur contribution et expertise technique aux travaux du G20. Par ailleurs, le G20 s’ouvre à la société civile avec plusieurs initiatives comme le Business G20 (B20), rassemblant les entrepreneurs, le Youth G20 (Y20), rassemblant des étudiants, le Think Tank 20 (T20), le Women 20 (W20), etc.

Carte des membres du G20

Carte des membres du G20

À quoi sert le G20 ?

Depuis la crise de 2008, le G20 s’est imposé comme la principale enceinte de coopération économique et financière internationale, en raison notamment de sa représentativité. À travers ses communiqués, le G20 donne l’impulsion politique avec quatre principales finalités:

  • Il établit un diagnostic partagé sur la situation économique mondiale et propose une stratégie coordonnée pour assurer une croissance forte, durable et équilibrée de l’économie mondiale ;
  • Il coordonne les positions des pays du G20 dans les organisations internationales, ce qui permet d’orienter et articuler leur action au service d’une croissance mondiale forte et régulée, tant s’agissant des institutions de financement (FMI, Banque mondiale…)  que des organismes producteurs de normes internationales contraignantes ;
  • Il contribue à la formation d’un cadre de gouvernance économique international partagé entre tous les pays, permettant le partage de bonnes pratiques, une mondialisation au bénéfice de tous, ainsi que des revues par les pairs créant une pression positive pour converger vers les objectifs communs ;
  • Il invite enfin à renforcer le caractère inclusif de la mondialisation et à traiter les défis rencontrés par certains acteurs (PME, individus…) ou pays (pays en développement notamment).

Comment fonctionne le G20 ?

Le G20 repose sur un système de présidence tournante annuelle (associée en trio à la présidence précédente et à la future présidence), selon des critères de rotation géographique. Chaque année, le pays hôte est chargé d’organiser un sommet des chefs d’État et de gouvernement qui donne lieu à la publication d’un communiqué, accompagné d’une série de documents dits « livrables », adoptés par consensus des États membres.

Afin de parvenir aux résultats du sommet, le G20 se structure en deux principales filières de travail :

  • La filière Finance

La filière Finance, qui rapporte aux ministres des Finances et gouverneurs de banque centrale, est le cœur de l’organisation historique du G20, centrée sur les thématiques économiques et financières. Y sont notamment discutés des sujets comme : la situation économique mondiale, les stratégies de croissance, la régulation financière, la fiscalité internationale, les investissements et infrastructures, l’architecture financière internationale, la lutte contre le financement du terrorisme, la finance verte et la finance climat.

Ces sujets sont traités soit dans le cadre de groupes de travail techniques du G20, soit en lien avec les organisations internationales compétentes (comme le Conseil de stabilité financière pour la régulation financière ou l’OCDE et le Forum mondial pour la fiscalité internationale).

Ces thématiques changent en fonction de l’actualité et des priorités propres à chaque présidence tournante. Au cours de l’année, plusieurs réunions des ministres des finances et gouverneurs de banque centrale viennent faire le point sur l’avancée des travaux et donnent lieu à la publication de communiqués.

  • La filière Sherpa

La filière Sherpa, qui rapporte aux sherpas, qui sont les représentants personnels des chefs d’Etat et de gouvernement, traite quant à elle de sujets plus transversaux comme le commerce, l’innovation, la lutte contre la corruption, l’emploi, l’agriculture, l’énergie ou le développement.

De la même manière que la filière Finance, chaque présidence est libre de structurer la filière comme elle l’entend (tout en assurant la continuité des travaux initiés sous la présidence précédente).

Des réunions ministérielles sont parfois organisées pour valider les travaux d’une filière de travail (par exemple, ministérielle commerce ou énergie). In fine, les sherpas sont responsables de la préparation des sommets et rassemblent donc également les travaux de la filière Finance. Les réunions des sherpas ne donnent en revanche pas lieu à publication de communiqués.

Depuis le sommet de Washington de novembre 2008, les chefs d’État et de gouvernement se sont réunis régulièrement : deux fois par an au cœur de la crise (à Londres en avril 2009, à Pittsburgh en septembre 2009, à Toronto en juin 2010 et à Séoul en novembre 2010), puis sur un rythme annuel depuis la présidence française du G20 de Cannes en novembre 2011 (Los Cabos au Mexique en juin 2012, Saint-Pétersbourg en Russie en septembre 2013, Brisbane en Australie en novembre 2014, Antalya en Turquie en novembre 2015, Hangzhou en Chine en septembre 2016).

Infographie G20

 

 

Crédit SG/Sircom