Certains marchés organisés en réseau nécessitent l’existence de plateformes ou d’intermédiaires qui mettent en relation les différents acteurs du marché. Par exemple, les systèmes de paiement par carte bancaire facilitent les transactions entre les acheteurs et les commerçants, tandis que les medias constituent un intermédiaire entre les annonceurs publicitaires et leur audience.

Sur Internet, certains sites (portails, moteurs de recherche, réseaux sociaux) constituent de tels marchés à plusieurs titres, en combinant de la publicité et des contenus ayant pour objet de relier différents types d’audience. Ces marchés dits « biface » ou « multiface » se caractérisent par des effets de réseau entre les différents acteurs ou « faces » du marché : l’intérêt des acteurs d’une face à participer à une plateforme peut en effet augmenter avec le nombre d’acteurs de cette face (effet direct) ou d’une autre face du marché (effet croisé).

Les questions-clés de la séance

Dans quelle mesure la théorie des marchés biface change-t-elle la manière d’évaluer l’efficacité économique des comportements des entreprises ? De quels outils disposent les autorités de concurrence pour tenir compte de la nature biface de certains marchés, aussi bien dans le contrôle des concentrations que dans l’appréhension des pratiques anti-concurrentielles ?

Discussion de cas :

À titre d’exemple, les intervenants commenteront la décision n°11-D-11 de l’Autorité de la concurrence du 7 juillet 2011 relative à des pratiques mises en oeuvre par le Groupement des Cartes Bancaires.

Intervenants et documentation

  • Patrick Rey, Professeur d'économie, Université de Toulouse (TSE)
  • Jérôme Philippe, Avocat à la Cour, Freshfields Bruckhaus Deringer