Les échanges d’informations ne sont pas nécessairement illicites au regard du droit de la concurrence. Ils sont même susceptibles d’avoir des effets proconcurrentiels et d’améliorer l’efficience économique : la collecte d’informations sur le marché par les entreprises peut en effet leur permettre d’accroître leur efficacité.

Elle peut les aider à comparer leur performance à celle de leurs concurrents ou les renseigner sur l’état de la demande, leur permettant ainsi de mieux répondre aux besoins de leur clientèle et d’optimiser leur stratégie commerciale, par exemple en réallouant l’offre vers les marchés où la demande est plus forte ou en différenciant les produits au bénéfice des consommateurs. En outre, la diffusion de l’information peut faciliter la mise en concurrence des différentes offres par les consommateurs et aider ces derniers à identifier les produits les plus adaptés à leur demande ; de même, la communication de certaines informations peut faciliter les choix d’investissements. Enfin, dans certains marchés tels que les marchés d’assurance ou de crédit, la diffusion d’informations relatives aux risques des clients a pour effet de réduire l’asymétrie d’informations entre acheteurs et vendeurs et donc de favoriser la concurrence entre les offreurs. Néanmoins, dans certains cas, les échanges d’informations - même s’ils sont en général moins préjudiciables pour la concurrence et moins dommageables pour l’économie que les ententes sur les prix ou les répartitions de marché - peuvent conduire à une atténuation du jeu concurrentiel.

 

Intervenants :

  • Pascal Wilhelm (avocat associé du cabinet Wilhelm & Associés)
  • Philippe Choné (professeur d’économie à l’ENSAE)

 

Le débat a été animé par Anne Perrot, Vice-présidente de l'Autorité de la concurrence.