Parmi les autres exemples de coopération monétaire dans le monde figurent la zone sterling et l'actuelle coopération monétaire entre le Portugal, le Cap-Vert et Sao Tomé et Principe.

Au passé : la zone sterling

La zone sterling naît en 1931, dans le contexte de la fin du « Gold standard », lorsque plusieurs pays et territoires, pour la plupart membres du « Commonwealth », décident d’arrimer leur monnaie à la livre sterling, au lieu de l’or précédemment. Néanmoins, à l’instar de la Zone franc, la zone sterling n’est réellement formalisée et clairement définie qu’en 1939, lorsqu’est mis en place un régime de contrôle des changes commun à l’ensemble de la zone, dans le contexte d’une économie de guerre. La zone sterling regroupe alors les pays ou territoires ayant retenu soit la livre sterling comme monnaie, soit une monnaie nationale arrimée à la livre sterling selon un régime de parité fixe. La constitution de la zone sterling ne s’accompagne donc pas, de façon homogène, de la misBillet de banque en livres sterlinge en place d’unions monétaires. À cette date, tous les pays du « Commonwealth » rejoignent la zone sterling, à l’exception du Canada et de Terre Neuve qui retiennent le dollar américain comme monnaie d’arrimage, ainsi que, provisoirement, de Hong Kong (qui rejoint néanmoins la zone sterling après la Seconde guerre mondiale). Soixante douze pays et territoires ont été membres, de manière pérenne ou provisoire, de la zone sterling.

À la différence de la Zone franc, la zone sterling a toujours constitué un ensemble peu structuré juridiquement, autorisant des aménagements particuliers  pour certains de ses membres. Elle a, par exemple, inclus des pays ou territoires non membres du « Commonwealth » comme la Birmanie, la Transjordanie, l’Irak ou l’Islande.

Parallèlement à l’harmonisation des régimes de contrôle des changes, la zone sterling se caractérise par la mise en commun des réserves de change pour soutenir la valeur extérieure de la livre sterling, et un système complexe d’allocation selon le degré d’autonomie de la politique monétaire des pays et territoires concernés.

Après deux dévaluations en 1949 et 1967, l’instauration unilatérale par la Grande-Bretagne, d’un régime de contrôle des changes aux autres pays de la zone sterling (à l’exception de l’Irlande, de l’île de Man et des îles anglo-normandes), en 1972, finit d’ébranler la zone sterling. Elle cesse officiellement d’exister en 1979 lorsque la Grande-Bretagne supprime tout contrôle des changes.

Au présent : les accords de coopération monétaire entre le Portugal, le Cap-Vert et Sao Tomé et Principe

Les accords de coopération monétaire entre le Portugal, le Cap-Vert et Sao Tomé et Principe sont pour pBillet de banque en dobrasartie un héritage de la « zone escudo » regroupant le Portugal et son ancien empire colonial. Toutefois, ils ont été établis sur une période récente et en réponse à une dégradation de certains fondamentaux économiques de ces deux pays.   

La situation macroéconomique prévalant à la mise en place de ces accords, dans les années 1980, 1990 voire 2000 pour Sao Tomé et Principe, est en effet caractérisée par une inflation à deux chiffres, des déficits dits « jumeaux » (déficit budgétaire et déficit des comptes extérieurs) très significatifs et une forte érosion des réserves de change. Pour contribuer à remédier à cette situation très dégradée, et après l’échec des modalités successives de rattachement de l’escudo capverdien (CVE) et du dobra (monnaie de Sao Tomé et Principe) à des paniers de monnaies notamment, ces deux pays s’orientent vers un rattachement fixe à l’escudo portugais.

Escudo capverdienL’accord de coopération entre le Portugal et le Cap Vert est signé en mars 1998, et l’accord entre le Portugal et Sao Tomé et Principe en juillet 2009. Ils reposent sur des principes similaires :

- une parité fixe : 110,27 CVE pour 1euro et 24 500 dobra pour 1euro; - la possibilité pour ces pays, de recourir à une ligne de crédit limitée auprès des autorités portugaises (27,4 millions d'euros pour le Cap Vert et 25 millions d'eurosdans le cas de Sao Tomé et Principe), afin de renforcer les réserves de change de ces pays et de leur permettre de financer leurs importations et/ou le service de leur dette extérieure ;
- en contrepartie, l’engagement de ces pays à mettre en œuvre des mesures de politique économique compatibles avec la sauvegarde des parités fixes retenues ;
- la mise en place, pour chacun de ces accords, d’une commission d’experts réunissant les représentants des autorités parties à l’accord, chargée de l’exécution de l’accord et du suivi de la situation macroéconomique du pays bénéficiaire.

Dans les deux cas, la mise en œuvre de ces accords, assortie de mesures de consolidation budgétaire et de réduction de l’endettement, a permis un redressement significatif de la situation macroéconomique et notamment une bonne maîtrise de l’inflation.

L’accord de coopération avec le Cap Vert a été signé en mars 1998 et avec Sao Tomé et Principe en juillet 2009.

Publié le