Présence française

Avec près de 480 implantations d’entreprises françaises, la France se classe au 12ième rang des investisseurs étrangers en Afrique du Sud, représentant un stock d'IDE de près de 3 Mds EUR. Ces entreprises (dont la plupart des grands groupes du CAC40) sont présentes dans la majorité des secteurs et emploient plus de 65 000 personnes. Les entreprises françaises présentes en Afrique du Sud sont ainsi parties prenantes de projets emblématiques dans le ferroviaire, les solutions de gestion de l’eau, le nucléaire et les énergies renouvelables.

La présence française est particulièrement remarquable dans le développement d’un tissu économique local. Début 2022, la communauté d’affaires française s’est distinguée par une annonce commune et multisectorielle de 50 Mds ZAR (3,1 Mds EUR), après une première annonce de 20 Mds ZAR faite en 2019, entièrement mise en œuvre. Par ailleurs, de nombreuses grandes entreprises sont actives dans le domaine de la formation professionnelle et dans l’intégration des populations locales dans leurs activités industrielles (Schneider Electric, Saint Gobain, Leroy Merlin, Alstom …).

1. L'Afrique du Sud, partenaire commercial de premier plan de la France en Afrique sub-saharienne

Selon la Banque de France, le stock de capital français en Afrique du Sud a fortement augmenté au cours des vingt dernières années, passant de 340 MEUR en 2000 à 3 Mds EUR fin 2020. La majeure partie du stock d'investissement français est concentrée dans l’industrie manufacturière (industries chimiques et pharmaceutiques notamment), la construction et la finance. Avec 1% des IDE totaux en Afrique du Sud, la France se classe au douzième rang des investisseurs étrangers, loin derrière le Royaume-Uni (1er investisseur avec près de 30% du stock), les Pays Bas (18%), la Belgique (11%) et l’Allemagne (5%).

Après avoir été fortement affecté par la crise, le commerce entre la France et l’Afrique du Sud a augmenté de plus de 20% en 2021, pour atteindre 2,6 Mds EUR – un niveau qui reste toutefois inférieur de 10% par rapport à la période pré-crise (moyenne 2017-2019). La reprise des échanges bilatéraux a été plus marquée que celle observée au niveau mondial (+17%) et au niveau de l’Afrique subsaharienne (+2,4%) : (i) forte hausse de nos exportations de machines, de produits métalliques et d’agroalimentaire ; (ii) forte hausse de nos importations de produits métalliques et de minerais. L’excédent commercial qu’enregistre structurellement la France vis-à-vis de l’Afrique du Sud a continué de progresser (+16%) pour la troisième année consécutive, atteignant près de 530 MEUR, loin toutefois du 1,4 Md EUR affiché au début des années 2010. L’Afrique du Sud demeure un partenaire secondaire au niveau global, mais très significatif à l’échelle de l’Afrique subsaharienne (premier client et second fournisseur).

Le nombre d'implantations d’entreprises françaises en Afrique du Sud est d'environ 480 (dépendant de plus de 160 groupes français) et employant plus de 65 000 personnes. Elles couvrent un large éventail de secteurs : alimentation & boisson (Limagrain, Danone, Parmalat-Lactalis, LVMH, Pernod-Ricard), énergie (EDF, Engie, Total Energies), eau (Veolia), déchets (Séché Environnement, Veolia), transport & logistique (Alstom, RATP DEV, Bolloré, CMA-CGM, Air France, Mobilitas), aéronautique et défense (Airbus, Thales, Safran), pharmacie & essais (Sanofi, Sanofi Pasteur, Servier, Pierre Fabre), pétrole et gaz (Total Energies, Air Liquide), équipements électriques (Schneider Electric, Legrand, Nexans, Socomec), mines (Imerys), équipementiers automobiles (Faurecia, Valeo, Michelin), matériaux de construction (Saint Gobain), biens de consommation (L'Oréal). Pour ce qui concerne les services : communication-médias (JC Decaux, Publicis, GL Events, Havas, Canal+), logiciel-IoT (Dassault Systèmes, Idemia, Sigfox, Thales, Atos), ingénierie (Ingerop, Systra), contrôle (Bureau Veritas), restauration (Newrest), distribution (Décathlon, Leroy Merlin), services financiers et audit (BNP, Mazars, Société Générale, Euler Hermès).

2. Une présence multisectorielle contribuant à des projets emblématiques.

Plusieurs de ces sociétés ont contribué à des projets d'infrastructures emblématiques tels que la construction de la plus grande unité de production de gaz industriels par Air Liquide (inauguré en 2018), le Gautrain qui relie Johannesburg et Pretoria (2010, Bouygues pour la construction, Thales pour la billetterie, RATP Dev pour l’exploitation), les deux nouvelles centrales de Medupi et Kusile (Alstom et Endel), l'usine de recyclage de Durban Wastewater (2001) et auparavant la centrale nucléaire de Koeberg (consortium – Spie Batignolles, Alstom et Framatome).

En outre, des contrats importants ont été remportés par des entreprises françaises sur la période récente : l’acquisition de 16 unités de séparation de gaz de l’air de Sasol par Air Liquide sur le site de Secunda (2020) ; Veolia Water Solution a achevé en 2018 la construction d'une usine de traitement d’eau potable (55 ML/jour) dans le district d'iLembe (KwaZulu-Natal) ou encore le remplacement par Framatome de six générateurs de vapeur à la centrale de Koeberg (300 MEUR - opération en cours qui devrait s’achever d’ici fin 2023). Enfin, EDF, Engie et Total Energies vont développer une dizaine de projets éoliens et solaires dans le cadre du programme d'approvisionnement par les producteurs indépendants d'énergies renouvelables (Renewable Energy Independent Power Producer Procurement Programme – REI4P) et le programme d’urgence (RMIPPP).

De plus, la présence française dans des secteurs clés de l'économie tels que l’innovation ou les industries culturelles et créatives, permet à la France de bénéficier d'une excellente visibilité en matière de savoir-faire et de compétences. En 2018, puis 2022, l’octroi de deux FEXTE respectivement de 950k et 450k EUR, co-pilotés par l’Institut Français en Afrique du Sud (IFAS), l’AFD et le Service Economique Régional (SER) de l’Ambassade de France à Pretoria, à l’incubateur de Tshimologong et le projet Digital Content Hub (création de contenu numérique), illustre l’engagement de la France dans le développement de l’écosystème numérique en Afrique du Sud. Par ailleurs, la nouvelle labellisation des communautés internationales French Tech devrait mener à des synergies importantes entres les deux pays en matière d’innovation.

Les entreprises françaises sont particulièrement investies dans la transformation économique de l'Afrique du Sud, y compris le contenu local, la formation et l'action sociale. A titre d’exemple, dans le cadre de son contrat de 3 600 voitures de trains de banlieue avec l’entreprise publique PRASA, l’usine Alstom de Gibela emploie 99,6% d'employés locaux, travaille de manière significative avec des fournisseurs locaux et formera à terme 19 000 personnes. Un autre groupe particulièrement actif dans la formation des Sud-Africains est Schneider Electric, tant en interne qu'à travers les Centres d’excellence Schneider Electric en Afrique du Sud, F’SASEC (French South-African Schneider Electric Education Center), développés conjointement avec les universités sud-africaines. On peut également mentionner la Saint Gobain Academy, qui a formé plus de 10 000 jeunes sud-africains issus des communautés historiquement défavorisées, depuis sa création en 2003. Plus récemment, Leroy Merlin ambitionne de former et constituer un réseau d’artisans et de prestataires labellisés « Leroy Merlin » capables de proposer des services de pose et de montage de produits de l’enseigne.

3. Une communauté d'affaires dynamique

Sur le plan institutionnel, la communauté d'affaires française est structurée autour du Comité Afrique du Sud des Conseillers du Commerce Extérieur (plus de 30 membres) et de la Chambre de Commerce et d'Industrie Franco-Sud-Africaine - FSACCI. A ce titre, ces deux acteurs ont porté en mars 2022 une annonce collective de 50 Mds ZAR, soit 15% des engagements totaux de l'édition annuele du Sommet présidentiel Invest SA et plus de trois quarts des engagements pris par le secteur privé européen. Cette annonce a regroupé une vingtaine d’entreprises de tous les secteurs : Advini, Air Liquide, Alstom, BNP Paribas, Bolloré logistics, Bureau Veritas, Danone, EDF, Engie, Kasada - Accor, Leroy merlin, Limagrain, L’Oréal, Mobilitas, Pernod Ricard, Sanofi, Saint Gobain, Schneider Electric, Séché, Total Energies, Trace, Veolia.

Les entreprises françaises en Afrique du Sud comptent également naturellement sur les services de l'Etat : le SER pour l'Afrique australe et le service de coopération et d’action culturelle (pour les programmes de bourse et les partenariats avec les universités) à l’ambassade, basés à Pretoria, ainsi le bureau de Business France Afrique du Sud à Johannesburg qui accompagne les PME françaises à l'international.

L'Agence française de développement (AFD) a engagé plus de 2,5 Mds EUR de financements en Afrique du Sud depuis 1994. Avec sa filiale Proparco, dédiée au secteur privé, ils travaillent actuellement sur trois axes : développement urbain durable et équilibré, transition énergétique, opportunités d’accès à l’emploi. BPI France dispose d’un bureau récemment ouvert au Kenya qui couvre l’Afrique du Sud depuis Nairobi.

Le nombre de Français présents en Afrique du Sud s'élève à près de 6 800, contre 8 100 en 2017, soit une diminution de 16%, notamment en raison des difficultés relatives à l’obtention des visas.

 

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