Le commerce bilatéral entre la France et l'Afrique du Sud en 2021

Après avoir été fortement affecté par la crise, le commerce entre la France et l’Afrique du Sud a augmenté de plus de 20% en 2021, pour atteindre 2,6 Mds EUR – un niveau qui reste toutefois inférieur de 10% par rapport à la période pré-crise (moyenne 2017-2019). La reprise des échanges bilatéraux a été plus marquée que celle observée au niveau mondial (+17%) et au niveau de l’Afrique subsaharienne (+2,4%) : (i) forte hausse de nos exportations de machines, de produits métalliques et d’agroalimentaire ; (ii) forte hausse de nos importations de produits métalliques et de minerais. L’excédent commercial qu’enregistre structurellement la France vis-à-vis de l’Afrique du Sud a continué de progresser (+16%) pour la troisième année consécutive, atteignant près de 530 MEUR, loin toutefois du 1,4 Md EUR affiché au début des années 2010. L’Afrique du Sud demeure un partenaire secondaire au niveau global, mais très significatif à l’échelle de l’Afrique subsaharienne (premier client et second fournisseur).

1. Les exportations françaises à destination de l’Afrique du Sud ont progressé de 20% en 2021, pour atteindre 1,6 Md EUR, après une baisse de 22% en 2020. Elles restaient toutefois inférieures de 6% par rapport à leur niveau pré-crise (moyenne 2017-2019). Au niveau mondial, les exportations françaises n’ont augmenté « que » de 15% et de 4% vers l’Afrique subsaharienne.

  • L’augmentation des exportations a été particulièrement marquée pour les « machines industrielles et agricoles » : +48%, soit une contribution positive de 6,2 points, pour atteindre 249 MEUR. Cette augmentation a été portée par la reprise du secteur et par la très bonne orientation des cours des matières premières – pièces détachées pour la construction et l’industrie minière (+51% à 37 MEUR), machines de sondage et forage de la terre (+41% à 25 MEUR).
  • Les exportations de « produits métallurgiques et métalliques » ont aussi été particulièrement dynamiques en 2021. Elles ont plus que doublé (contribution positive de 4,9 points), pour atteindre 127 MEUR – tôles (+67% à 15 MEUR), rails pour voie ferrée (13 MEUR contre un flux nul en 2020) et produits laminés en acier (+66% à 13 MEUR).
  • Les exportations de « produits agroalimentaires » ont augmenté de 41% (contribution positive de 4,5 points), pour atteindre 201 MEUR, suite notamment à la levée des restrictions sur les ventes d’alcool mises en œuvre pendant les périodes de confinement – cognac (+64% à 62 MEUR) ou encore champagne (+68% à 26 MEUR).
  • En 2021, les exportations françaises ont augmenté pour tous les postes, à l’exception (i) du « matériel de transport » : -22%, soit une contribution négative de 1,8 point, pour atteindre 86 MEUR – crise prolongée du secteur aérien (hélicoptères, pièces détachées d’avions) et difficulté de l’industrie automobile (pièces détachées) ; et (ii) des « produits agricoles » : -48%, soit une contribution négative de 0,6 point, pour atteindre 6 MEUR – arrêt des exportations d’orge, alors que l’agriculture a bénéficié de conditions météorologiques particulièrement favorables.

2. En 2021, la structure des exportations françaises vers l’Afrique du Sud est restée relativement stable par rapport aux années précédentes. Comme depuis 2019, les « produits chimiques, cosmétiques et parfums » représentent notre premier poste d’exportation avec un peu moins de 20% du total – une part légèrement supérieure à la moyenne 2017-2019 (18%) – cosmétiques, intrants pour l’industrie pétrochimique et le secteur agricole. Viennent ensuite les « machines industrielles et agricoles » qui passent du troisième au second rang avec 16% du total (machines de chantier, parties de réacteur nucléaire, machines pour l’industrie minière), soit 3 points de plus qu’en 2020 et 1 point de plus par rapport à la moyenne 2017-2019. A l’inverse, les « produits pharmaceutiques » (médicaments, vaccins, antibiotiques) passent du second au troisième poste, avec une part de 15% (14% en moyenne sur 2017-2019). Enfin, les « produits agroalimentaires » (cognac, champagne, lait en poudre) se maintiennent à la quatrième place (13% – contre 9%).

3. In fine, l’Afrique du Sud est un débouché secondaire pour les produits français, la destination ne représentant que 0,3% de nos exportations en 2021. Cette part a tendance à diminuer depuis le début des années 2010, reflétant en partie les difficultés rencontrées par l’économie sud-africaine (baisse de la demande interne et fort ralentissement des opportunités liées aux grands contrats). Toutefois, l’Afrique du Sud demeure la première destination des exportations françaises en Afrique subsaharienne (16%), devant la Côte d’Ivoire (14%) et le Sénégal (8%). En 2021, la France était le 10ième fournisseur de l’Afrique du Sud (2,1% de part de marché), le 3ième au niveau européen (derrière l’Allemagne et l’Italie – avec respectivement 8,2% et 2,7% de part de marché).

4. En 2021, les importations françaises en provenance d’Afrique du Sud ont progressé de 22% (elles ont donc été légèrement plus dynamiques que nos exportations), pour atteindre 1,1 Md EUR – après une baisse de 37% en 2020. De même, la valeur de nos importations reste inférieure par rapport au niveau pré-crise (1,3 Md en moyenne sur la période 2017-2019).

  • Cette évolution s’explique d’abord par la forte augmentation de nos importations de « produits métallurgiques et métalliques » : +120%, soit une contribution positive de 8 points, pour atteindre 121 MEUR – en hausse de 49% par rapport à la période pré-crise (moyenne 2017-2019).
  • On observe également une forte augmentation de nos importations de « produits des industries extractives » : +58% (+7,5 points), pour atteindre 175 MEUR – en particulier pour le fer (+385% à 22 MEUR), le manganèse (+135% à 34 MEUR) et la houille (+20% à 78 MEUR). Ces fortes augmentations proviennent exclusivement d’un effet prix pour la houille (baisse des volumes importés de 24%) et d’un effet cumulé prix et volume pour le fer (augmentation de 29% du volume importé) et le manganèse (+7,5%).
  • L’augmentation des importations françaises en provenance d’Afrique du Sud s’explique aussi, mais dans une moindre mesure, par l’augmentation de « matériel de transport » (+13% et +4,8 points, pour atteindre 362 MEUR) – en recul toutefois de 31% comparativement à ses niveaux pré-crise. S’agissant de ce poste, la progression des importations de véhicules de transport de marchandises (+27% à 171 MEUR) a plus que compensé la baisse pour les véhicules de transport de passagers (-27% à 85 MEUR).

5. En 2021, la structure des importations françaises en provenance d’Afrique du Sud reste dominée par le poste « matériel de transport » (véhicules) avec 34% du total – malgré une baisse de plus de 6,5 points par rapport à la moyenne 2017-2019. Avec 17%, les « produits miniers » (houille, zirconium, manganèse) retrouvent leur seconde place (perdue en 2020), avec une part supérieure à la moyenne 2017-2019 (14%). De même, les « produits agricoles » (fruits – agrumes, avocats, poires) retrouvent leur troisième position, avec une part de 16% en 2021 – contre 12% en moyenne sur 2017-2019.

6. Au niveau mondial, l’Afrique du Sud n’est pas un fournisseur majeur de la France, elle l’est en revanche à l’échelle de l’Afrique sub-saharienne. Selon les dernières données disponibles, en 2020, l’Afrique du Sud se plaçait au 54ième rang de nos fournisseurs, avec une part de marché de 0,2%. Au niveau de l’Afrique sub-saharienne, le pays est notre second fournisseur, avec une part de 13%, derrière l’Angola (36% – ce flux étant exclusivement composé de pétrole brut) et devant la Côte d’Ivoire (10%).

7. L’excédent commercial (structurel) qu’enregistre la France vis-à-vis de l’Afrique du Sud a donc progressé de 21% en 2021, atteignant près 530 MEUR. Après avoir atteint un point bas en 2018 (205 MEUR), suivant une baisse continue depuis le début de la décennie, l’excédent français se raffermit donc, après 323 MEUR en 2019 et 456 MEUR en 2020. A noter toutefois que ces niveaux demeurent toujours nettement inférieurs à ceux enregistrés au début de la décennie (point haut de 1,4 Md EUR en 2011). 

En complément, disponible au téléchargement : 
  • Commerce bilatéral en 2021 - ANNEXE
  • Commerce bilatéral en 2020
  • Commerce bilatéral en 2020 - ANNEXE 
  • Commerce bilatéral en 2019 
  • Commerce bilatéral en 2019 - ANNEXE
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