VENEZUELA/FRANCE – Situation du commerce bilatéral en 2022.

Les échanges bilatéraux entre la France et le Venezuela ont fortement augmenté en 2022 (128,1 M EUR vs. 86,9 M EUR en 2021, +47 % g.a.) et dépassent la barre symbolique des 100 M EUR pour la première fois depuis 2017. Ils restent toutefois à un niveau relativement modeste au vu des chiffres de la dernière décennie. Les produits agroalimentaires restent le poste majeur (85 %) des exportations du Venezuela vers la France (90 M EUR). Malgré leur hausse (+36 %), elles ne permettent pas au Venezuela de progresser dans le classement de nos fournisseurs (constant, 106ème). En revanche, la hausse des exportations françaises (38 M EUR) vers le Venezuela est plus marquée (+82 %), signe d’une légère réactivation commerciale du Venezuela.

Le pays d’Amérique latine devient ainsi, en 2022, un client de plus grande envergure pour la France (18ème/46 en Amérique latine et Caraïbes et 140ème/231 dans le monde vs. resp. 27ème et 162ème en 2021). Malgré cette hausse des exportations, le déficit commercial est accru en 2022 (­51,5 M EUR vs. ‑44,9 M EUR en 2021).

 1. Les importations de la France en provenance du Venezuela (90 M EUR) ont augmenté (+36 %), portées par les importations de crevettes.

En 2022, les importations françaises en provenance du Venezuela ont connu une hausse de 36 %, atteignant 89,8 M EUR, soit le niveau le plus élevé de ces sept dernières années (95,2 M EUR en 2015). La France importe majoritairement des produits des industries agroalimentaires (+42 %, à 76,6 M EUR), notamment des crevettes et produits de la pêche (près de 79 % des importations). Les produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture sont le deuxième poste d’importation de la France (+15 %, à 8 M EUR). En outre, plusieurs postes enregistrent des baisses en valeur : les importations de machines industrielles et agricoles (-98 %, à 8,4 K EUR) et les « autres produits industriels » (-16 %, à 3,2 M EUR)[1]. Le Venezuela s’établit alors comme notre 13ème fournisseur en Amérique latine et Caraïbes et notre 106ème fournisseur dans le monde (vs. 14ème et 108ème respectivement). Pour mémoire, l’industrie vénézuélienne ne fonctionne qu’au tiers de sa capacité, limitant grandement sa capacité à exporter vers la France.

2. Les exportations françaises vers le Venezuela (38 M EUR) ont connu une forte croissance (+82 % en 2022), 2ème plus forte hausse des dix dernières années.

En 2022, les exportations de la France ont augmenté de +82,0 % par rapport à 2021, atteignant 38,3 M EUR, deuxième plus forte hausse annuelle des dix dernières années. Si ce chiffre constitue un point haut vs. les quatre dernières années (25,2 M EUR en 2018), il reste cependant très inférieur aux niveaux antérieurs (pour mémoire les exportations atteignaient 410,3 M EUR en 2014). Cette hausse est principalement liée aux « autres produits industriels » (+67 %, à 20,2 M EUR)[2]. Les principaux autres postes enregistrant une forte hausse en valeur sont les produits des industries agroalimentaires (+64 %, à 7,1 M EUR), les produits pétroliers raffinés et coke (+2 080 %, à 3,3 M EUR) et les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (+80 %, à 5,7 M EUR)[3]. Une diminution des exportations est toutefois à noter pour les hydrocarbures naturels, les autres produits des industries extractives et les déchets (‑91 %, désormais à un niveau minimal : 15,4 K EUR). En 2022, le Venezuela devient notre 18ème client en Amérique latine et Caraïbes et le 140ème au niveau mondial (vs. 27ème et 162ème en 2021, respectivement).

3. En 2022, notre déficit commercial bilatéral s’est détérioré, à -51,5 M EUR, vs. -44,9 M EUR en 2021.

Le solde de nos échanges avec le Venezuela s’est détérioré en 2022 (­51,5 M EUR, -6,7 M EUR vs 2021). Les principaux déficits commerciaux de la France portent sur les produits des industries agroalimentaires (­69,5 M EUR, ­19,8 M EUR vs 2021), les produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture (‑7,2 M EUR, ­555,4 K EUR vs 2021) et les produits métallurgiques et métalliques (­2,5 M EUR, ­1,5 M EUR vs 2021).

Au-delà, le principal excédent commercial de la France s’enregistre avec les « autres produits industriels » (+17 M EUR, +8,7 M EUR vs 2021)[4]. A noter, la France a enregistré des excédents sectoriels pour le textile, l’habillement, le cuir et les chaussures (+1,1 M EUR en 2022 vs. -186 K EUR en 2021) et les produits en caoutchouc et plastique (+546 K EUR en 2022 vs. ­1,2 M EUR en 2021).  Par contre, la France a enregistré un déficit en 2022 pour les produits des industries extractives (-288 K EUR en 2022 vs. +7,2 K EUR en 2021).


[1] En détail : les baisses sur les importations de textiles, habillement, cuir et chaussures (-97 %), les produits en caoutchouc et en plastique (-95 %), les produits pharmaceutiques (-91 %), les produits manufacturés divers (-52 %), les produits chimiques, parfums et cosmétiques (‑45 %) sont, en partie, compensées par des hausses sur le bois, papier et carton (× 3 000 %) et sur les produits métallurgiques et métalliques (+126 %).

[2] Hausse portée par la hausse des exportations des produits chimiques, parfums et cosmétiques (+87 %, à 13,7 M EUR).

[3] Principalement dû à la hausse des exportations des machines industrielles et agricoles (+86 %, à 3,6 M EUR).

[4] Les produits chimiques, parfums et cosmétiques expliquent majoritairement cet excédent (+13,7 M EUR, +89 %).

Publié le