OUZBÉKISTAN

Les statistiques ouzbèkes et françaises consolidées pour 2024 confirment la dynamique d’échanges commerciaux entre la France et l’Ouzbékistan, malgré une certaine baisse de nos exportations après le pic de 2023 porté par des ventes record dans l’aéronautique. D’après les statistiques ouzbèkes, la France figurerait en 9^e position parmi les partenaires commerciaux de l’Ouzbékistan (import et export cumulés) et serait son 16^e fournisseur, avec presque 1% de part de marché. 

 

1. Les échanges bilatéraux ont crû de façon soutenue depuis 2018, avec un pic d’exportations en 2023 porté par des ventes aéronautiques.

 

Graphique 1 : Evolution des exportations et des importations françaises (M EUR, données douanes françaises – nomenclature agrégée)

D’après les données des douanes françaises, après avoir doublé entre la fin des années 2000 et le début des années 2010, nos exportations vers l’Ouzbékistan évoluaient depuis lors autour de 100 M EUR chaque année. Depuis 2017, les exportations françaises ont fortement progressé, avec un record en 2023 avec 621 M EUR de ventes de biens vers l’Ouzbékistan.

En 2024, malgré une baisse significative par rapport aux niveaux de 2023 en raison d’une diminution des ventes aéronautiques, les exportations françaises se maintiennent à un niveau conséquent de 371 M EUR (2024 reste la deuxième meilleure année dans l’histoire des relations commerciales bilatérales).

Nos exportations sont portées par les produits chimiques (29,1 % en 2024), l’aéronautique et le spatial (11,8 %) ainsi que les machines et équipements (7 %).

A noter que les données des douanes françaises ne comptabilisent pas les ventes de services de France en Ouzbékistan. De façon empirique, le service économique constate un flux de ventes constant et en progrès de services depuis la France (services d’ingénierie, financiers, tourisme, etc.).

Depuis 2020, les importations en provenance d’Ouzbékistan sont en progression, passant de 21 M EUR en 2020, à 136 M EUR en 2022 et 149 M EUR en 2024.

L’évolution de nos importations est très fortement liée à celles d’uranium, représentant la quasi intégralité des biens importés d’Ouzbékistan (90% en 2023.

Ainsi, après une baisse en 2023 (-24,2 %, à 103 M EUR), due notamment au recul du poste d’importations d’uranium (à -11,1 %), la tendance s’est inversée en 2024. La forte hausse en valeur des importations d’uranium (+43,5 %, à 159,5 M EUR en juin 2025) a largement contribué à l’augmentation de 33 % des exportations ouzbèkes vers la France.

 

2. Le solde commercial demeure nettement excédentaire pour la France.

Graphique 2 : Evolution du solde commercial entre la France et l’Ouzbékistan (M EUR, données douanes françaises – nomenclature agrégée)

Le solde du commerce extérieur entre les deux pays a évolué de façon irrégulière au fil des ans, et a connu depuis 2017 une nette évolution en faveur de la France. L’année 2023 enregistre un excédent record de 518 M EUR (multiplié presque par 5 par rapport à 2022).

En 2024, bien que l’excédent se soit réduit, la balance commerciale reste favorable à la France, avec un excédent de 222 M EUR.

 

 3. La France reste encore un fournisseur secondaire de l’Ouzbékistan.

D’après les statistiques ouzbèkes qui somment importations et exportations, en 2024, la France serait le 9^e partenaire commercial de l’Ouzbékistan, avec un volume d’échanges commerciaux de près d’1,1 milliard d’euros (chiffres probablement surestimés, en particulier concernant les ventes ouzbèkes vers la France, cf. supra).

Toutefois, avec à peine 1% de part de marché, la France n’est que le 16^e fournisseur de l’Ouzbékistan en 2024.

En 2024, le marché ouzbek reste dominé par la Chine (26,8 % de part de marché, bien que -2,7 pp en un an), qui a dépassé et continue de distancer la Russie (20,4 % de part de marché, même si +3,2 pp vs. 2023).

Viennent ensuite, à des niveaux moindres : le Kazakhstan (7,3 %, -0,7 pp vs. 2023), la Corée du Sud (5,0 %, -1,0 pp vs. 2023), la Turquie (4,5 %, -0,4 pp vs. 2023), et l’Allemagne (premier fournisseur européen, avec 2,9 % de part de marché, +0,3 pp vs. 2023).

Au-delà de ces six principaux fournisseurs, les parts de marché des autres pays sont toutes inférieures à 3 % et assez volatiles. Le Turkménistan, l’Inde et les États-Unis complètent le top 10 pour l’année 2024.

 

Graphique 3 : Répartition des principaux fournisseurs de l’Ouzbékistan en 2024 (% de part de marché, Comité statistique ouzbek)

 

Top 10 de nos exportations FAB hors matériel militaire vers l’Ouzbékistan selon la CPF pour 2024 (en milliers d’euros)

Les principaux postes de nos exportations en Ouzbékistan sont les aéronefs et engins spatiaux (essentiellement des avions), les produits chimiques, parfums et cosmétiques, les machines et équipements d’usage général ainsi que les machines agricoles et forestières, et les produits pharmaceutiques.

	2022	2023	2024
Total	237 393	619 020	371 000
Aéronefs et engins spatiaux	3 348	287 192	43 691
Autres produits chimiques n.c.a.	49 044	66 217	108 022
Huiles essentielles	48 348	62 578	50 632
Préparations pharmaceutiques	16 949	16 389	20 083
Machines pour l’extraction ou la construction	3 176	2 010	19 478
Articles de joaillerie et bijouterie	7 731	8 032	13 027
Machines agricoles et forestières	9 158	19 170	7 172
Produits alimentaires divers	10 420	11 923	25 647
Parfums et produits pour la toilette	7 593	8 000	11 790
Produits de la construction automobile	251	6 566	17 473
Équipements aérauliques et frigorifiques industriels	n/a	2 156	8 653
Equipements d’irradiation médicale, électro-médicaux et électro-thérapeutiques	8 470	7 315	4 507

Source : Douanes françaises.

 

Détail des importations en provenance d’Ouzbékistan

Nos importations depuis l’Ouzbékistan correspondent quasi intégralement à des livraisons de composés d’uranium (90% en 2023). 

En 2023 la France a aussi importé d’Ouzbékistan 2,7 M EUR de réglisse et avons commencé à importer dès 2023 de l’urée (engrais chimique azoté) à hauteur de 1,2 M EUR, ainsi que du molybdène pour 900 000 EUR.

En 2024, les importations de produits ouzbeks en France se sont légèrement diversifiées, certains postes connaissant des hausses dans plusieurs secteurs : les métaux « non ferreux » et les produits alimentaires (ca. 10 M EUR), dont nombre de produits à base de fruits et légumes.

Malgré la forte production de coton en Ouzbékistan pour l’heure les ventes de produits textiles en France sont encore très limitées et sporadiques (de l’ordre de quelques centaines de milliers d’euros par an).