Le commerce extérieur de l’Ouzbékistan en 2022

Dans le sillage des réformes engagées depuis 2017, le commerce extérieur ouzbek continue de progresser avec une hausse en valeur de presque 16% des exportations pour 2022. Ces dernières se chiffrent à 19,3 Mds USD dont 4,1 Mds USD pour l’or seul, accompagnées d’une forte progression pour les services (+53,4%, 3,9 Mds USD), et les produits manufacturés (+41,5%, 1,1 Md USD) – majoritairement des produits industriels (23%), d’alimentation et bétail (8,4%), produits chimiques et connexes (6,7%). Il en est de même pour les importations, qui atteignent 30,7 Mds USD en 2022 (+20,3%). Elles sont largement dominées par les biens manufacturés (28 Mds USD, 91% du total) provenant de Chine et de Russie. Le volume total du commerce extérieur ouzbek s’établit donc à un peu plus de 50 Mds USD en 2022, le maximum atteint depuis 2017. Ses partenaires clés sont la Russie (18,6% de part de marché), la Chine (17,8%), le Kazakhstan (9,2%), la Turquie (6,4%), la Corée du Sud (4,7%), le Kirghizstan (2,5%) et l’Allemagne du côté européen (2,3%).

1. Le déficit commercial de l’Ouzbékistan se creuse depuis l’ouverture économique du pays.

Le commerce extérieur ouzbek a connu un niveau record en 2022 (+19% par rapport à 2021), atteignant 50 Mds USD après le reflux de 2020 (36,2 Mds USD) et dans la dynamique positive de 2021 (42,2 Mds USD).

Importations, exportations et solde du commerce extérieur Ouzbékistan

Source : Agence de statistique près le Président de la République d’Ouzbékistan.

La balance commerciale de l’Ouzbékistan afficherait un déficit de 11,4 Mds USD, avec 30,7 Mds USD d’importations (+20,4% par rapport à 2021) contre 19,3 Mds USD d’exportations (+15,6%).

2. Les exportations ouzbèkes demeurent largement dominées par les matières premières.

Malgré le tissu industriel hérité de l’époque soviétique (métallurgie, aéronautique, chimie, construction) et celui en place depuis les années 1990 (automobile, agroalimentaire), les matières premières (métaux, coton, pétrole, agroalimentaire) représentent encore plus de la moitié des exportations ouzbèkes (53%), bien que la part des services ait doublé entre 2021 et 2022 (4 Mds USD, 21% du total).

Le principal produit d’exportation de l’Ouzbékistan est de loin les métaux précieux (presque uniquement de l’or, 4e-5e réserves mondiales et 10e producteur mondial) avec 4,3 Mds USD, soit 22,2% du total en 2022. Vient ensuite le coton (1,6 Md USD, 8,2% du total), puis les combustibles minéraux (1,2 Mds USD, 6,2% du total, principalement du gaz de pétrole), le cuivre (1,1 Md USD), les vêtements et accessoires (838 M), les fruits, fruits secs (619 M USD), les légumes (478 M USD) et, à égalité, les engrais et matières plastiques (410 M USD). A noter que les produits chimiques exportés sont en fait dominés par l’uranium.

Principaux clients de l'OUZ 2022

Source : Agence de statistique près le Président de la République d’Ouzbékistan.

En 2022, les principaux clients de Tachkent étaient la Russie (16% de part de marché, principalement des matières premières), la Chine (13%, du coton et des minerais comme le cuivre), et la Turquie (7,8%). Auparavant grande acheteuse d’or, la Suisse n’est plus qu'à la 30e place (0,1%). Le trio de tête est suivi du Kazakhstan (7,2%), du Kirghizstan (5%) et de l’Afghanistan (3,8%). L’Europe est loin derrière, avec une percée de la Pologne (0,7%, qui aurait acheté 19 tonnes d’or en 2022) et, toujours stable, l’Allemagne (0,5%). Selon les données ouzbèkes, la France détiendrait 0,3% de part de marché et se classerait donc à la 21e place. NB : Les données 2022 d’ITC/Trade Map ne sont pas exploitables (30% des exportations sont attribuées à des « zones non définies », tandis que les données ouzbèkes semblent avoir une erreur N-1 dans le calcul des exportations vers la France (70 M USD en 2022… contre 136 M USD côté douanes françaises).   

3. Dans un contexte de levée progressive des politiques protectionnistes, les importations ouzbèkes apparaissent diversifiées et dominées par les biens manufacturés chinois et russes.

L’Ouzbékistan n’est pas membre de l’OMC et, depuis plusieurs années, Tachkent cherchait à soutenir la production nationale (programme de substitution aux importations), mettant en place des tarifs douaniers dissuasifs et autres barrières administratives. Ces mesures protectionnistes sont en train de s’effacer progressivement après l’amélioration des relations avec les pays voisins, la grande réforme monétaire entreprise en 2017 ainsi que la refonte des droits de douanes et d’accises à l’importation. En octobre 2017 ceux-ci ont été diminués ou annulés pour 3500 catégories de produits sur un total de 8000 pour éviter une envolée de l’inflation importée. Il s’agit toutefois plus d’une ouverture sélective que d’une libéralisation totale. Ainsi d’autres révisions des droits de douane ont été introduites en janvier 2019, majoritairement à la baisse, mais aussi parfois à la hausse pour certaines catégories de produits, notamment relatives à l’habillement. Des mesures ponctuelles de baisse voire d’annulation de droits de douanes sur certains produits (véhicules, produits d’alimentation comme en dispose un décret de mars 2023) continuent d’être prises pour stimuler, au besoin, l’économie.

En 2022, les importations ouzbèkes continuent de se diversifier et sont dominées d’abord par les machines avec 16% du total (4,9 Mds USD). Elles sont suivies par du matériel de transport routier (8,6% du total, 2,6 Mds USD), les métaux comme la fonte et le fer (6,5% du total, 2 Mds USD), les combustibles minéraux (1,8 Md USD) et les matériels électriques (1,7 Mds USD). L’Ouzbékistan importe également des produits pharmaceutiques (1,6 Md USD), des matières plastiques (1,2 Md USD), des produits métalliques (891 M USD), du bois et charbon de bois (858 M USD) et enfin des céréales (834 M USD).

Depuis 2023, on assiste également à une hausse fulgurante des importations de véhicules électriques (167 M USD au S1 2023, multipliées par 5), surtout chinois (à 92%), bénéficiant de droits de douanes avantageux voire nuls.

En 2022, le marché ouzbek est clairement dominé par le duopole Chine (6,4 Mds USD, en augmentation de 30,5% en g.a.) – Russie (6,2 Mds USD, +14% en g.a.), les deux cumulant plus de 40% de part de marché. Viennent ensuite le Kazakhstan (3,2 Mds USD pour 10,6%), la Corée du sud (2,3 Mds USD pour 7,5%) et la Turquie (1,7 Md pour 5,6%). Allemagne (3,5%), Turkménistan (2,4%), Inde (2,1%), Brésil (1,8M) et Biélorussie (1,3%) complètent ce top 10. Avec une part de marché de 0,8%, la France était le 17ème fournisseur de Tachkent.

fournisseurs OUZ

Source : Agence de statistiques près le Président de la République d’Ouzbékistan.

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