Le commerce extérieur de l’Ouzbékistan en 2017

L’Ouzbékistan est en pays en cours d’ouverture, procédant actuellement à de nombreuses réformes. Il présente en 2017 un commerce extérieur encore modeste (moins de 20 Mds USD), mais en forte progression (+17,8%). Son économie repose encore largement sur l’exploitation des matières premières : les produits énergétiques (principalement le gaz), le coton (6ème production mondiale), les métaux (or, cuivre) représentent les 3/4 des exportations. Celles-ci ont progressé pour la deuxième année consécutive en 2017 (avec +14,6% après +16% en 2016). Désormais plus faciles, les importations ont bondi en 2017 (+20,4%) après deux années de forte baisse en 2015 et 2016 (respectivement -22,8% et -9,6%). Elles sont dominées par les biens manufacturés, notamment chinois et russes, qui gagnent des parts de marché.

I Le déficit commercial de l’Ouzbékistan se réduit depuis deux ans 

I – Le déficit commercial de l’Ouzbékistan se réduit depuis deux ans D’après les données International Trade Centre (ITC)[1], le commerce extérieur ouzbek aurait connu un rebond en 2017 (+17,8%), atteignant 19,9 Mds USD après une baisse importante en 2015 (-15,5%) et une année de stagnation en 2016 (+0,1%).

La balance commerciale de l’Ouzbékistan afficherait donc un déficit de 2,9 Mds USD, avec 11,4 Mds USD d’importations (+20,4% par rapport à 2016) contre 8,5 Mds USD d’exportations (+14,6%). Ce déficit est néanmoins à relativiser car une partie importante, mais impossible à chiffrer, des exportations ouzbèkes serait en réalité comptabilisée à l’étranger, les exportateurs ayant pour habitude d’être payés sur des comptes de banques étrangères[2]. L’Ouzbékistan étant devenu un pays importateur de pétrole, le déficit commercial est réel mais sans doute moindre que suggéré par les chiffres ITC.

Les réformes entreprises en 2017 – notamment l’alignement du taux de change officiel sur le cours du marché et la levée de l’obligation de conversion en soum au cours officiel d’une partie des recettes réalisées à l’export – devraient clarifier la situation au cours des prochaines années.

 

II Les exportations ouzbèkes demeurent largement dominées par les matières premières, et dépendent notamment de l’or acheté par la Suisse

Malgré le tissu industriel hérité de l’époque soviétique (métallurgie, aéronautique, chimie, construction) et celui en place depuis les années 1990 (automobile, agroalimentaire), les matières premières représentent encore environ 75% des exportations ouzbèkes.

Le principal produit d’exportation de l’Ouzbékistan est, de loin, les métaux précieux (presque uniquement de l’or[3]) avec 3,8 Mds USD en 2017. La 2ème place est occupée par le coton (850 M USD), suivis de près les combustibles minéraux par (787 M USD, principalement du gaz de pétrole). Viennent ensuite le cuivre (589 M USD), les matières plastiques (486 M USD), les fruits (449 M USD) et les vêtements (243 M USD). A noter que les produits chimiques exportés (188 M USD) sont en fait dominés par l’uranium. Enfin, les véhicules, souvent cités en exemple par les autorités ouzbèkes, ont connu une multiplication par 4 de leurs exportations entre 2016 et 2017 – passant de 30 à 129 M USD.

Les 10 principaux produits d'exportation ouzbeks en 2017

 

La France était le 9ème client de l’Ouzbékistan en 2017 (0,6% des exportations ouzbèkes). Les principaux clients de Tachkent sont la Suisse, qui absorbe 43,2% de ses exportations (soit près de 3,7 Mds USD, quasi-uniquement de l’or), la Chine (17,3%, Pékin achetant principalement du gaz de pétrole, de l’uranium et du coton), la Russie (12,1% avec principalement du coton, des fruits et des légumes), la Turquie (9,7%, principalement du cuivre) et le Kazakhstan (8,6%, surtout des fruits et légumes). Tous les autres pays – dont la France précédemment évoquée – ne captent chacun que moins de 2% des exportations ouzbèkes.

 

Les principaux clients de l'Ouzbékistan en 2017

 

III Limitées par des politiques protectionnistes, les importations ouzbèkes sont diversifiées et dominées par les biens manufacturés chinois et russes

L’Ouzbékistan n’est pas membre de l’OMC et, depuis plusieurs années, Tachkent cherchait à soutenir la production nationale (programme de substitution aux importations), mettant en place des tarifs douaniers dissuasifs et autres barrières administratives. Cette situation a néanmoins commencé à évoluer suite à l’amélioration récente des relations avec les pays voisins et surtout la réforme monétaire entreprise en 2017. Suite à celle-ci, les droits de douanes et d’accises ont été diminués ou annulés pour 3500 catégories de produits sur un total de 8000 pour éviter une envolée de l’inflation importée[4].

Les données de l’ITC indiquent une certaine diversité des produits importés par l’Ouzbékistan.

Les machines sont en tête avec 18,6% du total à 2,1 Mds USD. Viennent ensuite les véhicules (1,1 Mds USD), la fonte, fer et acier (915 M USD), les combustibles minéraux (698 M USD) et les matériels électriques (676 M USD). L’Ouzbékistan est aussi un pays importateur de matières premières, car, outre les hydrocarbures précités, il importe également du bois et charbon de bois (394 M USD) ainsi que des céréales (214 M USD, principalement du blé).

 Les 10 principaux produits d'importation ouzbeks en 2017

 

Avec une part de marché de 0,8 % en 2017 (-0,3 point de pourcentage – pp – sur un an), la France était le 16ème fournisseur de l’Ouzbékistan. Le marché ouzbek est surtout dominé par la Chine (24,2%, +3,0 pp) et la Russie (23,0%, +2,3 pp). Viennent ensuite le Kazakhstan (11,0%, +1,3 pp), la Corée du Sud (10,3%, +0,5 pp), la Turquie (6,0%, +0,2 pp), et l’Allemagne (5,8%, +0,5 pp). Ensuite, les autres pays détiennent moins de 2% de parts de marché. Ukraine, Lituanie et Kirghizstan entrent dans le top 10 des fournisseurs de l’Ouzbékistan en 2017, remplaçant les Etats-Unis, le Japon et les Emirats Arabes Unis.

Les principaux fournisseurs de l'Ouzbékistan en 2017

[1] Les données des statistiques officielles ouzbèkes (Goskomstat) incluant systématiquement les services, elles n’ont pas été retenues pour cette note.

[2] Leur objectif était d’éviter l’ancien taux de change officiel du soum (UZS) par rapport au dollar US, devenu de plus en plus désavantageux depuis 2007.

[3] L’Ouzbékistan détiendrait les 4èmes réserves mondiales d’or.

[4] En effet, l’alignement du cours officiel du soum sur son cours de marché a mis fin à la possibilité pour les importateurs de payer en « soums du marché », donc à moitié prix environ, des droits de douanes calculés au taux officiel.

 

 

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