ÉTATS-UNIS
France et États-Unis : les échanges commerciaux rebondissent en 2024, portés principalement par les exportations françaises
La France et les États-Unis entretiennent des liens économiques très forts et mutuellement bénéfiques. Les échanges commerciaux bilatéraux ont repris leur progression en 2024, après un recul en 2023. Si les importations françaises de gaz américain continuent de diminuer en valeur, les échanges sont portés notamment par les industries aéronautique, navale, chimiques et cosmétiques.
Une relation économique dense
- Les échanges de biens entre la France et les États-Unis franchissent à nouveau le seuil des 100 Md€ pour s’établir à 101,1 Md€, en hausse de 4,1 % par rapport à 2023. D’après les chiffres des douanes françaises, tant les importations (+1,2 % à 52,6 Md€) que les exportations (+7,5 % à 48,5 Md€) progressent. Les échanges de services s’élevaient à 70,4 Md€ en 2023 (dernières données disponibles), en hausse de près de 2 %, excédentaires de 15,9 Md€ pour la France. Les exportations françaises de services ont progressé de 1,7 % pour atteindre 43,2 Md€, tandis que les importations ont cru au même rythme à 27,3 Md€.
- En 2024, les États-Unis deviennent le 2e client de la France (derrière l’Allemagne et l’Italie), en progression d’une place, et son 3e fournisseur, en progression de deux places. Le solde commercial bilatéral, toujours déficitaire, se rapproche de l’équilibre à -4,1 Md€ après -6,9 Md€ en 2023 et le déficit historique de
-13,4 Md€ en 2022. - Les exportations françaises vers les États-Unis ont été portées en 2024 par l’aéronautique (9,1 Md€, soit 18,8 % du total), les boissons (4,1 Md€, 8,4 %) et les produits pharmaceutiques (3,8 Md€, 7,9 %). Les exportations aéronautiques – notamment les turboréacteurs et leurs composants – affichent le plus fort dynamisme en valeur en 2024 (+1,2 Md€). Elles sont suivies par l’industrie navale (+0,6 Md€), grâce à la livraison des paquebots Utopia of the Seas à Royal Caribbean et Ilma à Ritz-Carlton Yacht Collection, puis l’industrie chimique (+0,5 Md€) et celle des parfums et cosmétiques (+0,5 Md€).
- À l’importation, les produits de l’industrie aéronautique reprennent la première place (11 Md€, 20,9 % du total), devant les hydrocarbures naturels (10,5 Md€, 19,9 %) et les produits pharmaceutiques (4,9 Md€, 9,4 %). Les importations d’hydrocarbures, et notamment de gaz naturel, diminuent à nouveau en 2024 en valeur (-1,8 Md€), tandis que celles de l’industrie aéronautique (+1,6 Md€) et des produits pétroliers raffinés (+1,1 Md€) progressent assez nettement. Les importations de produits pharmaceutiques progressent légèrement (+0,2 Md€).
- Tous les États américains contribuent à la relation économique bilatérale, à mesure de leurs poids économiques et de leurs spécialisations sectorielles. Ainsi, selon les données du U.S. Bureau of Economic Analysis, le Texas demeure le premier exportateur de biens vers la France, en dépit d’une nouvelle baisse des exportations (8 Md$ en 2024, -2,8% par rapport à 2023), principalement grâce à ses exportations de produits énergétiques, suivi du Kentucky (4,8 Md$, +29,5 % par rapport à 2023), puis l’État de New York (2,9 Md$). En sens inverse, l’État de New York (7,9 Md$), le New Jersey (5,9 Md$) et le Texas (5,3 Md$) sont les trois principaux clients de la France aux États-Unis. Plus de la moitié des échanges commerciaux franco-américains sont réalisés avec trois régions : Île-de-France (34,3 % des échanges), Normandie (9,5 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (9,3 %).
Les investissements croisés soutiennent la croissance et l’emploi
- Les investissements directs réciproques forment un élément majeur de la relation économique bilatérale. Selon le BEA, en 2023 (dernières données publiées) le stock d’investissements directs à l’étranger (IDE) français aux États-Unis représentait 370 Md$ (soit 6,9 % du total des IDE entrants aux États-Unis). Le stock d’IDE français a augmenté de 1,0 % en un an. La France a maintenu sa place en tant qu’investisseur de premier plan aux États-Unis, au 5e rang. La forte présence française est confirmée par l’analyse des flux d’IDE, les nouveaux investissements français vers les États-Unis s’élevant en 2023 à 6,9 Md$ (soit 4,7 % du total des flux d’IDE entrants aux États-Unis). Réciproquement, les États-Unis sont le premier pays étranger investisseur en France en 2023, avec un stock d’IDE s’élevant à plus de 142,1 Md€ (Banque de France, par pays d’origine ultime). En 2023, les États-Unis représentaient 17 % des nouveaux projets d’investissements et près de 17 000 emplois directs créés ou maintenus (Business France).
Tableau : Classement des pays en termes de stocks d’IDE entrants aux États-Unis, en Md$
Stocks |
… dont industrie |
|
Japon |
783 |
376 |
Canada |
750 |
69 |
Allemagne |
658 |
303 |
Royaume-Uni |
636 |
341 |
France |
370 |
191 |
Irlande |
351 |
210 |
Source : BEA, 2023, par pays de l’investisseur ultime (données sur l’industrie manufacturière sur la base des coûts historiques)
- Les IDE croisés soutiennent un nombre important d’emplois. Les filiales des entreprises françaises employaient 767 800 personnes aux États-Unis (BEA, 2022, dernières données disponibles), ce qui place la France au rang de 5e source étrangère d’emplois directs créés aux États-Unis. En 2022, les nouveaux IDE en provenance de France ont créé ou maintenu 11 000 emplois aux États-Unis. Réciproquement, les entreprises américaines employaient plus de 504 300 salariés en France en 2022 (Insee, dernières données disponibles), représentant la première source étrangère d’emplois en France devant l’Allemagne (347 300 emplois). Les entreprises américaines investissent en premier lieu dans des activités de production, de centres de décision et de services aux entreprises.
- Le secteur manufacturier représente à lui seul plus de la moitié des IDE français aux États-Unis. Ceux-ci étaient à l’origine de 222 500 emplois directs en 2022 (BEA, dernières données disponibles). Réciproquement, les entreprises américaines employaient 160 100 personnes dans le secteur manufacturier en France (BEA, 2022, dernières données disponibles).
Tableau : Les emplois associés aux IDE aux États-Unis en 2022, en milliers
|
Emplois aux |
… dont industrie |
Royaume-Uni |
1223 |
245,5 |
Japon |
968,7 |
529,2 |
Allemagne |
871,4 |
304,5 |
Canada |
887,9 |
158,3 |
France |
767,8 |
222,5 |
Source : BEA, 2022, par pays de l’investisseur ultime
- Les implantations locales d’entreprises françaises et américaines jouent un rôle clé dans les exportations des deux pays. Les filiales françaises aux États-Unis exportent chaque année près de 29,4 Md$ de biens depuis le sol américain vers des pays tiers (BEA, 2022).
Une relation tournée vers l'innovation
-
La R&D est au cœur de nos relations économiques. Les entreprises américaines sont la première source de dépenses de R&D étrangère en France avec 2,2 Md$ (MESRI-SIES, 2021). En 2023, 16 % des projets d’investissement en R&D et ingénierie sont d’origine américaine (Business France). Réciproquement, les entreprises françaises ont financé la R&D américaine à hauteur de 5,1 Md$ en 2021 (BEA).
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Des échanges économiques très intenses dans les domaines de pointe. Les entreprises françaises sont historiquement très présentes aux États-Unis dans les domaines de haute technologie, liés notamment à la défense, à la sécurité, à la santé et à la biométrie. En outre, les États-Unis comptent 11 communautés French Tech, soit 16 % du total des communautés internationales. Selon l’AmCham, la chambre de commerce américaine en France, en 2023, 84 % des investisseurs américains considèrent favorablement ou très favorablement l’écosystème d’innovation français.