Relations bilatérales entre l'Ouganda et la France

En 2024, le volume des échanges commerciaux entre la France et l’Ouganda a progressé de 5 % pour atteindre 75 M EUR. Au sein de la région Afrique de l’Est et Océan Indien (AEOI), l’Ouganda est notre 8e fournisseur et notre 7e client. Les termes de l’échanges sont structurellement favorables à la France avec un excédent annuel de 42 M EUR en moyenne sur les 10 dernières années, avec des pics notables à 111 M EUR en 2020 et 91 M EUR en 2021, principalement liés à la livraison de deux Airbus A330neo à Uganda Airlines. Cet excédent était orienté à la baisse en sortie de Covid et amorce en 2024 une remontée (+61 % à 22 M EUR) en lien avec une performance remarquée des ventes d’équipements à valeur ajoutée.

  Échanges commerciaux

Les échanges commerciaux entre la France et l’Ouganda s’élèvent à 75 M EUR en 2024, en légère progression par rapport à 2023 (+5 %). Les échanges restent cependant asymétriques et émanent principalement des exportations françaises, les importations en provenance d’Ouganda étant limitées à quelques produits agricoles, en particulier du café.

La France enregistre un excédent commercial structurel avec l’Ouganda, s’établissant en moyenne à 44,3 M EUR sur la période 2010-2024. En dehors de l’effet grands contrats – livraison en 2020 et 2021 de deux A330neo à la compagnie publique Uganda Airlines – notre excédent suit toutefois une tendance à la baisse depuis la crise Covid. Un léger rebond en 2024 est observé (+60 % à 22,3 M EUR) et pourrait se renforcer si la France parvient à déployer deux prêts du trésor concessionnels dans le secteur de la santé.

Les exportations vers l’Ouganda ont atteint 49 M EUR en 2024, soit une progression de +14 % par rapport à 2023. Cette dynamique s’explique principalement par un accroissement important des ventes de produits divers (+8 688 %) et de produits pétroliers raffinés (+1 429 %) qui généraient jusqu’à présent un chiffre d’affaires très peu significatif. Malgré cette hausse, les exportations restent inférieures à leur performance moyenne des 10 dernières années (63,6 M EUR).  

Les exportations françaises vers l’Ouganda se concentrent sur six secteurs, qui représentent 96 % du total :

  • Les équipements mécaniques, matériel électrique, électronique (34,6 % du total), en hausse +37,1 % par rapport à 2023,
  • Les produits industriels - textiles, bois, caoutchouc - (16,5 %), en hausse de +164 %,
  • Les produits agricoles (13,3 %), en hausse de +10,5 %,
  • Les produits pharmaceutiques (11,6 %), en baisse de -47,7 %,
  • Les hydrocarbures naturels, produits pétroliers raffinés (10,7 %), en hausse de +1234,7 %,
  • Les produits chimiques, parfums et cosmétiques (9,5 %), en hausse de +28,3 %.

Après une tendance haussière entre 2020 et 2023, nos importations enregistrent une baisse de -8,8 % en 2024, pour atteindre 26,6 M EUR. Ce recul s’explique notamment par la diminution de nos achats de produits agroalimentaires (-30 %), notre 2e poste de dépenses en Ouganda. Au cours des 3 dernières années, les exportations ougandaises ont davantage performé en France qu’au cours de la précédente décennie grâce aux ventes de produits agricoles, qui concentrent 75 % de nos importations, en particulier des plantes à boissons, comme le café. Si ce dernier bénéficie avant tout d’un effet prix favorable, les volumes commandés sont orientés à la hausse, les produits issus des cultures de rente ougandaise étant de plus en plus recherchés par les torréfacteurs ou maisons spécialisées.  Au regard de ces chiffres, l’Ouganda est un fournisseur marginal pour la France (8e fournisseur sur 15 pays au sein de la région AEOI) alors que le pays est la 3e puissance agricole de la région derrière le Kenya et la Tanzanie.

 IDE et présence française

Selon les données de la CNUCED, le stock d’IDE en Ouganda s’élève à 23 Md USD en 2024, soit 40,7 % du PIB (après 19,6 Md USD en 2023). Les flux d’IDE à destination de l’Ouganda ont atteint 3,3 Md USD (soit 5,8 % du PIB), en hausse de +10 % par rapport à 2023, et sont concentrés à plus de 90 % dans le secteur des hydrocarbures. Pour mémoire, ces flux avaient chuté de -31,4 % en 2020, du fait de la crise de Covid-19[1], après plusieurs années de hausses consécutives importantes (+26 % en moyenne sur la période 2017-2019). Les flux d’IDE entrants en Ouganda proviennent majoritairement des Pays-Bas (55%) et de la France (20%).

D’après la Banque de France, le stock d’investissement français en Ouganda atteignait 92 M USD en 2023, soit 0,5 % du total des IDE reçus par le pays.

En 2024, on dénombre une quarantaine d’entreprises françaises implantées en Ouganda, actives dans les secteurs de l’énergie, de la logistique, des infrastructures, des transports, de l’ingénierie et des services. Plusieurs autres sociétés opèrent depuis leurs bases régionales en Afrique de l’Est.

Les échanges commerciaux bilatéraux ne reflètent pas pleinement la vitalité des relations économiques entre les deux pays. Portées par les investissements majeurs de TotalEnergies dans les hydrocarbures, les entreprises françaises sont devenues depuis 2021 les premiers investisseurs étrangers en Ouganda, avec plus de 4 Md USD d’engagements attendus sur trois ans. La présence française reste toutefois limitée dans le secteur agricole, alors que l’Ouganda s’affirme comme une puissance agro-exportatrice régionale au potentiel considérable. Dans un marché en expansion, l’expertise française dispose d’atouts pour accompagner la modernisation de l’agriculture et le développement de l’agro-industrie ougandaise.


[1] Selon Uganda Investment Authority, on observe en 2020 des baisses majeures d’investissement dans les secteurs du tourisme, des transports et de la construction, en raison de la pandémie de COVID-19 qui a provoqué des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, le ralentissement de l’activité économique et le report des investissements

[2] Dont certaines comme SLB ou Africa Global Logistics, désormais détenues majoritairement par des intérêts étrangers

 

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