Infrastructures et développement durable

Infrastructures de transports

L'Ukraine bénéficie d'une position géographique favorable qui lui confère un rôle majeur dans le flux des transports Est-Ouest et Nord-Sud (Baltique-Mer Noire). Le pays a développé un réseau important de transports, terrestre et maritime, héritage de l'époque soviétique où 60% des échanges transitaient par les infrastructures ukrainiennes. Les transports représentent environ 7% du PIB en 2020.

Les besoins de modernisation et de développement des infrastructures sont estimés comme primordiaux par les autorités ukrainiennes. Avec l’assistance financière de l’Union européenne (UE), le ministère des Infrastructures a publié en 2018 sa « Stratégie nationale pour les transports – 2030 », complété en 2019 par un vaste programme de réformes, qui mettent l’accent notamment sur l’intégration aux réseaux de transports européens. https://www.euneighbours.eu/sites/default/files/publications/2019-01/ten-t_iap_web-dec13.pdf

A ce titre, l’intégration de l’Ukraine au sein du Réseau Transeuropéen de Transport (TEN-T), prévoit le financement de 39 projets d’infrastructures pour un montant de 4,5 Md EUR (principalement financé par la Banque européenne d’investissement, la Banque mondiale et le partenariat public-privé).

Afin de permettre les investissements privés dans les infrastructures, une loi sur les concessions a été votée en septembre 2019, qui rend possible les partenariats public-privé et la privatisation partielle d’un grand nombre d’actifs publics, dont les ports, les aéroports et les services urbains.

En 2020, le gouvernement a mis en concession les ports maritimes d'Olvia et de Kherson et prévoit de faire de même pour les ports de Chornomorsk, de Mariupol, de Berdyansk et d’Odessa. Dans le secteur ferroviaire, le gouvernement prévoit de mettre en concession les principales gares du pays, dont celle de Kiev. Enfin, des études sont en cours pour la concession des aéroports de Lviv, Tchernivtsi, Kharkiv et Zaporizhia.

Dans le secteur routier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé en mars 2020 un ambitieux programme de construction et de rénovation de 24 000 km de routes, -dont 6 800km prévu en 2021-, considéré comme le projet phare de sa présidence. Le ministère des infrastructures souhaite par ailleurs engager des concessions routières sur six projets pilotes entre 2021 et 2023. https://roadppp.in.ua/en/

Energie et efficacité énergétique

L’Ukraine est membre de la Communauté Européenne de l’Énergie et a conclu un Accord d’Association avec l’UE, entré en vigueur en 2017, dans lequel le pays s'engage à intégrer progressivement l'acquis communautaire en matière énergétique.

Dans sa stratégie énergétique pour 2035 et dans son plan d'action pour 2020, le gouvernement ukrainien définit les principales orientations pour renforcer l'indépendance et la sécurité énergétiques du pays, promouvoir les sources d'énergies alternatives et intégrer, à horizon 2025, le réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité (ENTSO-E). En janvier 2020, le ministère de l’Energie a également présenté son nouveau concept de « Transition énergétique pour 2050 », qui prévoit notamment la sortie du charbon à cette date.

Par ailleurs, le bouquet énergétique ukrainien est relativement diversifié (aucun combustible ne représente plus de 30 % du mix) et près de 65% de la demande énergétique de l’Ukraine est couverte par la production domestique. Cela s’explique en grande partie par une forte production d’énergie nucléaire, la 7ème à l'échelle mondiale.

L’électricité, compte pour environ 20% de l’énergie consommée et repose pour près de 53% sur le nucléaire, 33% sur le thermique (gaz et charbon) et pour 14% sur les énergies renouvelables (EnR), qui ont connu une accélération importante de leurs capacités au cours des deux dernières années. Alors que les EnR ne représentent que 5% du mix énergétique: les biocarburants et les déchets 3,4%, l’hydraulique 1% et les autres sources (éolienne et solaire) 0,2%, leur part, dans la production électrique du pays, a été multipliée par sept en cinq ans. Cette hausse s'explique par le cadre tarifaire incitatif, mis en place en 2009 par le gouvernement ukrainien. La substitution, en 2020, d’un système d’enchères aux tarifs de rachat garantis et la baisse des tarifs devrait néanmoins rendre l’investissement dans les énergies renouvelables relativement moins attractif qu’auparavant.

En raison de sa position stratégique, l'Ukraine demeure également un pays de transit de gaz russe vers l'UE, bien que cette situation soit amenée à évoluer après l'achèvement, probable, du gazoduc Nord Stream 2. Le gouvernement ukrainien étudie d’ores et déjà les perspectives de stockage de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Pologne/Croatie ou encore d'exportation d'hydrogène décarboné vers l'UE.

Enfin, l’Ukraine dispose, d’un potentiel d’amélioration important en matière d’efficacité énergétique. En effet, l’intensité énergétique de l’Ukraine (soit la consommation d’énergie rapportée au PIB) est 3 fois plus élevée que la moyenne des pays de l’OCDE en 2019. Des progrès ont été faits en ce sens ces dernières années e.a la mise en place d’un Fond pour l’efficacité énergétique (effectif depuis fin 2019), la loi sur l’efficacité énergétique dans les bâtiments etc. L’adoption de la loi cadre « sur l’efficacité énergétique », attendue dans les prochains mois, reste une priorité.

Services urbain (gestion des déchets)

Le secteur des déchets en Ukraine représente à la fois une préoccupation écologique majeure et un enjeu économique important, la filière étant sous-développée et mal structurée.

L’Ukraine produit chaque année 400 M de tonnes de déchets, dont 6% seulement sont recyclés (pour une moyenne européenne de 40%). Les autres déchets sont entreposés dans les 5000 décharges du pays. Selon les statistiques du gouvernement ukrainien, 30% de ces décharges ne répondent pas aux normes de sécurité environnementale, et 5% d’entre elles sont surchargées. Elles représentent ainsi un défi pour de nombreuses municipalités, en raison de leurs risques sanitaires et écologiques, à l’instar des récents incendies des décharges de Demydiv (20 km de Kiev) en septembre 2019 ou de Mykolaïv en mai 2020, qui ont provoqué une grave pollution de l’air et des nappes phréatiques. Aussi les autorités ukrainiennes ont-elles décidé de faire de ce secteur une de leurs priorités, avec le soutien des institutions financières internationales.

A ce titre, un projet de loi « sur la gestion des déchets », est actuellement en discussion au parlement ukrainien et a fait l'objet d'un vote en première lecture en juin 2020. Cette loi vise à combler un vide juridique dans ce domaine et prévoit la mise en place d’un système complet et informatisé de gestion des déchets, ainsi que des sanctions en cas de mauvaise gestion.

 

Publié le