L'économie taïwanaise par secteur

Industrie et numérique

 

  • Note 1 : L’échappée mondiale de l’industrie des semi-conducteurs taïwanais (cf. document complet en pdf ci-dessous)

 Résumé :

Longtemps discrets acteurs dans le sillage des géants du numérique américains, les sous-traitants taïwanais sont devenus des leaders mondiaux sur de nombreux créneaux de la chaîne de valeur des semi-conducteurs : en conception (Mediatek, Novatek, Realtek), en fonderie (TSMC, UMC, Powerchip) et en post-production (ASE, Powertech). La montée en puissance de l’IA générative renforce la centralité taïwanaise, avec en particulier le champion TSMC, qui dispose de la capacité de produire à échelle industrielle des semi-conducteurs à 3 générations technologiques d’avance sur la concurrence (2 nm), soit une dizaine d’années. Les entreprises taïwanaises sont au défi de suivre le rythme d’augmentation des capacités de production nécessaire pour alimenter la demande mondiale en infrastructures de l’IA générative, alors que la capacité énergétique de l’île atteint ses limites. Dans ce contexte, la France a l’opportunité d’accélérer son partenariat stratégique avec Taïwan pour renforcer sa souveraineté industrielle et son positionnement sur le marché des semi-conducteurs mondial.

 

  • Note 2 : L'électronique taïwanais surperforme au-delà des semi-conducteurs  (cf. document complet en pdf ci-dessous)

 Résumé :

L’avance considérable des entreprises taïwanaises sur les semi-conducteurs donne un avantage décisif au reste de sa chaîne de valeur électronique dans la course à l’IA. De fait, les assembleurs électroniques sans marque propre (ODM) ont su conquérir des parts de marché mondiales tout le long de la chaîne de valeur et représentent aujourd’hui environ 90% des serveurs IA produits dans le monde : (i) Foxconn, plus grande entreprise taïwanaise en chiffre d’affaires (40 % de parts de marché à elle-seule) ; (ii) les « 5 frères de l’électronique » que sont Quanta, Pegatron, Wistron, Compal et Inventec ; (iii) tout un tissu industriel de PME à Taïwan et en Asie du Sud-Est. Quelques marques connues du grand public ont su émerger, dont Asus et Acer, qui détiennent 14 % du marché mondial des ordinateurs. Pour demeurer compétitives dans un secteur à faibles marges et gros volumes, et alors qu’elles peuvent de moins en moins compter sur l’atelier chinois, les entreprises taïwanaises poursuivent leur montée en gamme et se positionnent comme des acteurs incontournables des infrastructures de l’IA, ainsi que, dans une moindre mesure, sur les applicatifs de l’IA et les véhicules électriques.


Energie et environnement

 

  • Note 3 : L’économie taïwanaise face aux limites écologiques de son modèle de croissance (cf. document complet en pdf ci-dessous)

Résumé :

Sous pression des grands clients américains de la tech et de la réglementation européenne, Taïwan expérimente depuis le 1er janvier la mise en place d’une taxe carbone à l’échelle nationale. Le gouvernement a également renforcé sa trajectoire de décarbonation en amont de la COP30 (sans pour autant en faire partie). Taïwan part de loin, avec un classement au 60e rang parmi 67 pays dans l’indice de référence Climate Change Performance Index publié en 2024. L’économie taïwanaise demeure en effet très dépendante des énergies fossiles, qui totalisent 82 % de son mix énergétique, avant même la sortie complète du nucléaire programmée en mai 2025. L’industrie électronique peine à crédibiliser ses engagements devant les besoins énergétiques colossaux nécessaires pour répondre à la demande mondiale d’infrastructures pour l’IA, faisant peser des risques importants sur la poursuite du modèle de croissance taïwanais. TSMC consomme déjà 9 % de l’électricité de l’île.

 

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