TURQUIE
Relations bilatérales
Les échanges commerciaux franco-turcs en 2021
En 2021, les exportations françaises en Turquie ont atteint 7,3 Mds EUR. Tirées par les exportations de produits de la construction aéronautique et aérospatiale – en lien avec les livraisons de commandes Airbus –, elles ont progressé de 16,5 %. Les autres principaux postes d’exportation ont été les produits chimiques, les produits de la construction automobile, les machines et équipements d’usage général et les produits sidérurgiques.
Les importations ont quant à elles affiché une hausse de 17,4 % à 9,1 Mds EUR. Comme les années précédentes, elles ont été tirées par le secteur automobile et les équipements associés, qui ont représenté plus du tiers du total avec 3,1 Mds EUR. Suivent les articles d’habillement, les produits électroménagers et les produits à base de fruits et légumes.
Ainsi, le déficit bilatéral s’est à nouveau creusé, de 20,8 %, pour atteindre 1,8 Md EUR alors qu’il s’était réduit en 2020 sous l’effet d’une baisse des importations de produits turcs, en raison de l’impact de la crise sanitaire sur la demande française.
1. Soutenues par le secteur de l’aéronautique, des exportations en hausse de 16,5 % à 7,3 Mds EUR
Des exportations soutenues par les livraisons de produits de la construction aéronautique
Les exportations françaises ont augmenté de 16,5 % en 2021 et se montent à 7,3 Mds EUR (cf. annexes 1, 2, 7), leur niveau le plus élevé depuis au moins 10 ans.
- Les exportations de produits de la construction aéronautique et aérospatiale ont progressé de 74,9 %, à 1,0 Md EUR en 2021. Elles sont ainsi devenues le premier poste français d’exportations vers la Turquie (deuxième poste en 2020) et ont contribué à hauteur de 7,0 pp à la croissance totale de nos exportations. La croissance de ce poste est le résultat du décalage de livraisons d’appareils Airbus de 2020 à 2021 .
- Les exportations de produits chimiques ont progressé de 23,4 % à 634,0 MEUR. Ces biens constituent notre 2ème poste d’exportation vers le marché turc (4ème en 2020).
- Les ventes de machines et équipements d’usage général ont progressé de 8,8 % sur l’année à 599,3 MEUR.
- Les exportations de produits de la construction automobile – premier poste d’exportation en 2020 – ont baissé de 6,8 % à 588,9 MEUR. Cette mauvaise performance s’explique par l’atonie du marché automobile domestique turc, avec la forte hausse des prix des véhicules – en lien avec le glissement de la monnaie locale – et la pénurie de composants électroniques.
- Enfin, les livraisons de produits sidérurgiques et de première transformation de l’acier ont augmenté de 30,2 %, à 535,6 MEUR et ont ainsi contribué à hauteur de 2,0 pp à la croissance de nos exportations.
Malgré cette bonne performance, une légère baisse de la part de marché française en 2021
Avec des importations turques en progression de 23,6 % en 2021, à 271,4 Mds USD (cf. annexe 3), la part de marché de la France est passée de 3,2 % en 2020 à 2,9 % en 2021. Cependant, malgré cette baisse, la France reste, comme en 2020, le septième fournisseur de la Turquie (sixième en 2019, pour mémoire).
2. Très concentrées sur l’automobile, des importations en hausse de 17,4 % à 9,1 Mds EUR
Secteur automobile : un tiers du total des importations françaises
Au cours de l’année 2021, les importations en provenance de Turquie ont progressé de 17,4 % à 9,1 Mds EUR, soit le montant le plus élevé depuis 2012 (cf. annexes 1, 4, 7).
- Le secteur automobile a encore constitué l’essentiel de nos achats de biens turcs en 2021, avec un total de 3,1 Mds EUR. D’une part, les importations de véhicules ont atteint 2,7 Mds EUR, enregistrant une hausse de 2,5 % ; elles ont augmenté moins rapidement que les autres postes, en raison des difficultés d’approvisionnement dans les chaînes de production (pénurie de composants électroniques). D’autre part, les importations d’équipements pour automobiles se sont établies à 459,8 MEUR, soit une augmentation de 26,6 % sur l’année.
- Les importations d’articles d’habillement ont augmenté de 19,7 % à 1,4 Md EUR. Ce poste a contribué à hauteur de 3,6 pp à la croissance des importations en provenance de Turquie.
- Les appareils ménagers ont progressé de 18,0 % à 617,8 MEUR. Ils ont occupé, comme en 2020, la 3ème place des postes d’importation en provenance de Turquie.
- Parmi les dix principaux postes d’importations turques, seuls les « produits à base de fruits et légumes » ont enregistré une baisse, limitée toutefois, à -1,3 % pour s’établir 272,2 MEUR.
La part de marché de la Turquie en France quasi stable en 2021
Nos importations totales progressant de 18,8 % en 2021 (à 585,6 Mds EUR), la part de marché de la Turquie dans nos importations diminue de 0,1 pp à 1,5 % (cf. annexe 5). La Turquie est notre treizième fournisseur (douzième en 2020) et le cinquième hors UE, Royaume-Uni et Suisse.
3. En conséquence, un déficit commercial qui s’est creusé sur un an, de -1,5 à -1,8 Mds EUR en 2021
En 2021, le déficit commercial entre la France et la Turquie s’est donc établi à 1,8 Mds EUR, en progression de 20,8 % (cf. annexe 1). Alors qu’il s’était résorbé de 47,6 % en 2020, en raison du fort ralentissement de la demande française liée à un contexte sanitaire très dégradé, la reprise économique de 2021 a entraîné un rebond de nos importations en provenance de Turquie plus vif que celui de nos exportations vers le marché turc. Cela étant, même si la dégradation des termes de nos échanges avec la Turquie est réelle, elle est nettement plus limitée qu’avec d’autres partenaires, le solde global de la balance commerciale française se détériorant de 30,9 % à 84,7 Mds EUR en 2021.
Les statistiques des douanes sont connues pour les neuf premiers mois de l’année 2022.
Elles font apparaître une très forte progression de nos exportations, de +30,2 % en comparaison à la même période de 2021, pour atteindre 7,0 Mds EUR. Cette performance s’explique essentiellement par nos exportations de « matériel de transport ». Si le détail n’est pas connu, cette évolution, très favorable, est probablement encore une fois liée à nos exportations aéronautiques : 20 A320 Neo ont été livrés aux compagnies Turkish Airlines et Pegasus, pour une valeur d’environ 1,9 Mds EUR.
Sur la même période, ces mêmes statistiques font état d’une hausse moins vigoureuse de nos importations, de +17,6 % sur un an, pour s’établir à 7,8 Mds EUR. Cette augmentation reflète une demande accrue de la France en produits textile et métallurgiques turcs.
Ces chiffres augurent d’une forte contraction du déficit bilatéral en 2022.