Relations bilatérales

 

Commerce bilatéral 2023 : niveau record des échanges de biens, 1er excédent français depuis 2015

Selon les données des douanes françaises, les échanges bilatéraux entre le France et la Turquie ont progressé de 17,1 % en 2023 à 23,4 Mds EUR (après 20,0 Mds EUR en 2022), pour la 1ere fois supérieurs à l’objectif des 20,0 Mds EUR fixé en 2014 par F. Hollande et R.T. Erdoğan. Les exportations françaises ont enregistré de très bonnes performances (+28,4 % à 11,9 Mds EUR) : dans le contexte de forte inflation qui incite les ménages turcs à s’équiper en biens durables (64,8 % d’inflation en décembre 2023), elles ont été tirées par les ventes du secteur automobile (+130,5 % à 2,8 Mds EUR ; soit une contribution de 17,3 pp à la croissance) et par les exportations de biens d’équipement (+29,3 % à 2,4 Mds EUR ; contribution de 5,9 pp). Le dynamisme des importations françaises de biens turcs s’est également poursuivi (+7,2 % à 11,5 Mds EUR), également portées par les achats de matériels de transport :  +31,9 % à 4,3 Mds EUR pour l’industrie automobile (contribution de 9,6 pp) et +243,9 % à 210,9 MEUR pour l’industrie aéronautique et spatiale (contribution de 1,4 pp).  En 2023, la France enregistre un léger excédent commercial avec la Turquie (+133,7 % à 500 MEUR), une situation inédite depuis 2015.

1. 11,9 Mds EUR d’exportations françaises vers la Turquie, un record soutenu par l’automobile
Les exportations françaises vers la Turquie sont dynamiques dans presques tous les secteurs

En 2023, les exportations françaises vers la Turquie ont fortement augmenté : +28,4 % à 11,9 Mds EUR, alors même qu’elles avaient déjà enregistré un record en 2022 (cf. annexe 1). Cette hausse des exportations a été portée par :

(i) Une performance exceptionnelle du secteur automobile : +130,5 % à 2,8 Mds EUR, qui est devenu le 1er poste d’exportations françaises en Turquie et dont la part dans les exportations est passée de 13,3 % à 23,8 % en un an (cf. annexe 2). La progression a principalement été tirée par les ventes de véhicules finis (+229,6 % à 2,3 Mds EUR) et dans une moindre mesure par la progression des ventes de pièces détachées (+3,2 % à 557,6 MEUR). Cette tendance s’explique par la forte augmentation des importations turques de produits de l’industrie automobile en 2023 (+68,5 % à 33,8 Mds USD), dans le contexte de forte inflation qui incite les ménages à s’équiper en biens durables, et dont les premiers bénéficiaires sont, d’après les douanes turques : l’Allemagne (+67,1 % à 7,6 Mds USD) ; l’Espagne (+114,8 % à 4,6 Mds USD) ; et la France (+109,6 % à 2,6 Mds USD).

(ii) L’augmentation des ventes de biens d’équipement : +29,3 % à 2,4 MEUR (contribution à hauteur de 5,9 pp à la croissance des exportations). Les ventes ont été tirées par la progression des exportations de de machines et d’équipements d’usage général (+36,5 % à 876 MEUR), de matériels électriques (+17,3 % à 572 MEUR) et de machines agricoles et forestières (+116,8 % 245 MEUR).

(iii) Les exportations du secteur aéronautique qui ont continué de progresser en 2023 (+13,4 % en g.a. à 1,8 Mds EUR en 2023, contre +56,2 % en 2022). L’aéronautique est cependant devenu en 2023 le 3e secteur d’exportations françaises en Turquie en perdant une place en un an. Turkish Airlines a notamment vu sa flotte s’agrandir avec la livraison au premier semestre de deux A350-900, de huit A321 Neo et d’un A320 Neo.

(iv) Une dynamique positive des secteurs aux poids structurellement moins importants mais qui ont porté les exportations françaises en 2023 : +23,4 % à 4567 MEUR pour l’agroalimentaire ; +13,8 % à 485 MEUR pour les produits en caoutchouc ; +43,5 % à 394 MEUR pour les produits pharmaceutiques. 

Si la majorité des secteurs d’exportations ont connu une dynamique très positive, dans d’autres secteur les ventes se sont contractées, à l’instar des produits chimiques, parfums et cosmétiques (-3,5 % à 1,5 Md EUR) ; ou encore des ventes du secteur énergétique (-21,3 % à 280 MEUR).

La France a maintenu sa place de 8e fournisseur de la Turquie

Grâce à la bonne performance des ventes françaises en Turquie, la tendance à la baisse de la part de marché française en Turquie s’est inversée et a augmenté à 3,2 % en 2023 (à comparer à 2,6 % en 2022, 2,9 % en 2021 et 3,5 % en 2020, cf. annexe 3). La France a ainsi conservé sa place de 8e fournisseur de la Turquie, derrière l’Italie, les Etats Unis et la Suisse. La part de marché de l’UE a également augmenté passant de 25,7 % à 29,3 %, mais reste toujours largement inférieur à sa part de marché enregistrée il y a quelques années (34,3 % en 2017).

2. 11,5 Mds EUR d’importations françaises, concentrées dans le secteur de l’automobile
Les secteurs des transports et du textile représentent près de 60 % des importations françaises

En 2023, les importations françaises en provenance de Turquie ont augmenté de 7,2 % à 11,5 Mds EUR, soit leur montant historique le plus élevé (cf. annexe 4). Ce dynamisme s’explique principalement par :

(i) La forte progression des achats de l’industrie automobile : +391,9 % à 4,2 Mds EUR. Comme pour les exportations, le secteur automobile est le premier poste d’importations françaises de biens turcs. Cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des achats de véhicules finis (+37,5 % à 3,6 Mds EUR), mais aussi par la progression des achats de pièces détachées (+6,9 % à 633 MEUR). Les importations du secteur aéronautique ont également fortement progressé (+243,9 % à 210 MEUR) portant la contribution à la croissance de l’ensemble des matériels de transport à 10,9 pp.

(ii) L’augmentation des importations de biens d’équipements : +1,0 % à 1,9 Md EUR, contribuant à hauteur de 0,2 pp à la croissance.

(iii) La hausse des achats de produits de l’agriculture et des industries agroalimentaires : +10,3 % à 516 MEUR, tirées par la progression des achats de produits agricoles, sylvicoles et issus de la pêche (+8,3 % à 83 MUSD) et des produits des industries agroalimentaires (+11,1 % à 427 MEUR), tandis que les importations de boissons se sont contractées (-15,6 % à 6 MEUR).

Les importations de la quasi-totalité des autres secteurs sont en recul en 2023 : -6,3 % à 2,1 Mds EUR et -6,8 % à 889 MEUR pour les secteurs du textile et de la métallurgie dont les productions ont gravement été pénalisées à la suite des séismes du 6 février 2023 ; -8,3 % à 675 MEUR pour les produits en caoutchouc et plastique ; -20,6 % à 257 MEUR pour les produits chimiques et cosmétiques ; ainsi que -25,5 % à 230 MEUR pour les importations énergétiques, en raison de la conjoncture favorable des prix de l’énergie en 2023 (prix moyen du pétrole brut à 80,8 USD/baril en 2023, contre 97,1 USD/baril en 2022. ; de même l’indice des prix du gaz (2010 = base 100) chute à 102,9 en 2023 après avoir atteint 281,6 en 2022). 

La part de marché de la Turquie en France augmente à un niveau record

Conséquence de la progression des importations françaises, la part de marché des biens turcs en France augmente à 1,4 %, un niveau jusqu’alors jamais atteint (cf. annexe 3). La Turquie devient le 11e fournisseur de la France (14e fournisseur en 2022) devant la République Tchèque, l’Irlande et la Russie, ainsi que son 5e fournisseur hors Union européenne, derrière la Suisse, le Royaume-Uni, la Chine et les États-Unis.

 

L’intensification du commerce bilatéral entre la France et la Turquie a permis de dépasser l’objectif des 20,0 Mds EUR fixé à l’occasion de la visite du président Hollande en Turquie en 2014 (les échanges avaient atteint 11,3 Mds EUR cette année). L’excédent commercial français dégagé en 2023 (500 MEUR après -1,4 Mds EUR en 2022), pour la première fois depuis 2015, s’explique principalement par la conjoncture économique turque, nos ventes ayant été tirées à la hausse par les achats turcs de biens durables.

 

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