THAÏLANDE
Relations bilatérales
En 2022, le volume du commerce bilatéral entre la France et la Thaïlande a continué de croître mais à un rythme deux fois moins élevé qu'en 2021 (+14,1 % à 5,2 Mds € après + 22,8 % l'année précédente). Cette évolution tient surtout au fort ralentissement de la hausse de nos exportations, plombées par la faiblesse des ventes aéronautiques alors que la croissance des importations s'est maintenue à un rythme soutenu, en particulier des biens d'équipement (notamment les composants électroniques et les machines). Notre déficit commercial vis-à-vis de la Thaïlande se creuse ainsi pour la cinquième année consécutive (à 2,3 Mds € après 1,7 Mds en 2021, 1,6 Mds en 2020, 1,4 Mds en 2019 et 1 Md en 2018), enregistrant sa plus forte dégradation annuelle depuis 2018.
Après un fort rebond en 2021 (+33,3 %), les exportations françaises vers la Thaïlande se sont essouflées en 2022, augmentant de +4,3 % à 1,5 Md €, soit un rythme nettement inférieur à celui des exportations françaises vers l'ASEAN (+18,7 %). La Thaïlande maintient néanmoins son rang de deuxième client de la France en Asie du sud-est, y représentant 9,9 % de nos exportations (contre 11,1 % en 2021), loin derrière Singapour (60,1 %) mais devant la Malaisie (8,7 %) et le Vietnam (7,8 %).
Alors que le secteur aéronautique constitue historiquement le premier poste des exportations françaises vers la Thaïlande (33 % des exportations en moyenne depuis 2014), la diminution des ventes d'aéronefs de -56,6 % à 78,8 M € a grandement contribué au ralentissement de nos exports. Hors matériel de transport, ce fléchissement apparaît moins prononcé, les exportations augmentant de + 13,1 % à 1,3 Mds €, tirées principalement par : (i) les produits de luxe, notamment les articles en cuir et bagages (+58,2 % à 102,7 M€), les parfums et cosmétiques (+67,5 % à 61,1 M €) et les articles de joaillerie (+84,0 % à 54,1 M €) ; (ii) les produits agroalimentaires (+26,7 % à 188,5 M€), en particulier les vins (+106,7 % à 58,7 M€), et plus spécifiquement les vins de bordeaux (+103,5 % à 30,8 M€) ; (iii) les produits pharmaceutiques (+21,7 % à 151 M €, notamment les sérums et vaccins) et enfin (iv) les produits chimiques, hors parfums et cosmétiques (+12,9 % à 183,8 M €).
En 2022, les importations françaises ont continué de croître à un rythme élevé (+18,5 % à 3,7 Mds € après +18,6 % en 2021). Cette évolution, qui contraste avec la croissance en net fléchissement des importations mondiales (+5,5 % en 2022) et européennes (+5,2 %) depuis la Thaïlande, reste néanmoins en-deçà de la dynamique haussière des importations françaises en ASEAN (+26,9 %). Dans ce contexte, la Thaïlande rétrograde au rang de troisième fournisseur de la France en ASEAN (16,3 %), derrière la Malaise (18,0 %) qui occupe dorénavant la deuxième place, et le Vietnam (30,2 %).
La hausse des importations concerne la quasi-totalité des postes d'exportations, affectant plus particulièrement:
- les biens d'équipement (+23,4 % à 1,6 Mds €), notamment les produits informatiques et électroniques (+29,1 % à 89,3 M€) et les machines (+23,1 % à 533,6 M€). Cumulé aux autres produits industriels, nos importations totales de produits manufacturés augmentent de +21,7 % à 2,8 Mds €;
- les industries agroalimentaires (+ 30,5 % à 351,3 M€), en particulier les produits du travail des grains (+ 37 % à 103,3 M€, la Thaïlande profitant du ban des exportations indiennes de riz en 2022) et les produits transformés tels que les plats préparés (+22,0 % à 47,8 M€), les produits à base de viande (+61,4 % à 26,1 M€) et les autres produits alimentaires (+25,6 % à 22,4 M€);
A moyen terme, l'accroissement des débouchés français sera essentiellement fonction de l'issue des négociations sur l'accord de libre-échange entre l'UE et la Thaïlande, discussions dont la reprise a été officiellement actée le 15 mars 2023.