Indicateurs et conjoncture

 

1. Situation macroéconomique

La pandémie affecterait la Somalie, qui verrait son économie plonger en récession (- 1,5 %) en 2020, avant de rebondir à 2,9 % en 2021. Son déficit courant devrait se creuser, reflétant la hausse des besoins humanitaires, et passerait de - 10,5 % du PIB en 2019 à - 12,8 % en 2020. Les dépenses publiques pour l’année fiscale (FY) 2019/2020 devrait augmenter de 2,1 pts de PIB pour atteindre 12,4 % dû à une augmentation des transferts sociaux (+0,9 pt de PIB) et des transferts au Etats fédérés (2,1 % du PIB contre 0,8 % initialement prévus). Les recettes devraient enregistrer une sous-performance de 1,1 pt de PIB par rapport aux projections initiales pour s’établir à 4,0 % du PIB. En parallèle, les dons augmenteraient à 8,0 % du PIB, soit deux-tiers des recettes totales du fait de la mobilisation des bailleurs.

2. Finances publiques

Malgré un environnement difficile, le pays a atteint le point de décision PPTE, permettant au pays d’accéder à de nouvelles sources de financement nécessaire pour le financement de son développement et ses dépenses sociales. L’accord avec le Club de Paris à cet effet a été signé le 31 mars 2020, la France devrait signer la version bilatérale avec la Somalie d’ici la fin de l’année.

Suite au programme SMP terminé en juillet, les autorités somaliennes ont sollicité un financement dans le cadre de l’Extended Credit and Extended Fund Facilities (ECF/EFF) pour un montant total de 291 MSDR. Ce programme devrait permettre la mise en place des réformes nécessaires entre le point de décision PPTE et son point d’achèvement et se consacrera sur le renforcement des finances publiques, l’approfondissement des capacités de la banque centrale, l’amélioration de l’environnement des affaires et l’amélioration des statistiques publiques. La première revue de l’ECF, en septembre 2020, a été jugé satisfaisante par le FMI. L’intégralité des benchmarks structurels de juin a été atteinte et seul un critère de performance quantitatif portant sur les revenus cumulés en juin reste inférieur à l’objectif du programme (99 MUSD contre 109 MUSD).

3. Contexte géopolitique et gouvernance

Fin septembre 2020, les deux assemblées du Parlement ont approuvé un modèle électoral qui reprend largement celui des dernières élections de 2016 : chaque député est choisi par les chefs traditionnels et la société civile, les membres du Sénat sont élus par les assemblées des Etats fédérés et les deux chambres du Parlement élisent ensembles le Président. Le nombre de grands électeurs par circonscription est porté de 51 à 101 par rapport à 2016 et le comité de sélection des grands électeurs est élargi à la société civile. Le principe d’un quota de 30 % de femmes parlementaires est réitéré. Toutefois, une grande incertitude règne encore sur les délais pour les élections à venir. Le Parlement actuel a voté la prolongation de son mandat dans l’attente de l’organisation des élections, ce qui suggère que celles-ci auront lieu après la fin du mandat constitutionnel (novembre 2020 pour le Parlement et février 2021 pour le Président). Pour rappel, le gouvernement somalien s’est engagé auprès des bailleurs à organiser des élections au suffrage universel direct, adopter une constitution définitive et mettre en œuvre des réformes économiques et sécuritaires, toutefois la concrétisation de ces engagements reste timide.

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